PARIS : « Nous sommes tous des Palestiniens », « Nous sommes tous des enfants de Gaza » scande la foule, Place de la République. Un jeune homme, hissé sur le socle de l’allégorie de la République portant dans la main droite un rameau d’olivier et dans la gauche une tablette portant l’inscription « Droits de l’homme », trace au rouge les mots « Free Palestine ». D’abord cernés par les CRS, les manifestants voient tout à coup les forces de l’ordre se retirer. « On a gagné ! » annonce un protestataire. En effet, le tribunal administratif de Paris vient de lever l’interdiction de cette manifestation propalestinienne.
Fin de manifestation en soutien à la Palestine à Paris la police interpelle des manifestants. pic.twitter.com/aXDO7EqGdy
— Amar Taoualit (@TaoualitAmar) October 19, 2023
-Le souvenir de George Floyd-
Mais le mal est fait. Des interpellations brutales ont eu lieu, qui n’étaient pas sans rappeler la violente arrestation de George Floyd à Minneapolis, aux Etats-Unis. Elles ont fait le tour de la toile. Pour rappel, lors de cet épisode de violence policière, George Floyd, un homme afro-américain, meurt à la suite de son interpellation, le 25 mai 2020, par quatre policiers qui le plaquent au sol sur le ventre. L’un d’eux l'immobilise en exerçant une pression du genou sur sa nuque pendant plusieurs minutes, tandis qu’il supplie « I can’t breathe » (je n’arrive pas à respirer). Peu après il perd connaissance. Moins d’une heure plus tard, transporté à l’hôpital, il est déclaré mort. Une immense vague d’indignation suivra en réaction à cet événement.
-Le visage contre le trottoir-
Dans une scène filmée lors de la manifestation propalestinienne à Paris, le 19 octobre, on voit des CRS faire cercle pour protéger leurs collègues qui plaquent au sol et menottent dans le dos un jeune homme portant une barbe courte et des baskets blanches. Sous la pluie, un CRS lui appuie du genou le visage contre le trottoir. Le jeune homme crie, gémit, « laissez-moi ! » tandis que les CRS se démènent autour de lui et que des manifestants leur signifient « Ce n’est pas réglementaire ! C’est interdit ce que vous faites ! ». « Ils l’ont attrapé, ils l’ont giflé, il (n’avait pas commis) de violence, rien du tout » commente une femme. « Monsieur, il a mal ! insiste-t-elle, avant que le groupe de témoins ne soit dispersé de force.