MOSCOU: Les députés russes ont adopté mercredi la loi sur la révocation de la ratification du Traité d'interdiction des essais nucléaires (TICEN), rapprochant ainsi la Russie d'une sortie de cet accord sur fond de conflit en Ukraine et de crise avec les Occidentaux.
La Douma, chambre basse du Parlement russe, a annoncé dans un communiqué avoir adopté à la fois en deuxième et troisième lecture cette loi, qui doit encore être approuvée par le Conseil de la Fédération (chambre haute) et signée par le président Vladimir Poutine.
"Notre vote sera une réponse à une attitude odieuse des Etats-Unis envers leurs obligations sur le maintien de la sécurité globale", a affirmé mardi le président de la Douma, Viatcheslav Volodine, avant l'approbation de ce document en première lecture.
Début octobre, M. Poutine avait annoncé que son pays pourrait révoquer la ratification du TICEN en réponse aux Etats-Unis qui ne l'ont jamais ratifié.
"Je ne suis pas prêt à dire si nous devons ou pas reprendre les essais", avait-il ajouté, tout en vantant alors le développement de nouveaux missiles surpuissants pouvant transporter des ogives nucléaires.
Depuis le début du conflit en Ukraine en février 2022, Vladimir Poutine a soufflé le chaud et le froid quant au recours à l'arme nucléaire.
Le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires a été ouvert à la signature en 1996, mais il n'est jamais entré en vigueur car il n'a pas été ratifié - étape nécessaire pour son entrée en vigueur - par un nombre suffisant d'Etats, parmi les 44 pays qui détenaient des installations nucléaires au moment de sa création.
La ratification est l'acte par lequel un État indique son consentement à être lié par un traité.
La Russie, la France et le Royaume-Uni l'ont fait pour le TICEN, mais ce n'est pas le cas de cinq Etats l'ayant signé: les Etats-Unis, la Chine, l'Iran, l'Egypte et Israël. Trois autres pays, l'Inde, le Pakistan, la Corée du Nord, ne l'ont ni signé, ni ratifié.