« Fantasia » : l’art contemporain au service du pinceau

"Tout comme l'Apprenti sorcier de Fantasia perd le contrôle sur les balais enchantés, l'artiste perd le contrôle sur l'écoulement du pinceau" affirme Quentin Desmit (fournie)
"Tout comme l'Apprenti sorcier de Fantasia perd le contrôle sur les balais enchantés, l'artiste perd le contrôle sur l'écoulement du pinceau" affirme Quentin Desmit (fournie)
Quentin Desmit au vernissage de son exposition "Fantasia" à Dubaï (fournie)
Quentin Desmit au vernissage de son exposition "Fantasia" à Dubaï (fournie)
Short Url
Publié le Dimanche 29 octobre 2023

« Fantasia » : l’art contemporain au service du pinceau

Desmit cherche à créer davantage à partir de matériaux recyclés afin de leur donner une seconde vie. (fournie)
  • Quentin Desmit inaugure sa nouvelle exposition « Fantasia » à Dubai, mettant en avant l’art au service de l’outil : le pinceau
  • L'art contemporain laisse place à l'innovation et à l'expérimentation, c’est ce que l’artiste belge aspire à réaliser grâce à des collaborations avec des artistes locaux aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite

DUBAÏ: Quentin Desmit inaugure sa nouvelle exposition « Fantasia », un hommage énergique et en couleur au classique de Disney des années 1940 du même nom.

L’ambassadeur de la Belgique aux Émirats, Antoine Delcourt, a assisté à l’avant-première à Dubaï, ainsi qu’un nombre d’acteurs de différents domaines de l’art et de la culture francophones et émiriennes pour une expérience unique et un aperçu des coulisses où la magie se trouve.

Installé à Dubaï depuis plus de dix ans, l’artiste belge cherche à partager son univers, à travers une série d’œuvres, et un élément central à la collection : le pinceau.

« Cet outil de création représente bien plus pour moi et mérite de devenir le sujet central de l'art, plutôt qu'un simple outil, souvent laissé en coulisses, » a déclaré Desmit a Arab News en franҫais.

Des couleurs vives, du matériel varié, de la texture et des courbes qui ressortent, Quentin Desmit mêle forme et couleur qui évoquent vie et fraicheur dans un monde qui en manque largement.

On retrouve la résine qui permet, selon l’artiste, d’avoir un certain contrôle sur la matière afin de capturer la fluidité du mouvement du pinceau, à travers des courbes figées dans une sculpture intemporelle.

Desmit cherche à créer davantage à partir de matériaux recyclés afin de leur donner une seconde vie.

« J’ai inclus dans ma collection des pièces en bois. Cela me permet de travailler avec des matériaux nobles, qui correspondent à mes valeurs écologiques, » a-t-il confirmé.

L'œuvre intitulée « Wildwood Embrace » en est un bel exemple. « Elle représente une courbe capturée dans un morceau de bois de hêtre surgissant d'un bloc de béton. Cette pièce est puissante, elle symbolise la nature qui reprend ses droits sur la ville en perpétuelle construction par l'homme, » a-t-il ajouté.

Le travail de l’artiste repose sur des contrastes entre la liberté et le contrôle, le mouvement et l'immobilité, la réalité et la fantaisie, la tradition et l'innovation.

"L’objectif est de créer des œuvres d'art intemporelles qui capturent le mouvement technique et la beauté éphémère du pinceau dans l'acte de la danse. (…) Tout comme l'Apprenti sorcier de Fantasia perd le contrôle sur les balais enchantés, l'artiste perd le contrôle sur l'écoulement du pinceau," a-t-il ajouté.

Artiste polyvalent, Desmit a manifesté son intérêt pour les arts à l’âge de sept ans. À l'adolescence, il fréquente l'Académie William Morris où il étudie les beaux-arts et la photographie avant d'obtenir un diplôme en design intérieur et spatial du Chelsea College of Art and Design de Londres.

Ayant quitté l’Europe pour Dubaï en 2012, il renoue dans cette ville dynamique avec sa passion pour l'architecture moderne et son savoir-faire en beaux-arts.

Desmit a été particulièrement captivé par la calligraphie arabe, reconnue pour son esthétisme, comme elle concilie son intérêt pour les courbes à travers la peinture et la sculpture, devenues emblématiques du son style.

« La grâce et la fluidité des courbes des lettres résonnent en parfaite harmonie avec mes sensibilités artistiques. (…) ce que j'appelle « The Curvism » en anglais, qui est devenue ma signature. L'idée est de développer et étendre davantage ce mouvement, à l'instar de ce qu'ont accompli Pablo Picasso et Georges Braque avec le Cubisme, un courant artistique révolutionnaire qui a marqué les débuts du XXe siècle, influençant l'architecture, la littérature et la musique de l'époque, » a-t-il expliqué.

L'art contemporain laisse place à l'innovation et à l'expérimentation, c’est ce que Quentin Desmit aspire à réaliser grâce à des collaborations avec des artistes locaux aux Émirats arabes unis pour « développer davantage la nature calligraphique de mes sculptures (…) Ensemble, nous pourrions progresser tant sur le plan technique, à travers la sculpture, que sur le plan théorique, en explorant l'écriture arabe, ça serait une expérience très enrichissante, » a-t-il affirmé.

Étant basé dans la région du golfe, l’artiste s’est rendu à Riyadh ou la scène artistique est en plein essor, pour y rencontrer des artistes et des acteurs culturels saoudiens.

« J'ai été chaleureusement accueilli et j'ai adoré l'énergie qui émane des projets en cours, tels que le musée d'art contemporain dans le quartier de Jax, ainsi que le centre culturel Fenaa Alawwal (FAA) avec lequel j'espère collaborer dans un futur proche, » a souligné l’artiste.


Les chefs-d'œuvre de Van Gogh et de Cézanne exposés au Louvre Abu Dhabi

L'exposition est organisée en collaboration avec le musée d'Orsay et les musées de France. (Fourni)
L'exposition est organisée en collaboration avec le musée d'Orsay et les musées de France. (Fourni)
Short Url
  • L'exposition de peintures postimpressionnistes comprend des œuvres jamais vues dans la région
  • Une collection "créée spécialement pour nous", selon le directeur du musée

DUBAÏ: Le Louvre Abu Dhabi a lancé sa dernière exposition, “Post-Impressionism: Beyond Appearances” (Post-Impressionnisme: Au-delà des apparences), qui présente des œuvres de certains des artistes les plus célèbres de ce mouvement influent, dont beaucoup sont exposées pour la première fois dans la région.

Vincent van Gogh, Paul Cézanne, Georges Seurat, Henri-Edmond Cross, Émile Bernard, Paul Sérusier, Paul Gauguin et Henri de Toulouse-Lautrec, dont les œuvres ont contribué à façonner le mouvement postimpressionniste de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, sont tous représentés.

Organisée par Jean-Rémi Touzet, conservateur des peintures au musée d'Orsay à Paris, et Jérôme Farigoule, conservateur en chef au Louvre Abu Dhabi, l'exposition est réalisée en collaboration avec le musée d'Orsay et France Musées. Elle se tient jusqu'au 9 février.

--
L'exposition se tient jusqu'au 9 février. (Fourni)

Manuel Rabate, directeur du Louvre Abu Dhabi, a déclaré à Arab News: "Cette concentration est unique et créée spécifiquement pour nous. Nous avons organisé une exposition sur l'impressionnisme en 2022, mais une fois de plus, nous sommes en mesure d'apporter un nombre important de peintures, de dessins et de gravures dans la région, donnant ainsi accès à un moment fondamental de l'histoire de l'art".

"Nous nous sommes d'abord concentrés sur l'impressionnisme, mais notre attention se porte désormais sur la constellation d'artistes qui s'inscrivent dans le postimpressionnisme, qui n'est pas une seule école, mais qui comprend une diversité."

L'exposition comprend également deux tableaux de l'artiste égyptien Georges Hanna Sabbagh: "L'artiste et sa famille à l'église de La Clarté" (1920), prêté par le Centre Pompidou à Paris, et "La famille: Les Sabbagh à Paris" (1921), prêtée par le Musée de Grenoble en France.

--
Vincent van Gogh, dont l'œuvre a contribué à façonner le mouvement postimpressionniste de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, est représenté dans l'exposition. (Fourni)

Les œuvres sont accompagnées des palettes que les artistes ont utilisées pour les créer.

"Nous avons voulu que l'exposition soit extrêmement pertinente pour la région, que ce soit en incluant des artistes comme Sabbagh ou en présentant les palettes des artistes eux-mêmes", a déclaré Rabate.

"Avec des artistes comme Sabbagh, on voit le lien avec notre modernité".

Les visiteurs auront "accès aux œuvres des artistes, comme Van Gogh et Cézanne, qu'ils n'ont peut-être vu que reproduites ailleurs. Ici, vous serez en présence physique de ces œuvres", a déclaré Rabate.

"Vous découvrirez peut-être d'autres artistes. La surprise peut prendre deux formes: renouer avec un vieil ami ou en découvrir un nouveau. Cette exposition permettra aux visiteurs d'y accéder et de s'en inspirer".

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Art Basel Paris: trois regards décalés sur la grande foire d'art contemporain

Les visiteurs découvrent la foire d'art Art Basel Paris au Grand Palais à Paris le 16 octobre 2024. (AFP)
Les visiteurs découvrent la foire d'art Art Basel Paris au Grand Palais à Paris le 16 octobre 2024. (AFP)
Short Url
  • Art Basel Paris, foire internationale d'art contemporain parisienne, se tient ce week-end au Grand Palais rénové
  • L'événement rassemble artistes, galeristes, collectionneurs et célébrités du monde entier

PARIS: Art Basel Paris, foire internationale d'art contemporain parisienne, se tient ce week-end au Grand Palais rénové, l'occasion de donner la parole à trois regards experts et décalés, rencontrés par l'AFP, sur cet événement qui rassemble artistes, galeristes, collectionneurs et célébrités du monde entier.

- Pierre Groppo, rédacteur en chef mode et lifestyle de "Vanity Fair" France -

Dans son numéro d'octobre, ce quadragénaire aux airs de globetrotter, qui a travaillé à Vogue pendant dix ans avant de rejoindre le magazine mêlant glamour et investigation, fait le pari de rendre sa formule "soluble dans le monde de l'art".

Un cahier inédit de 40 pages nous apprend par exemple que pour arpenter la foire, mieux vaut s'habiller "quiet luxury" (avec discrétion et élégance), tout en portant des baskets de marque.

On ne pourra pas y amener son chien contrairement à Miami où les "ESA" (emotional support animal/animaux de soutien émotionnel) sont acceptés, ni payer cash et repartir avec une oeuvre sous le bras.

Pour des rencontres exclusives, des soirées ou dîners branchés, il faudra débourser entre 1.500 et 2.400 euros pour un pass VIP, contre 29 euros minimum pour une simple visite.

Le magazine, partenaire d'Art basel Paris cette année, publie aussi huit portraits de femmes artistes en vogue, photographiées par la Britannique Laura Stevens, et ceux, plus courts, des 20 personnalités "qui font la cote" dans le milieu, "un choix subjectif et assumé".

Un palmarès de cinq biopics de peintres qui ont marqué l'histoire du cinéma, des photos d'oeuvres de quatre artistes émergents en avant-première et l'interview d'un faussaire, Wolfgang Beltracchi, y côtoient aussi une cartographie du quartier avec une liste de "bonnes adresses".

- "Hey art lovers !": Pauline Loeb sur Instagram -

Pauline Loeb, 37 ans, a grandi dans le milieu de l'art qu'elle a étudié et a travaillé pour la galerie Kugel avant de lancer sa propre formule: sillonner les foires du monde entier pour interviewer artistes et marchands en publiant sur Instagram de petites vidéos où elle se met en scène, exclusivement en anglais.

En introduction, toujours la même formule : "Hey art lovers !" (salut les amoureux de l'art !).

Habillée de couleurs vives, avec élégance, elle se déplace filmée par un caméraman et adopte un ton direct et décontracté. On la voit chanter, toucher les oeuvres d'art allant jusqu'à décrocher un tableau. A Bâle en juin, elle s'était hissée au volant d'un camion rouge vif, oeuvre de l'artiste italien Emilio Isgro. En mars, elle avait lancé ses chaussures en arrivant à la TEFAF de Maastricht, une vidéo qui avait fait le buzz.

Dans son teaser d'Art Basel Paris, elle a choisi de s'habiller en Cendrillon faisant un parallèle avec la foire "qui rejoint un écrin à la mesure de son prestige", et met l’accent sur la jeune création, clin d’œil au Salon d’Automne de 1905 (foire d’art contemporain de l’époque, ndlr).

Sur son site artfairmag.com, lancé en 2019, elle publie en parallèle des articles en anglais sur les foires qu’elle visite, seule base de données exhaustive sur ces événements internationaux.

- Thibaut Wychowanok, "Numéro Art" et sa "culture de l'image" -

Avec son biannuel "Numéro Art", Thibaut Wychowanok, 41 ans, son rédacteur en chef, entend rassembler "tous les publics de l'art contemporain, avec les grandes expositions et les artistes qu'il faut suivre" et qui font régulièrement la "Une" du magazine né en 2017.

Cette année, il s'intéresse à "huit galeries qui défendent la jeune création et font un énorme travail de défrichage".

Dans le dernier numéro, "Luigi & Iango", qui avaient photographié la star mondiale de la pop Madonna en madone, ont imaginé une série de photos sur le surréalisme dont on célèbre le centenaire.

Pour "parler d'art contemporain de façon sérieuse mais accessible", le magazine fait régulièrement appel à des artistes d'autres domaines: l'icône française du cinéma Isabelle Huppert avait joué le jeu au printemps en dialoguant avec les oeuvres du musée du Louvre.


France : nouvelles fouilles archéologiques au pied de la dune du Pilat

Un archéologue du Groupe de recherche archéologique du Pays de Buch et de l'Agenais effectue des fouilles archéologiques à la dune du Pilat à La Teste-de-Buch, dans le sud-ouest de la France, le 15 octobre 2024. (Photo AFP)
Un archéologue du Groupe de recherche archéologique du Pays de Buch et de l'Agenais effectue des fouilles archéologiques à la dune du Pilat à La Teste-de-Buch, dans le sud-ouest de la France, le 15 octobre 2024. (Photo AFP)
Short Url
  • Une nouvelle campagne de fouilles archéologiques s'achèvera vendredi dans le sud-ouest de la France, au pied de la dune du Pilat, la plus haute d'Europe.
  • Sous le contrôle de l'organisme régional public chargé des affaires culturelles, la Drac, l'archéologue s'active avec des bénévoles sur une zone de 70 mètres de long sur huit mètres de large, à la recherche d'éléments datant de l'époque protohistorique.

LA TESTE- de -BUCH : Une nouvelle campagne de fouilles archéologiques s'achèvera vendredi dans le sud-ouest de la France, au pied de la dune du Pilat, la plus haute d'Europe, pour retrouver de nouvelles traces d'habitats humains remontant à des milliers d'années, avant que l'érosion ne les efface.

« Les premières découvertes datent des années 1960, mais les fouilles extensives n'ont commencé qu'en 2014 et celles-ci sont les troisièmes » au pied de cette dune haute de 103 mètres, a indiqué à l'AFP Philippe Jacques, qui dirige la campagne entamée le 7 octobre.

« Tous les quatre-cinq ans, en fonction du recul de la dune, on rouvre des zones avant leur destruction par l'érosion éolienne ou marine », a-t-il précisé à l'entrée du bassin d'Arcachon, dans le département de la Gironde.

Sous le contrôle de l'organisme régional public chargé des affaires culturelles, la Drac, l'archéologue s'active avec des bénévoles sur une zone de 70 mètres de long sur huit mètres de large, à la recherche d'éléments datant de l'époque protohistorique, « entre la fin de l'âge du bronze et le premier âge du fer, entre 1000 et 500 avant notre ère ».

« On achève les fouilles d'un atelier saunier (relatif aux sels marins, NDLR) découvert en 2018 » lors de la dernière campagne, précise-t-il. « On a découvert une vaste zone lacustre, donc a priori les habitants de l'époque s'étaient installés car ils avaient besoin d'eau douce pour lessiver les sables marins. »

Même si « cela reste à confirmer », l'équipe pense aussi avoir trouvé « deux sépultures à incinération, des fosses creusées dans le sable et comblées avec du charbon de bois et des ossements brûlés, qui dateraient de -500 à -400, la dernière phase d'occupation du site avant que le sable ne le recouvre (...) poussé par des vents d'Ouest », poursuit M. Jacques.

Quand ceux-ci se sont calmés, « la forêt a reconquis les dunes et les hommes sont revenus à la fin du Moyen Âge », explique-t-il.

Une cinquantaine de sites ont été repérés « toutes périodes confondues » depuis les années 1960, les dernières traces d'occupation humaine remontant aux années 1710-1720, avec des vestiges d'exploitation de résine et de goudron en forêt ou encore de pêche de coquillages et de poissons.

Les pièces découvertes lors de ces fouilles seront exposées dans un musée qui doit ouvrir à La Teste-de-Buch, commune où est située la dune.