Afrique du Sud: Oscar Pistorius, de l'Olympe sportif à la prison

Connu dans le monde entier sous le nom de «Blade Runner» pour ses prothèses en fibre de carbone, Oscar Pistorius a été reconnu coupable de meurtre et condamné à 13 ans de prison en 2017 après un long procès et plusieurs appels (Photo, AP).
Connu dans le monde entier sous le nom de «Blade Runner» pour ses prothèses en fibre de carbone, Oscar Pistorius a été reconnu coupable de meurtre et condamné à 13 ans de prison en 2017 après un long procès et plusieurs appels (Photo, AP).
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Publié le Samedi 25 novembre 2023

Afrique du Sud: Oscar Pistorius, de l'Olympe sportif à la prison

  • Dix ans après l'affaire qui a captivé la planète, l'ancien athlète sud-africain de 37 ans, condamné pour meurtre, a obtenu vendredi une libération conditionnelle
  • Arrêté au petit matin, il nie avoir fait feu dans un accès de rage et dit avoir cru en la présence d'un cambrioleur

JOHANNESBURG: Il était entré dans la légende sportive en courant le 400 mètres, en 45 secondes et 44 centièmes, aux JO de 2012: une première pour un double amputé. Un an plus tard, Oscar Pistorius tuait sa compagne de quatre balles.

Dix ans après l'affaire qui a captivé la planète, l'ancien athlète sud-africain de 37 ans, condamné pour meurtre, a obtenu vendredi une libération conditionnelle: il sortira de prison début janvier.

Dans la nuit du 13 au 14 février 2013, Reeva Steenkamp est dans la maison ultra-sécurisée du sportif, dans la capitale sud-africaine Pretoria. La mannequin de 29 ans et l'athlète entretiennent une relation amoureuse. En cette nuit d'été austral, Oscar Pistorius tire à l'aide d'une arme à feu à travers la porte fermée des toilettes de sa chambre et la tue.

Arrêté au petit matin, il nie avoir fait feu dans un accès de rage et dit avoir cru en la présence d'un cambrioleur. La machine médiatique s'empare de l'affaire hors norme.

A l'époque, les sponsors se bousculent aux pieds de l'athlète riche et admiré, surnommé "Blade Runner" (le "coureur aux lames"), en référence à ses prothèses de carbone en forme de pattes de félin.

Aux Jeux olympiques de Londres, sa course parmi les valides le place au sommet. Le magazine américain Time classe le sextuple champion paralympique parmi les cent personnalités les plus influentes: "Il est la définition même de l'inspiration mondiale".

Mais lors d'un procès en première instance retransmis en direct à la télévision, les faiblesses de l'idole déchue sont scrutées. Il se révèle colérique, au bord de la paranoïa.

Face sombre

Sa passion pour les armes est décortiquée. La justice enquête sur plusieurs incidents: cette fois où il a tiré par erreur en manipulant une arme dans un restaurant ou quand, par agacement, il a tiré à travers le toit ouvrant d'une voiture.

Le procès s'étale de mars à octobre 2014. L'ex-champion fond en larmes et vomit à plusieurs reprises. La silhouette raide, le regard fixe, il évite l'œil des caméras. Adoptant une attitude butée, il répète n'avoir jamais eu l'intention de tuer Reeva Steenkamp.

Il présente des excuses aux parents de la victime, qui diront "ne pas croire à son histoire".

A la barre en juin 2016 lors d'un procès en appel, un psychologue mandaté par la défense décrit "un homme brisé", atteint d'un syndrome sévère de dépression.

"On peut dire sans hésiter que sa chute a été terrible", tente de faire valoir le spécialiste, quelques jours avant que l'ancien athlète ne défile devant la juge sur ses moignons.

Lâché par ses sponsors, privé de revenus sportifs, Pistorius écope finalement en appel d'une peine de 13 ans et cinq mois de réclusion. Ruiné, il vend sa maison pour payer ses avocats. Reste le soutien du clan familial.

Oscar Pistorius est né en 1986 avec des pieds mais sans péroné. A l'âge de onze mois, ses parents décident de le faire amputer juste en dessous des genoux. Il grandit ensuite avec l'idée d'être un gamin comme les autres, accro au water-polo, au cricket et à la boxe.

Le décès de sa mère, l'année de ses 15 ans, est un autre choc. L'année suivante, après une grave blessure au rugby, il découvre l'athlétisme. Ses 18 ans pas encore atteints, il glane déjà ses premières médailles mondiales, dans la catégorie des amputés des deux jambes.

Peu à peu, ses performances et son ambition le poussent à demander son admission dans les compétitions pour valides. Sa participation aux JO de Londres a été l'apogée de sa carrière.


Nucléaire: le chef de l'AIEA attendu lundi en Iran sur fond de tensions régionales

Rafael Grossi, chef de l’AIEA, devrait prononcer un discours lors de la première Conférence internationale iranienne sur la science et la technologie nucléaires (Photo, AFP).
Rafael Grossi, chef de l’AIEA, devrait prononcer un discours lors de la première Conférence internationale iranienne sur la science et la technologie nucléaires (Photo, AFP).
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  • L'AIEA est chargée de vérifier le caractère pacifique du programme nucléaire iranien
  • Depuis la dernière visite de Rafael Grossi il y a plus d'un an, les relations entre les deux parties se sont fortement détériorées

TEHERAN: Le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, est attendu lundi en Iran pour participer à une conférence, à un moment où les inquiétudes grandissent autour du programme nucléaire de Téhéran dans un contexte de tensions régionales accrues.

Le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Mohammad Eslami, avait déclaré la semaine dernière que M. Grossi aurait "des réunions" avec des responsables iraniens, sans fournir plus de détails.

Il s'agit du premier déplacement du responsable de l'agence des Nations unies depuis mars 2023 en Iran, où il avait notamment rencontré le président Ebrahim Raïssi.

L'AIEA est chargée de vérifier le caractère pacifique du programme nucléaire iranien. Or depuis 2021, les inspections ont été fortement réduites, les caméras de surveillance débranchées et l'accréditation d'un groupe d'experts a été retirée.

L'agence de presse officielle iranienne Irna a indiqué dimanche que la visite de M. Grossi serait une occasion pour les deux parties de "partager leurs inquiétudes", concernant notamment les inspecteurs de l'AIEA, sans plus de détail.

Rafael Grossi doit prononcer un discours lors d'une conférence sur l'énergie nucléaire qui débute lundi et aura lieu jusqu'à mercredi dans la province d'Ispahan (centre). C'est dans cette région que se trouve l'usine d'enrichissement d'uranium de Natanz.

Le directeur général de l'AIEA "doit assister à la cérémonie d'ouverture de la conférence",  a rapporté dimanche Irna, citant le responsable de la conférence, Javad Karimi Sabet.

«Incertitudes»

Depuis la dernière visite de Rafael Grossi il y a plus d'un an, les relations entre les deux parties se sont fortement détériorées, Téhéran restreignant sa coopération tout en poursuivant son escalade nucléaire.

"Nous sommes sûrs que les négociations (avec M. Grossi) dissiperont davantage les incertitudes et que nous pourrons renforcer nos relations avec l'Agence", avait affirmé mercredi M. Eslami.

La situation actuelle renforce les craintes alors que Téhéran dispose de suffisamment de matière pour fabriquer plusieurs bombes atomiques.

L'Iran, qui nie avoir de telles intentions, est "le seul pays non doté de l'arme atomique à enrichir l'uranium au niveau de 60% et à accumuler" d'importants stocks, avait rappelé en mars le directeur général de l'agence de l'ONU.

Ce seuil est proche des 90% nécessaires pour élaborer une bombe et se situe bien au-delà du plafond autorisé de 3,67%, équivalant à ce qui est utilisé pour la production d'électricité.

L'Iran s'est affranchi progressivement des engagements pris dans le cadre de l'accord international de 2015 encadrant ses activités nucléaires en échange d'une levée des sanctions internationales.

Ce pacte, connu sous l'acronyme JCPOA, a volé en éclats après le retrait des Etats-Unis décidé en 2018 par le président d'alors, Donald Trump.

Des discussions à Vienne, où est basée l'AIEA, pour le ranimer ont échoué à l'été 2022 et aucun espoir de relance ne se profile à court terme.

Après une attaque de représailles contre l'Iran attribuée à Israël, le 19 avril, le chef de l'AIEA avait fait part de son inquiétude et appelé "chacun à une extrême retenue" dans un contexte d'escalade croissante au Moyen-Orient depuis le début il y a sept mois de la guerre dévastatrice entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.

Toutefois, l'AIEA avait précisé qu'elle n'avait constaté "aucun dégât" sur les sites nucléaires iranien après les explosions rapportées dans le centre du pays.


La Corée du Nord affirme que tout nouveau comité de surveillance des sanctions est voué à l'échec

L'ambassadeur de la Corée du Nord auprès des Nations Unies, Kim Song, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale des Nations Unies après que la Chine et la Russie ont opposé leur veto à de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord au Conseil de sécurité de l'ONU, au siège de l'ONU à New York, New York, États-Unis, le 8 juin. , 2022 (Photo, Reuters).
L'ambassadeur de la Corée du Nord auprès des Nations Unies, Kim Song, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale des Nations Unies après que la Chine et la Russie ont opposé leur veto à de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord au Conseil de sécurité de l'ONU, au siège de l'ONU à New York, New York, États-Unis, le 8 juin. , 2022 (Photo, Reuters).
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  • La Corée du Nord est soumise depuis 2006 à des sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU liées à son programme nucléaire
  • Séoul et Washington affirment que Pyongyang envoie des armes à la Russie, possiblement en échange d'une aide technique

SEOUL: Les efforts visant à mettre en place un nouveau comité d'experts pour surveiller l'application des sanctions internationales visant la Corée du Nord sont voués à l'échec, a déclaré son ambassadeur à l'ONU dans des propos rapportés par un média d'Etat dimanche.

"Les forces hostiles pourraient installer (un) deuxième et (un) troisième comités d'experts à l'avenir mais ils sont tous destinés à connaître l'autodestruction", a lancé l'ambassadeur Kim Song dans un communiqué en langue anglaise diffusé par l'agence de presse officielle KCNA.

En mars, la Russie a mis son veto au Conseil de sécurité de l'ONU à un projet de résolution prolongeant d'un an le mandat du comité d'experts chargé de surveiller l'application des sanctions des Nations Unies visant Pyongyang.

Cette dissolution est un "jugement historique à l'encontre d'une organisation illégale et fomenteuse de complots (...) en vue d'éliminer le droit à l'existence d'un Etat souverain", selon Kim Song.

La Corée du Nord est soumise depuis 2006 à des sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU liées à son programme nucléaire, renforcées plusieurs fois en 2016 et 2017. Depuis 2019, la Russie et la Chine, mettant notamment en avant la situation humanitaire en Corée du Nord, réclament l'allègement de ces sanctions, qui n'ont pas de date de fin.

Armes 

N'ayant pas obtenu gain de cause, Moscou a pris pour cible le comité d'experts chargé de surveiller l'application de ces mesures, comité dont les rapports font référence.

Séoul et Washington affirment que Pyongyang envoie des armes à la Russie, possiblement en échange d'une aide technique pour son programme de satellites espions.

Lors d'une visite en Corée du Sud en avril, l'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU, Linda Thomas-Greenfield, a souligné l'importance de garantir l'application des sanctions en Corée du Nord.

D'après l'ambassadrice, Washington travaille avec Séoul, Tokyo et d'autres capitales à trouver "des moyens créatifs" pour reprendre la surveillance des sanctions.

En 2023, la Corée du Nord a conduit un nombre record d'essais de missiles en dépit des sanctions. L'année précédente, Pyongyang a déclaré son statut de puissance nucléaire "irréversible".


Attaque au couteau en Australie, un adolescent de 16 ans «radicalisé» abattu par la police

La police pense que l'adolescent a envoyé des messages à des membres de la communauté musulmane qui ont immédiatement prévenu la police (Photo, AFP).
La police pense que l'adolescent a envoyé des messages à des membres de la communauté musulmane qui ont immédiatement prévenu la police (Photo, AFP).
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  • L'homme «d'âge mûr» blessé par un unique coup de couteau lors de l'attaque se trouve dans un état «grave» mais stable
  • Deux jours après cette attaque dans un centre commercial, un évêque d'une église assyrienne avait également été poignardé

SYDNEY: Un adolescent de 16 ans "radicalisé" et atteint de troubles mentaux a été abattu samedi soir par la police dans la banlieue de Perth, dans l'ouest de l'Australie, après avoir blessé une personne lors d'une attaque au couteau, ont rapporté les autorités dimanche.

L'adolescent, armé d'un couteau, "s'est précipité" sur les forces de l'ordre et a été mortellement touché par le tir d'un agent, a indiqué le Premier ministre de l'Etat d'Australie-Occidentale Roger Cook lors d'une conférence de presse.

"Il y a des indications selon lesquelles il s'était radicalisé en ligne. Mais je tiens à rassurer la population, à ce stade il semble qu'il ait agi seul", a déclaré M. Cook.

La police a reçu un appel samedi soir de la part d'un homme avertissant qu'il allait commettre "des actes de violence" mais sans donner son nom ni sa localisation, a fait part aux journalistes le responsable de la police de l'Etat, Col Blanch.

Quelques minutes plus tard, a-t-il ajouté, la police a reçu un appel d'urgence pour les avertir qu'un "homme avec un couteau courait" au niveau d'un parking de Willetton, dans la banlieue sud de Perth.

L'individu était armé d'un couteau de cuisine de 30 centimètres de long et d'après des images d'une caméra-piéton de la police, l'adolescent a refusé de le poser à terre comme le demandaient les forces de l'ordre, a indiqué M. Blanch.

Les agents ont tiré au moyen de deux pistolets à impulsion électrique mais "aucun des deux n'a eu totalement l'effet escompté", a-t-il relaté.

"L'homme a continué à avancer vers (un agent) muni d'une arme à feu qui a tiré un seul coup et mortellement blessé" l'individu, a raconté le responsable de la police. L'adolescent est décédé à l'hôpital plus tard dans la nuit.

«Radicalisation en ligne»

L'homme "d'âge mûr" blessé par un unique coup de couteau lors de l'attaque se trouve dans un état "grave" mais stable, a dit le responsable policier.

La police pense que l'adolescent a envoyé des messages à des membres de la communauté musulmane qui ont immédiatement prévenu la police, a-t-il expliqué sans divulguer d'informations sur leur contenu.

L'adolescent avait "des problèmes de santé mentale mais aussi des problèmes de radicalisation en ligne", d'après la même source.

Ces dernières années, l'assaillant était suivi dans le cadre d'un programme de lutte contre la violence et l'extrémisme.

"Il ne s'agit pas d'une approche fondée sur la dimension criminelle, c'est un programme visant à aider des individus qui expriment des idéologies préoccupantes pour notre communauté", a expliqué M. Blanch.

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a expliqué avoir été tenu au courant des faits par la police et les services de renseignement selon qui il n'y a pas de "menace en cours".

"Nous sommes une nation attachée à la paix et il n'y a pas de place pour l'extrémisme violent en Australie", a écrit M. Albanese sur les réseaux sociaux.

Les crimes violents sont rares en Australie, mais cet incident survient moins d'un mois après une autre attaque au couteau qui a fait six morts dans un centre commercial de Sydney (sud-est).

L'auteur de cette attaque, Joel Cauchi, un homme de 40 ans souffrant de troubles mentaux, avait été abattu par la police. Ses parents ont indiqué que leur fils a été diagnostiqué schizophrène à l'âge de 17 ans, puis qu'il a quitté leur domicile du Queensland (nord-est) et abandonné son traitement.

Deux jours après cette attaque dans un centre commercial, un évêque d'une église assyrienne avait également été poignardé lors d'un sermon diffusé en direct dans une église de Sydney. La victime a survécu à ses blessures. Un adolescent de 16 ans a depuis été inculpé d'"acte terroriste".