Mer Rouge: l'Ethiopie «ne fera pas valoir ses intérêts par la guerre», assure Abiy Ahmed

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed regarde le défilé des membres des Forces de défense nationales éthiopiennes lors de la 116e célébration de la Journée des forces de défense éthiopiennes à Addis-Abeba, en Éthiopie, le 26 octobre 2023 (Photo d'Amanuel Sileshi / AFP).
Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed regarde le défilé des membres des Forces de défense nationales éthiopiennes lors de la 116e célébration de la Journée des forces de défense éthiopiennes à Addis-Abeba, en Éthiopie, le 26 octobre 2023 (Photo d'Amanuel Sileshi / AFP).
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Publié le Jeudi 26 octobre 2023

Mer Rouge: l'Ethiopie «ne fera pas valoir ses intérêts par la guerre», assure Abiy Ahmed

  • «L'Ethiopie n'a jamais envahi aucun pays et ne le fera pas dans l'avenir», a martelé jeudi M. Abiy
  • Le 13 octobre, M. Abiy avait estimé dans un discours télévisé que «l'existence de l'Ethiopie en tant que nation (était) liée à la mer Rouge»

ADDIS ABEBA: L'Ethiopie "ne fera jamais valoir ses intérêts par la guerre" et n'envahira aucun pays voisin, a assuré jeudi son Premier ministre Abiy Ahmed, deux semaines après un discours qui a nourri des inquiétudes sur d'éventuelles revendications d'Addis Abeba sur la mer Rouge.

Le 13 octobre, M. Abiy avait estimé dans un discours télévisé que "l'existence de l'Ethiopie en tant que nation (était) liée à la mer Rouge", que son pays avait besoin d'un port et que la "paix" dans la région dépendait d'un "partage mutuel équilibré" entre l'Ethiopie, enclavée, et ses voisins de la Corne de l'Afrique ayant accès à la mer Rouge, citant Djibouti, Erythrée et Somalie.

Deuxième pays le plus peuplé d'Afrique avec environ 120 millions d'habitants, l'Ethiopie et son économie sont fortement handicapées par cette absence de port sur cette mer, un des grands carrefours du commerce mondial.

Même si M. Abiy y affirmait "ne pas vouloir interférer dans les affaires" d'autres pays et souhaiter faire valoir "pacifiquement" sa demande d'un port sur la mer Rouge, ce discours a fait s'interroger certains observateurs sur les intentions éthiopiennes, notamment dans un contexte d'apparentes montée des tensions avec l'Erythrée.

"L'Ethiopie n'a jamais envahi aucun pays et ne le fera pas dans l'avenir", a martelé jeudi M. Abiy dans un nouveau discours prononcé dans le centre d'Addis Abeba à l'occasion de la "Journée des Forces de Défense", célébrée chaque année.

"Notre récente demande d'un accès à la mer a suscité des craintes que l'Ethiopie mène une invasion. Je veux assurer que l'Ethiopie ne fera pas valoir ses intérêts par la guerre", a poursuivi le Premier ministre avant un important défilé militaire, de troupes et de matériel des différents corps d'armée.

Aura pâlie 

L'Ethiopie moderne a brièvement possédé une façade maritime sur la mer Rouge lorsqu'elle a progressivement annexé l'Erythrée voisine, ancienne colonie italienne, dans les années 1950.

A l'indépendance de l'Erythrée en 1993, elle a continué à bénéficier d'un accès via le port érythréen d'Assab, qu'elle a perdu lors du conflit qui a opposé les deux pays entre 1998 et 2000. L'Ethiopie dépend désormais pour ses exportations et importations du port de Djibouti.

En arrivant au pouvoir en 2018, Abiy Ahmed a conclu un accord de paix avec l'Erythrée qui a mis fin à deux décennies de conflit ouvert puis larvé avec son pays, et lui a valu le prix Nobel de la paix en 2019.

Mais l'aura du jeune Premier ministre, vu comme un réformateur capable de moderniser l'Ethiopie après des décennies de régimes autoritaires, a sérieusement pâli lorsqu'il a envoyé l'armée fédérale combattre les autorités de la région septentrionale du Tigré entrées en rébellion.

Etat d'urgence

La guerre au Tigré, entre novembre 2020 et novembre 2022, a fait plusieurs centaines de milliers de morts et été marquée par d'effroyables exactions de la part de chaque camp.

L'Erythrée - ennemie historique de l'élite tigréenne restée 27 ans au pouvoir à Addis Abeba jusqu'à l'arrivée de M. Abiy - a apporté une aide décisive à l'armée éthiopienne en envoyant son armée au Tigré.

Mais les relations entre Addis Abeba et Asmara - l'un des régimes les plus isolés du monde - semblent s'être tendues depuis l'accord de paix signé en novembre 2022 à Pretoria entre le pouvoir fédéral éthiopien et les autorités du Tigré.

"Nous avons une grande expérience de la guerre. Toutefois, nous choisissons les voies pacifiques. J'appelle tous les Ethiopiens à user de moyens pacifiques pour résoudre nos différends internes", a également lancé M. Abiy à ses concitoyens.

Pays fédéral fort de 80 peuples, dont les frontières des Etats régionaux sont tracées le long de lignes ethno-linguistiques, l'Ethiopie est fracturée par de multiples conflits internes, liés surtout à des revendications identitaires et territoriales.

De larges zones de l'Oromia, région la plus vaste et peuplée qui entoure Addis Abeba, sont ainsi aux mains de groupes armés et le théâtre de massacres ethniques.

Et l'état d'urgence a été décrété depuis août en Amhara, deuxième région la plus peuplée du pays, où des milices locales sont entrées en conflit avec le gouvernement fédéral qu'elles avaient appuyées lors du conflit au Tigré.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.