Gabon: le pouvoir militaire annonce des élections en août 2025

Vue générale d'un panneau d'affichage déchiré de la campagne du président gabonais déchu Ali Bongo Ondimba à Libreville, le 31 août 2023 (Photo, AFP).
Vue générale d'un panneau d'affichage déchiré de la campagne du président gabonais déchu Ali Bongo Ondimba à Libreville, le 31 août 2023 (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Lundi 13 novembre 2023

Gabon: le pouvoir militaire annonce des élections en août 2025

  • Pour destituer Ali Bongo, les militaires putschistes avaient invoqué des élections grossièrement truquées, une «gouvernance irresponsable» et un pouvoir corrompu par l'entourage familial et des proches collaborateurs du chef de l'Etat
  • Le Gabon est le troisième pays le plus riche d'Afrique en revenu par habitant mais un tiers de la population vit encore sous le seuil de pauvreté à moins de deux euros par jour, selon la Banque mondiale

LIBREVILLE: Les militaires qui ont renversé le président Ali Bongo cet été ont promis lundi des élections en août 2025, précisant toutefois que ce calendrier sera soumis au printemps à une conférence nationale incluant "toutes les forces vives de la Nation".

Le chefs des putschistes du 30 août dernier, le général Brice Oligui Nguema, proclamé Président de transition par l'armée, avait immédiatement promis de rendre le pouvoir aux civils au terme d'une transition, mais il n'en n'avait jusqu'alors pas fixé la durée.

Ce que peu lui reprochaient tant il est populaire chez l'immense majorité des Gabonais pour avoir mis fin à 55 ans de "dynastie Bongo" dans un pays miné par une corruption endémique.

Si le calendrier annoncé lundi est respecté, la "transition" durera donc deux ans.

Dans un contexte où plusieurs régimes putschistes en Afrique ont déjà prorogé ces périodes de transition devant mener à des élections, les généraux de Libreville seront observés attentivement par la communauté internationale. Eux qui ont bénéficié, par comparaison, d'une relative indulgence des capitales africaines et occidentales à ce jour.

«Dialogue inclusif»

"Août 2025: élections et fin de la transition", a annoncé lundi en direct sur la télévision d'Etat le porte-parole du pouvoir militaire, le lieutenant-colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, en égrenant un "chronogramme officiel de la transition (...) adopté en Conseil des ministres". Mais celui-ci demeure "indicatif", devant être soumis à un "Dialogue national Inclusif" en avril 2024 incluant "toutes les forces vives de la Nation".

Dans la nuit du 30 août, alors qu'il venait d'être proclamé vainqueur de la présidentielle, Ali Bongo Ondimba avait été renversé sans coup férir par la quasi-totalité des officiers généraux de l'armée et de la police rassemblés autour du général Brice Oligui Nguema, proclamé deux jours plus tard Président de transition dans une liesse manifestée dans tout le pays.

Tous les partis politiques, y compris celui de M. Bongo, ainsi que les organisations de la société civile dans leur immense majorité, avaient aussitôt rallié le pouvoir du général Nguema et loué non pas un "coup d'Etat" mais un "coup de libération", selon le terme cher aux putschistes.

M. Bongo avait été élu il y a 14 ans, après la mort en 2009 de son père Omar Bongo Ondimba, qui dirigeait sans partage ce petit pays d'Afrique centrale riche de son pétrole depuis déjà plus de 41 ans.

Détournements massifs

Pour destituer Ali Bongo, les militaires putschistes avaient invoqué des élections grossièrement truquées, une "gouvernance irresponsable" et un pouvoir corrompu par l'entourage familial et des proches collaborateurs du chef de l'Etat.

Ce dernier, assuraient les putschistes, était "manipulé", depuis un AVC en 2018, notamment par son épouse et l'un de ses fils, tous deux en prison depuis et accusés de détournements massifs de fonds publics, entre autres.

Selon le "chronogramme officiel" énoncé lundi, les suggestions de "tous les Gabonais" invités à en formuler depuis un mois seront synthétisées et proposées au Dialogue National Inclusif d'avril 2024.

"Début juin 2024, le Parlement de Transition (nommé en octobre par le Président Oligui Nguema, ndlr)" se transformera en Assemblée "constituante", a ajouté le lieutenant-colonel Manfoumbi Manfoumbi. Entre novembre et décembre, un projet de nouvelle Constitution sera soumis à un référendum, a-t-il ajouté.

"Les étapes mentionnées dans ce chronogramme sont sujettes à modifications suivant les résultats du Dialogue national Inclusif", a-t-il cependant conclu.

Le général Oligui avait rapidement nommé les membres d'institutions de transition: un gouvernement, une Assemblée nationale, un Sénat, une Cour constitutionnelle...

Une "Charte de la Transition" - Constitution provisoire - interdit aux membres du gouvernement, aux présidents des deux chambres et au généraux membres du comité militaire de transition présidé par le chef de l'Etat de se présenter à la future élection présidentielle.

Sauf M. Oligui Nguema, qui a troqué ces derniers jours l'uniforme dont il ne se séparait jamais jusqu'alors pour le costume cravate.

Le Gabon est le troisième pays le plus riche d'Afrique en revenu par habitant mais un tiers de la population vit encore sous le seuil de pauvreté à moins de deux euros par jour, selon la Banque mondiale, et les immenses richesses du pays sont concentrées depuis 55 ans dans les mains d'une petite élite autour du clan Bongo.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Short Url
  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
Short Url
  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Short Url
  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.