Tempête Daniel en Libye: des milliers de migrants arabes toujours portés disparus

Des gens sont assis parmi les décombres de la ville de Derna, dans l'est de la Libye, le 20 septembre 2023, à la suite d'une crue soudaine meurtrière (Photo, AFP).
Des gens sont assis parmi les décombres de la ville de Derna, dans l'est de la Libye, le 20 septembre 2023, à la suite d'une crue soudaine meurtrière (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 22 novembre 2023

Tempête Daniel en Libye: des milliers de migrants arabes toujours portés disparus

  • Seuls les corps emportés par la mer – une faible proportion – ont été retrouvés après des semaines d’efforts de recherche, rapporte mardi le journal The Guardian
  • Malgré des périodes prolongées de violence et d’instabilité politique, la Libye demeure la destination prisée des migrants en quête de meilleures conditions de vie

LONDRES: Quelque 8 500 personnes sont toujours portées disparues, selon l’Unicef, plus de deux mois après que la tempête Daniel a provoqué des inondations dévastatrices dans l’est de la Libye, où deux barrages se sont effondrés à Derna, détruisant de grandes parties de la ville côtière.

Seuls les corps emportés par la mer – une faible proportion – ont été retrouvés après des semaines d’efforts de recherche, rapporte mardi le journal The Guardian.

Malgré des périodes prolongées de violence et d’instabilité politique, la Libye demeure une destination prisée des migrants en quête de meilleures conditions de vie ou qui espèrent traverser la Méditerranée vers des pays d’Europe.

Hamad al-Chalwi, membre du comité de crise de Derna, estime qu’environ 6 000 migrants venus d’Égypte, du Soudan, de Palestine et de Syrie se trouvaient dans la ville lorsque la tempête a frappé. Il s’agit toutefois d’une estimation prudente; un rapport de l’Organisation internationale des migrations de 2023 évaluait ce nombre à plus de 21 000.

Lu’ay Afifi, un ouvrier palestinien du bâtiment qui vivait à Derna, fait partie des personnes toujours portées disparues, ainsi que sa femme et ses deux filles. Sa sœur, Sanaa, 60 ans, qui vit à Benghazi, à quelque 300 kilomètres, confie au journal The Guardian qu’elle a aucune idée de ce qui leur est arrivé.

«Je suis convaincue que mon frère et sa famille ont survécu à cette catastrophe. Mon mari et mon fils sont allés chez Lu’ay et il ne restait plus rien de la maison. J’ai inscrit leurs noms sur une liste établie par un comité du consulat palestinien à Benghazi pour la recherche des disparus. Je ne sais pas ce que je peux faire d’autre.» 

Indemnisation 

Lu’ay et sa famille ont été ajoutés à une liste de 65 Palestiniens tués par la tempête, selon les responsables du consulat de Benghazi.

«Le gouvernement libyen a déployé des efforts considérables dans les opérations de recherche et de sauvetage, fournissant par ailleurs une assistance médicale à ceux qui en avaient besoin», indique au même journal Ibrahim Jumaa, membre du comité de crise du consulat palestinien de Derna. «Mais, pour l’instant, aucune compensation financière n’a été versée aux 90 familles [palestiniennes] touchées.»

Les citoyens libyens, en revanche, commencent à recevoir une indemnisation d’un montant moyen de 50 000 dinars libyens (9 482 euros) par famille, note le responsable.

La situation est particulièrement tragique pour les familles d’immigrés sans papiers, comme Ali Achraf, un forgeron égyptien de 25 ans. Sa disparition a des répercussions graves sur ses proches. Sa famille, qui vit dans la province de Minya, l’une des régions les plus pauvres d’Égypte, dépendait largement des virements bancaires qu’il leur envoyait chaque mois pour survivre.

«Le ministère égyptien des Affaires étrangères et le Croissant-Rouge égyptien sont entrés en contact avec nous pour recueillir ses coordonnées», déclare la sœur d’Ali, Samah, 30 ans, au journal The Guardian.

«Nous avons également publié ses photos sur les réseaux sociaux en espérant que quelqu’un pourra nous fournir des informations.»

Selon le ministère égyptien de la Solidarité sociale, le gouvernement donne 25 000 livres égyptiennes (742 euros) aux citoyens blessés par les inondations et 100 000 livres (2 966 euros)aux familles des victimes. Cependant, la famille d’Achraf n’a toujours rien reçu.

«Cela ne compensera jamais notre perte, mais nous n’avons reçu aucun soutien ni compensation de la part des gouvernements égyptien ou libyen, pas même ses effets personnels», soutient Samah. «Ce ne sera pas facile de prouver qu’il se trouvait à Derna lorsque la tempête a frappé.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.