PARIS: Cécile Kohler, une enseignante française détenue en Iran depuis 18 mois, "épuisée" et "désespérée", "ne comprend pas pourquoi elle est emprisonnée", s'est inquiétée lundi sa soeur Noémie, réitérant son appel à libérer la jeune femme.
"Cécile est épuisée. Elle m'a parue désespérée lors de l'appel vidéo qu'elle a été autorisée à me passer le 1er novembre", a indiqué dans un communiqué Noémie Kohler, présidente du Comité de soutien pour sa soeur, arrêtée en mai 2022 avec son compagnon Jacques Paris pour "espionnage" alors qu'ils faisaient du tourisme en Iran.
La justice iranienne a annoncé en septembre que l'enquête était terminée, ouvrant la voie à un éventuel procès dont la date n'est pas connue.
Cécile Kohler, qui entrera mardi dans son 18e mois de détention, "m'a appelée directement. La connexion n'était pas trop mauvaise mais la communication a été coupée en plein milieu", a poursuivi la soeur de cette professeure agrégée de lettres modernes et syndicaliste, originaire de Soultz (nord-est de la France).
"Jusqu'à présent, (elle) faisait preuve d'un grand courage" mais lors du dernier appel, "son visage était grave, très pâle (...) elle ne comprend pas pourquoi elle est emprisonnée depuis 18 mois", a poursuivi Noémie, "retournée" par cet appel.
Coupée du monde
Cécile Kohler, qui a fêté fin septembre ses 39 ans dans les geôles iraniennes, "est complètement coupée du monde", a-t-elle ajouté.
Ses proches sont "extrêmement inquiets pour sa santé physique et morale. On ne sait pas combien de temps elle va tenir", a poursuivi Noémie.
"Rien ne justifie la détention" des "ressortissants français dans les prisons et dans des conditions inadmissibles en Iran", a martelé le président français Emmanuel Macron dans un discours le 28 août.
Outre Cécile Kohler et Jacques Paris, deux autres Français sont toujours détenus en Iran, le consultant Louis Arnaud, arrêté le 28 septembre 2022 à Téhéran, et un autre dont l'identité n'a jamais été rendue publique. Un autre Français, Benjamin Brière, et un ressortissant franco-irlandais, Bernard Phelan, ont été libérés en mai pour "raisons humanitaires".
La chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, arrêtée en 2019 pour atteinte à la sécurité nationale, puis libérée en février dernier mais empêchée de quitter le territoire iranien, est quant à elle revenue en France en octobre.
La République islamique d'Iran détient plus de dix ressortissants occidentaux et est accusée par leurs soutiens et des ONG de s'en servir comme monnaie d'échange dans des négociations d'Etat à Etat.