RENNES: Des tags islamophobes ont été découverts samedi matin sur les murs de la mosquée de Cherbourg-en-Cotentin (Manche) et une mosquée de Valence a reçu une lettre de menace, les deux en lien avec le meurtre du jeune Thomas dans la Drôme.
"Justice pour Thomas, ici on est en France, morts aux arabes", en référence à l'adolescent décédé après avoir été poignardé à la sortie d'un bal de village: ce tag et d'autres menaces de mort ont été inscrits en rouge sur le portail de la mosquée, située à Octeville, et dans les rues alentours, selon des photos diffusées sur les réseaux sociaux et des médias locaux.
"Une plainte a été déposée et le procureur a été saisi de l’affaire", a fait savoir la préfecture dans un communiqué. "L’ensemble des relevés ont été réalisés dès ce matin, ce qui a permis d’effacer ces tags", précise-t-elle.
Une plainte a été déposée au nom de l'Association culturelle islamique (ACI) qui gère la mosquée, a fait savoir à l'AFP son président Omar Charaf. "Il y a déjà eu ce genre d'actes il y a quatre ou ans, mais pas de menaces", a-t-il encore indiqué, précisant que la mosquée envisage à présent de se doter de caméra de surveillance.
Le préfet de la Manche Xavier Brunetière "condamne avec la plus grande fermeté cet acte islamophobe et apporte son soutien à l’ensemble de la communauté musulmane", selon un communiqué. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a promis sur X (anciennement Twitter) que "la police recherchera les auteurs pour les traduire en justice".
A Valence (Drôme), une mosquée a reçu une lettre à caractère islamophobe, également en lien avec le meurtre du jeune Thomas.
"Un bon musulman est un musulman mort. Justice pour Thomas", est-il écrit dans cette lettre accompagnée d'une caricature de Charlie Hebdo montrant le prophète Mahomet nu, a indiqué à l'AFP Mustapha Laqli, porte-parole de l'association Al Fourqane qui gère cette mosquée.
"Nous avons porté plainte ce (samedi) matin. Nous dénonçons ces menaces de mort inacceptables et nous condamnons le meurtre du jeune Thomas, cela ne fait aucun doute", a affirmé le porte-parole, confirmant une information de France Bleu.
Les militants d'ultradroite mènent une campagne virulente sur les réseaux sociaux depuis le drame, qui illustre à leurs yeux l'arrivée de l'insécurité dans les zones rurales.