Brexit: Londres et Bruxelles dans l'attente d'un accord commercial à la veille de Noël

Larry, le chat du 10, Downing street, est assis sur le perron, l'air d'attendre. Selon une source gouvernementale française, les Britanniques ont consenti pour le Brexit "d'énormes concessions", en particulier sur la pêche, ultime point d'achoppement des discussions. Mais le diable est dans les détails et l'accord est loin d'être conclu. (AFP).
Larry, le chat du 10, Downing street, est assis sur le perron, l'air d'attendre. Selon une source gouvernementale française, les Britanniques ont consenti pour le Brexit "d'énormes concessions", en particulier sur la pêche, ultime point d'achoppement des discussions. Mais le diable est dans les détails et l'accord est loin d'être conclu. (AFP).
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Publié le Jeudi 24 décembre 2020

Brexit: Londres et Bruxelles dans l'attente d'un accord commercial à la veille de Noël

  • Il n'y avait pas encore de fumée blanche en tout début de matinée jeudi alors que d'ultimes discussions autour de l'accord se sont poursuivies dans la nuit
  • Selon une source gouvernementale française, les Britanniques ont consenti "d'énormes concessions", en particulier sur la pêche, ultime point d'achoppement des discussions

BRUXELLES: Après dix mois de négociations acharnées, l'Union européenne (UE) et le Royaume-Uni étaient jeudi dans l'attente fébrile d'un accord historique sur leur future relation commerciale, qui leur permettrait d'éviter in extremis un «no deal» aux lourdes conséquences économiques.


Il n'y avait pas encore de fumée blanche en tout début de matinée jeudi alors que d'ultimes discussions autour de l'accord se sont poursuivies dans la nuit.


Une source européenne avait évoqué mercredi «de grandes chances» de conclure un accord dans les prochaines heures. Le Premier ministre irlandais, Micheal Martin, avait lui parlé de «signaux positifs» sur RTE.


Selon une source gouvernementale française, les Britanniques ont consenti «d'énormes concessions», en particulier sur la pêche, ultime point d'achoppement des discussions.


«Il y a eu des mouvements du côté britannique, mais le diable est dans les détails des textes, et nous n'y sommes pas encore», a tempéré une source diplomatique. «On vérifie que toutes les garanties sont bien là.»


S'il est confirmé, un compromis entre la Commission européenne et le Royaume-Uni devra encore être validé par les États membres, un processus qui devrait prendre plusieurs jours.


Mais il reste en théorie suffisamment de temps pour qu'un éventuel traité entre en application provisoire le 1er janvier, quand le Royaume-Uni, qui a officiellement quitté l'UE le 31 janvier dernier, aura définitivement abandonné le marché unique.


Le texte, de près de 2 000 pages, serait alors validé a posteriori par le Parlement européen.


L'aboutissement de ces négociations, débutées en mars, permettrait aux deux parties de s'épargner un «no deal» aussi embarrassant sur le plan politique que dommageable au niveau économique.

Scénario noir 

Sans accord, les échanges entre l'UE et Londres seraient régis par les seules règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), synonymes de droits de douane, de quotas, ainsi que de formalités administratives susceptibles d'entraîner des embouteillages monstres et des retards de livraison.


Un scénario noir pour le Royaume-Uni, déjà malmené par une variante plus virulente du coronavirus qui l'a isolé du reste du monde.


Les négociations sont depuis lundi entre les mains de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et du Premier ministre britannique, Boris Johnson, qui ont échangé à plusieurs reprises pour tenter de surmonter l'impasse sur la pêche.


Malgré son faible poids économique, le secteur revêt une importance politique et sociale pour plusieurs État membres, dont la France, les Pays-Bas, le Danemark ou l'Irlande. Mais les Britanniques en ont fait le symbole de leur souveraineté retrouvée après le divorce.


Les tractations se concentrent sur le partage des quelque 650 millions d'euros de produits pêchés chaque année par l'UE dans les eaux britanniques et la durée de la période d'adaptation pour les pêcheurs européens.


Les autres sujets jusque là problématiques – la manière de régler les différends et les mesures de protection contre toute concurrence déloyale – ont pour leur part été réglés ces tout derniers jours.


La conclusion d'un texte en à peine dix mois – quatre ans et demi après le référendum de juin 2016 sur le Brexit – constituerait une prouesse pour Londres et Bruxelles, surtout pour un accord de cette envergure, puisque de tels pourparlers prennent des années.

Strictes conditions 

Il avait d'ailleurs fallu deux ans et demi pour négocier l'Accord de retrait scellant le départ britannique, conclu fin 2019, un texte qui apporte une sécurité juridique aux expatriés des deux côtés de la Manche et fournit des garanties pour le maintien de la paix sur l'île d'Irlande.


Les pourparlers commerciaux, menés par Michel Barnier côté européen et David Frost côté britannique, ont été compliqués par la Covid-19 avec des échanges par visioconférence et parfois même la suspension des discussions à cause de cas positifs parmi les négociateurs.


Avec cet accord, l'UE offrirait à son ancien État membre un accès inédit sans droit de douane ni quota à son immense marché de 450 millions de consommateurs.


Mais cette ouverture sera, le cas échéant, assortie de strictes conditions: les entreprises d'outre-Manche devront respecter un certain nombre de règles évolutives au fil du temps en matière d'environnement, de droit du travail et de fiscalité pour éviter tout dumping. Des garanties devraient aussi exister en matière d'aides d'État.


Un mécanisme devrait permettre aux deux parties d'activer rapidement des contre-mesures, comme des droits de douane, en cas de divergences sur ces normes.


En cas de «no deal», le Royaume-Uni perdrait beaucoup plus que l'Europe: les Britanniques exportent 47 % de leurs produits vers le continent, quand l'UE n'écoule que 8 % de ses marchandises de l'autre côté de la Manche.


Aramco propose des actions pour plus de 10 milliards de dollars à la Bourse saoudienne

Saudi Aramco a fait part jeudi de son intention de vendre 1,545 milliard d'actions d'une valeur de plus de 10 milliards de dollars. (Photo fournie)
Saudi Aramco a fait part jeudi de son intention de vendre 1,545 milliard d'actions d'une valeur de plus de 10 milliards de dollars. (Photo fournie)
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  • Il s'agit de la deuxième cotation de l'entreprise après une introduction en bourse en décembre 2019 qui a levé 25,6 milliards de dollars
  • La vente sur la Bourse saoudienne, qui représente près de 0,6 % des actions émises par la société, commencera ce dimanche, indique Aramco

RIYAD: Saudi Aramco a annoncé ce jeudi qu'elle prévoyait de vendre 1,545 milliard d'actions d'une valeur de plus de 10 milliards de dollars (1 dollar = 0,92 euro).

Dans un communiqué, Aramco a annoncé qu’elle inaugurerait une «offre publique secondaire de 1,545 milliard d'actions», avec une fourchette de prix prévue entre 26,7 et 29 riyals saoudiens (1 riyal saoudien = 0,25 euro).

La vente sur la Bourse saoudienne, qui représente près de 0,6 % des actions émises par la société, commencera ce dimanche, indique Aramco.

Il s'agit de la deuxième cotation de l'entreprise après une introduction en bourse en décembre 2019 qui a levé 25,6 milliards de dollars, la plus grande introduction en bourse de l'Histoire.

L'Arabie saoudite est le plus grand exportateur de pétrole brut au monde et, avant l'annonce de jeudi, le gouvernement détenait quelque 82% des actions de la société.


En Chine, le géant déchu de l'immobilier Evergrande condamné pour fraude

Un complexe commercial Evergrande abandonné appelé Evergrande Palace, visible à Pékin le 29 janvier 2024. (Photo, AFP)
Un complexe commercial Evergrande abandonné appelé Evergrande Palace, visible à Pékin le 29 janvier 2024. (Photo, AFP)
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  • Les déboires du groupe, ex-numéro un de l'immobilier en Chine, alimentent depuis 2020 la défiance dans un secteur longtemps très lucratif mais désormais boudé
  • Evergrande est condamné à une amende de 4,2 milliards de yuans, ce qui équivaut à 532 millions d'euros

PÉKIN: Le promoteur chinois Evergrande, à l'endettement astronomique et devenu symbole en Chine de la crise de l'immobilier, a écopé d'une amende de 532 millions d'euros pour des infractions, a annoncé vendredi le régulateur des marchés boursiers.

Les déboires du groupe, ex-numéro un de l'immobilier en Chine, alimentent depuis 2020 la défiance dans un secteur longtemps très lucratif mais désormais boudé, sur fond de ralentissement économique et de logements inachevés.

"Entre 2019 et 2020, Evergrande Real Estate (filiale immobilière du groupe, NDLR) a gonflé son chiffre d'affaires et ses bénéfices, ce qui a entraîné une émission frauduleuse d'obligations sur le marché boursier", a relevé le régulateur.

Evergrande est par conséquent condamné à une amende de 4,2 milliards de yuans, a-t-il précisé dans un communiqué, ce qui équivaut à 532 millions d'euros.

Le régulateur reproche également à Evergrande d'avoir "omis" de publier ses résultats annuels, comme il est pourtant tenu de le faire, et de n'avoir pas communiqué sur son "incapacité à rembourser" ses dettes.

Le fondateur du groupe, Xu Jiayin, écope pour sa part d'une pénalité de 47 millions de yuans (6 millions d'euros), a précisé le régulateur qui l'interdit à vie de marché boursier.

Aussi connu sous son nom cantonais Hui Ka Yan, M. Xu se trouverait en résidence surveillée, selon des informations de presse de l'an dernier dont Evergrande n'a jamais confirmé ou démenti la véracité.

Descente aux enfers

Le groupe avait toutefois admis que son ex-dirigeant faisait "l'objet de mesures coercitives en raison de soupçons de crime ou délit en infraction à la loi", sans donner davantage de détails sur la nature des faits reprochés.

Le terme de "mesures coercitives" désigne généralement en Chine une forme de privation de liberté afin de garantir le bon déroulement d'une procédure pénale.

Le groupe Evergrande, dont la descente aux enfers fait régulièrement les gros titres, avait à la fin juin 2023 une ardoise colossale estimée à 328 milliards de dollars (307 milliards d'euros d'alors).

Compte tenu de son endettement, il n'est pas clair dans l'immédiat comment Evergrande paiera ses amendes.

En janvier, un tribunal de Hong Kong avait ordonné la liquidation du groupe qui poursuit toutefois ses activités. Sa cotation est cependant suspendue en Bourse.

Les déboires d'Evergrande ont entraîné en Chine une crise de confiance qui a rattrapé des groupes jusque-là réputés solides financièrement, à l'image de Country Garden, un des concurrents d'Evergrande.

L'immobilier a longtemps représenté au sens large plus du quart du PIB de la Chine et constituait un important vivier d'emplois.

Mais ce secteur-clé est désormais sous pression, avec des prix en chute qui dissuadent les Chinois d'investir dans la pierre.

Les mesures de soutien de Pékin au secteur n'ont eu pour le moment que peu d'effets.

 

 


Google lance Gemini Advanced et l'application mobile Gemini en arabe

Google ajoute la prise en charge de l'arabe à l'application mobile Gemini et au dernier modèle d'IA conversationnelle, Gemini Advanced. (Photo fournie)
Google ajoute la prise en charge de l'arabe à l'application mobile Gemini et au dernier modèle d'IA conversationnelle, Gemini Advanced. (Photo fournie)
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  • Les utilisateurs d'Android peuvent télécharger une application Gemini dédiée, tandis que les utilisateurs d'iOS peuvent y accéder via l'application Google
  • «Nous sommes impatients de voir comment les gens utiliseront l'IA générative pour améliorer leur productivité et leur créativité»

DUBAÏ: Google a récemment étendu son support de la langue arabe à son application mobile pour Gemini, un modèle d'intelligence artificielle (IA) multimodal. Les utilisateurs peuvent désormais accéder à cette fonctionnalité gratuitement via une application dédiée pour les appareils Android, ou directement à partir de l'application Google sur iOS.

En outre, une version arabe de son dernier modèle d'IA conversationnelle de Google, Gemini Advanced, est désormais disponible pour les abonnés qui disposent d’un plan Google One AI Premium.

Najib Jarrar, directeur marketing régional de Google pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, a souligné l'importance de cette initiative pour les entreprises: «Grâce à l'accès à notre dernier modèle Gemini [Gemini Advanced] en arabe, les entreprises peuvent améliorer leur efficacité dans des tâches complexes et collaboratives.»

«Avec l'accès à Gemini sur mobile, nous sommes impatients de voir comment les gens utiliseront l'IA générative pour améliorer leur productivité et leur créativité.»

L'application Gemini propose également un accès gratuit au modèle d'IA Gemini 1.0 Pro, ainsi qu’au modèle Gemini 1.5 Pro pour les abonnés au plan Google One AI Premium. Le modèle 1.5 Pro est plus performant dans les tâches complexes telles que la programmation, le raisonnement logique, le suivi d'instructions détaillées et spécifiques ainsi que la collaboration sur des projets créatifs, selon Google.

Les utilisateurs peuvent explorer d'autres applications et services Google à partir de l'application Gemini grâce aux extensions lancées cette année. Ces dernières offrent divers services tels que l'accès aux informations de réservation de vols et d'hôtels en temps réel, les données de localisation fournies par Google Maps ainsi que des résumés de contenu qui provient de Google Docs ou de Gmail.

La version arabe de Gemini, précédemment appelée «Bard», a été dévoilée en juillet de l'année dernière. Google a qualifié Bard d’«expérience d'IA», plutôt que de simple chatbot, et M. Jarrar a souligné qu'elle permettrait à l'entreprise d'explorer un «nouveau paradigme en informatique». À l'époque, ce dernier avait expliqué à Arab News: «Nous explorons ensemble les bénéfices potentiels des grands modèles linguistiques, tout en cherchant à minimiser les expériences négatives.»

À présent, les fonctionnalités en arabe ont été intégrées à l'application mobile Gemini ainsi qu'à Gemini Advanced. Cette IA est capable d’interpréter les questions dans plus de 16 dialectes arabes et de fournir des réponses en arabe standard moderne.

Google a annoncé plusieurs avancées dans ses projets d'IA lors de la conférence des développeurs Google I/O 2024 au cours de ce mois. La prise en charge de l'arabe pour ces nouvelles fonctionnalités devrait être ajoutée prochainement.

«Face à un intérêt croissant de la région, nous nous engageons à introduire davantage de fonctionnalités en arabe plus tard cette année», a ajouté M. Jarrar.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com