Tensions Inde-Canada: Ottawa contraint de rapatrier 41 diplomates

Le ministre canadien des Affaires étrangères a déclaré jeudi que 41 des diplomates du pays avaient été expulsés d'Inde après que le gouvernement indien a annoncé qu'il révoquerait leur immunité diplomatique. (AFP/Dossier)
Le ministre canadien des Affaires étrangères a déclaré jeudi que 41 des diplomates du pays avaient été expulsés d'Inde après que le gouvernement indien a annoncé qu'il révoquerait leur immunité diplomatique. (AFP/Dossier)
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Publié le Vendredi 20 octobre 2023

Tensions Inde-Canada: Ottawa contraint de rapatrier 41 diplomates

  • Les relations indo-canadiennes se sont dégradées en septembre lorsque Trudeau a évoqué l'implication possible du gouvernement indien dans l'assassinat d'un leader sikh
  • New Delhi s'est souvent plaint de l'activité de la diaspora sikhe à l'étranger, notamment au Canada, susceptible selon New Delhi de relancer le mouvement séparatiste grâce à une aide financière massive

MONTREAL: Le Canada a annoncé jeudi avoir été contraint de rapatrier 41 diplomates basés en Inde après la menace de New Delhi de retirer leur immunité diplomatique en pleine crise entre les deux pays.

Les relations indo-canadiennes se sont dégradées en septembre lorsque le Premier ministre Justin Trudeau a évoqué l'implication possible du gouvernement indien dans l'assassinat d'un leader sikh en juin près de Vancouver.

Des accusations aussitôt qualifiées d'"absurdes" par le gouvernement indien qui avait récemment demandé le départ de diplomates canadiens.

"Nous avons pris la décision d'organiser le départ de 41 diplomates et de leurs familles", dont l'immunité diplomatique avait été révoquée par l'Inde, a déclaré la ministre des Affaires étrangères canadiennes Mélanie Joly.

Parlant d'une "situation sans précédent" et d'une "violation du droit international", la ministre a toutefois précisé que le Canada n'avait pas l'intention de répliquer en révoquant l'immunité de diplomates indiens, afin de ne pas "aggraver la situation".

"Si nous acceptons cette façon de faire, aucun diplomate, ou qu'il soit, ne sera en sécurité sur la planète. C'est pour cette raison que le Canada ne prendra pas la même approche que l'Inde", a-t-elle ajouté.

Elle a précisé lors d'une conférence de presse que 21 diplomates canadiens restaient en fonction sur le sol indien.

"Le Canada continuera à défendre le droit international, qui s'applique à toutes les nations, et poursuivra son dialogue avec l'Inde. Aujourd'hui plus que jamais, nous avons besoin de diplomates sur le terrain et nous devons nous parler", a-t-elle ajouté.

En Inde, les services dans les consulats à Chandigarh, Mumbai et à Bangalore ont été interrompus, a précisé le ministre de l'Immigration Marc Miller.

«Crimes haineux»

Les relations entre les deux pays sont pourtant nombreuses avec une forte immigration indienne au Canada. Mais le meurtre de Hardeep Singh Nijjar dans l'ouest canadien a fait basculer leur relation.

Ce dernier a été abattu en juin par deux hommes masqués sur le parking du temple sikh qu'il dirigeait près de Vancouver, en Colombie-Britannique. Il a succombé à ses blessures sur place.

Militant pour la création du "Khalistan", un Etat sikh indépendant dans le Nord de l'Inde, il était arrivé au Canada en 1997 et avait été naturalisé en 2015.

Il était recherché par les autorités indiennes pour des faits présumés de terrorisme et de conspiration en vue de commettre un meurtre. Des accusations qu'il niait, selon l'Organisation mondiale des sikhs du Canada, un groupe de défense des intérêts des sikhs canadiens.

Depuis l'Inde a demandé à ses citoyens d'éviter de voyager dans certaines régions du Canada "compte tenu de la multiplication des activités anti-indiennes et des crimes haineux et criminels à connotation politique au Canada". Et le pays a suspendu le traitement de visas au Canada.

New Delhi s'est souvent plaint de l'activité de la diaspora sikhe à l'étranger, notamment au Canada, susceptible selon New Delhi de relancer le mouvement séparatiste grâce à une aide financière massive.

Le Canada est le pays qui compte le plus grand nombre de sikhs en dehors de l'Inde.

L'Etat indien du Pendjab, qui compte environ 58% de sikhs et 39% d'hindous, a été secoué par un violent mouvement séparatiste sikh dans les années 1980 et au début des années 1990, qui a fait des milliers de morts.

Ces tensions diplomatiques sont suivies de près ailleurs dans le monde et notamment par Washington.

Cependant l'affaire est délicate pour les Etats-Unis, pays voisin et allié historique du Canada, mais qui ont entrepris, sous l'impulsion du président Joe Biden, de se rapprocher à marche forcée du gouvernement indien dirigé par Narendra Modi.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.