Prison pour deux journalistes iraniennes ayant révélé la mort de Mahsa Amini

Une femme regarde une photo des reporters iraniens Niloufar Hamedi et Elahe Mohammadi postée sur twitter, à Nicosie le 2 novembre 2022. (AFP)
Une femme regarde une photo des reporters iraniens Niloufar Hamedi et Elahe Mohammadi postée sur twitter, à Nicosie le 2 novembre 2022. (AFP)
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Publié le Lundi 23 octobre 2023

Prison pour deux journalistes iraniennes ayant révélé la mort de Mahsa Amini

  • Elaheh Mohammadi, 36 ans, et Niloufar Hamedi, 31 ans, sont incarcérées dans la prison d'Evin à Téhéran depuis leur arrestation fin septembre 2022, quelques jours après le décès de la jeune Kurde iranienne de 22 ans
  • Mahsa Amini avait été arrêtée à Téhéran par la police des mœurs qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire de la République islamique, imposant notamment aux femmes le port du voile en public

TÉHÉRAN: La justice iranienne a condamné à des peines de sept et six ans de prison deux journalistes ayant contribué à rendre publique la mort en détention de Mahsa Amini qui avait déclenché un vaste mouvement de protestation en Iran.

Elaheh Mohammadi, 36 ans, et Niloufar Hamedi, 31 ans, sont incarcérées dans la prison d'Evin à Téhéran depuis leur arrestation fin septembre 2022, quelques jours après le décès de la jeune Kurde iranienne de 22 ans.

A l'issue de son procès, qui s'est tenu à huis-clos depuis le 29 mai, Elahe Mohammadi, reporter au quotidien Ham Mihan, a été condamnée à une peine de six ans de prison pour collaboration avec les États-Unis, de cinq ans pour complot contre la sécurité du pays et d'un an pour propagande contre la République islamique, a annoncé dimanche l'agence de la justice Mizan Online.

Jugée séparément, la photojournaliste Niloufar Hamedi, 31 ans, du quotidien réformateur Shargh, a elle été condamnée à une peine de sept ans de prison pour coopération avec les États-Unis, de cinq ans pour complot contre la sécurité du pays et d'un an pour propagande contre la République islamique, a ajouté la même source.

Dans le droit iranien, c'est la peine la plus lourde qui s'applique.

Alors que le verdict peut faire objet d'un appel dans un délai de 20 jours, les avocats des deux journalistes n'avaient pas réagi dimanche en milieu de journée.

Niloufar Hamedi avait été arrêtée moins d'une semaine après la mort de Mahsa Amini, alors qu'elle s'était rendue à l'hôpital où la jeune femme était hospitalisée et avait posté sur les réseaux sociaux une photo de la famille en deuil.

Mahsa Amini avait été arrêtée à Téhéran par la police des mœurs qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire de la République islamique, imposant notamment aux femmes le port du voile en public.

Elahe Mohammadi était pour sa part allée dans la ville natale de la jeune femme, à Saqqez (ouest) pour couvrir ses funérailles.

«Coopération» avec les Etats-Unis

Au premier jour de son procès, Niloufar Hamedi avait déclaré au tribunal qu'elle avait "fait son travail de journaliste dans le cadre de la loi et n'avait commis aucun acte contre la sécurité de l'Iran", selon des propos rapportés par son époux, Mohammad Hossein Ajorlou, sur les réseaux sociaux.

Leurs familles et leurs avocats avaient critiqué la justice pour ne pas pouvoir assister aux procès.

Des ONG internationales de défense des journalistes, comme Reporters sans frontières (RSF), se sont également mobilisées pour réclamer leur libération.

En août, la justice avait expliqué que leurs procès n'étaient pas liés principalement à l'affaire Amini mais à leur "coopération" avec le "gouvernement hostile des Etats-Unis", via l'ONG United for Iran basée en Californie.

La République islamique n'a pas de relations diplomatiques avec Washington et considère les Etats-Unis comme son ennemi juré.

L'avocat des deux journalistes, Me Mohammad Ali Kamfirouzi, a été détenu début janvier pendant plus de trois semaines avant d'être libéré sous caution.

Par ailleurs, l'avocat de la famille de Mahsa Amini, Saleh Nikbakht, a été condamné le 17 octobre à un an de prison pour "propagande" contre l'Etat après "s'être entretenu avec des médias étrangers et locaux sur l'affaire", selon sa défense.

Plusieurs centaines de personnes, y compris des membres de forces de sécurité, ont été tuées durant le mouvement de protestation de la fin 2022. Des milliers d'autres ont été arrêtées pour avoir participé aux manifestations décrites par les autorités comme des "émeutes" orchestrées par les pays occidentaux. Sept hommes ont été pendus en lien avec les manifestations.

Les médias iraniens ont rapporté en août que plus de 90 journalistes avaient été inquiétés dans différentes villes d'Iran par les autorités depuis les manifestations.


«Tout est sur la table »: le Canada se prépare à répondre aux menaces économiques de Trump

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis
  • Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade

OTTAWA: Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis, tout en gardant l'espoir d'éviter une guerre commerciale.

Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade.

"Si l'administration américaine choisit de mettre en œuvre son augmentation des droits de douane, nous réagirons de manière ciblée, énergique et résolue", a expliqué Justin Trudeau.

"Tout est sur la table", a-t-il ajouté.

Selon une source gouvernementale à l'AFP, Ottawa réfléchit notamment à imposer des droits de douane plus élevés sur certains produits en acier, sur les céramiques telles que des toilettes et des éviers, de la verrerie et du jus d'orange de Floride.

Les dirigeants des provinces et de l'opposition ont également évoqué la possibilité de bloquer les exportations de pétrole, d'électricité et de minéraux critiques du Canada.

Mais la Première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, s'est désolidarisée de ses collègues sur ce point, refusant mercredi de signer le communiqué final de la réunion. Elle s'oppose à toute perturbation en matière d'exportations pétrolières: plus de trois millions de barils de pétrole sont expédiés quotidiennement depuis sa province vers les États-Unis.

"L'Alberta n'acceptera tout simplement pas de droits de douane sur l'exportation de notre énergie ou d'autres produits, et nous ne soutenons pas non plus une interdiction des exportations de ces mêmes produits", a-t-elle posté sur X.

A l'inverse, son homologue de l'Ontario, moteur économique du pays, préconise une réponse forte. "Je suis désolé mais lorsque quelqu'un attaque votre pays et tente de priver des gens de leurs moyens de subsistance, il faut se battre comme on ne l'a jamais fait auparavant", a déclaré Doug Ford.

Ce dernier a expliqué que 500.000 emplois seraient en danger dans sa province si Donald Trump augmentait les droits de douane à 25%.

Cette mesure serait catastrophique pour le Canada selon les experts. Les Etats-Unis en sont en effet le premier partenaire commercial et la destination de 75% de ses exportations. Près de 2 millions de personnes au Canada en dépendent, sur une population de 41 millions d'habitants.


Le secrétaire d'État désigné par Trump appelle à une « diplomatie audacieuse » pour mettre fin à la guerre en Ukraine

Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
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  • L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».
  • « La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

WASHINGTON : Marco Rubio, désigné secrétaire d'État par Donald Trump, a appelé mercredi à une « diplomatie audacieuse » des États-Unis pour mettre un terme à la guerre menée en Ukraine par la Russie.

« Cette guerre doit cesser, et cela devrait être la politique officielle des États-Unis que nous voulons qu'elle cesse », a déclaré le probable futur chef de la diplomatie américaine lors de son audition de confirmation au Sénat.

L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».

« La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

Mais « il est également irréaliste de croire qu'une nation de la taille de l'Ukraine, aussi compétente soit-elle (...), puisse repousser ces gens jusqu'à l'endroit où ils se trouvaient la veille de l'invasion » en 2022, a ajouté Marco Rubio.

Le 20 janvier, dès son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a promis de résoudre le conflit en « 24 heures », ce qui fait craindre à l'Ukraine d'être forcée à faire des concessions majeures en échange de la paix. Or, Moscou a gagné du terrain ces derniers mois, tandis que l'armée ukrainienne, épuisée, manque de moyens.

Mercredi, Marco Rubio a également affirmé que « le rôle des États-Unis et de l'OTAN au XXI^e siècle » devait être remis en question.

Tout en reconnaissant l'importance de l'Alliance atlantique pendant la Guerre froide, le sénateur a affirmé qu'il était important pour les États-Unis d'avoir « non seulement des alliés de défense », mais aussi « des alliés de défense compétents, capables de défendre leur région ».

Début janvier, Donald Trump avait déclaré que les pays de l'Otan devaient accroître leur budget de défense pour le porter à 5 % de leur PIB.

Le président élu ne cache pas son mépris pour l'Alliance atlantique, pilier de la sécurité en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Il avait notamment semé la panique durant la campagne électorale en menaçant de ne plus garantir la protection des pays de l'Otan face à la Russie tant que ceux-ci ne consacreraient pas un budget suffisant à leur défense.


L'UE appelle les 27 à scruter les investissements des entreprises à l'étranger pour endiguer les fuites de technologies

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  • La Commission européenne a recommandé aux États membres de l'UEd'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies
  • Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers »

BRUXELLES : La Commission européenne a recommandé mercredi aux États membres de l'UE d'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies dans trois secteurs clés : les semi-conducteurs, l'intelligence artificielle et le quantique.

Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers » dans ces trois domaines.

La Commission ne mentionne pas l'invasion russe en Ukraine, la concurrence de la Chine ou l'arrivée au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis, mais le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, évoque le contexte « géopolitique » et les « risques potentiels » qu'il peut entraîner.

« L'objectif est d'empêcher les investissements sortants de l'UE d'avoir une incidence négative sur la sécurité économique de l'Union en veillant à ce que des technologies et un savoir-faire essentiels ne tombent pas entre de mauvaises mains », a expliqué la Commission.

Le réexamen demandé par Bruxelles « doit durer 15 mois et couvrir les transactions en cours et passées, en remontant jusqu'au 1^(er) janvier 2021 ».

Les États membres sont invités à fournir un premier rapport d'avancement pour le 15 juillet, puis un rapport complet sur les risques identifiés pour le 31 mars 2026.

La souveraineté industrielle est au cœur du nouveau mandat de l'exécutif européen, dans le sillage du rapport de Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne (BCE) et ancien Premier ministre italien, qui doit être publié en 2024.

L'Europe accuse un retard économique par rapport aux États-Unis et accroît sa dépendance envers la Chine, a-t-il mis en garde.