PARIS: Les Républicains soumettront à l'Assemblée nationale le 7 décembre lors de leur niche parlementaire leur propre proposition de loi sur l'immigration, concurrente du texte porté par Gérald Darmanin, a indiqué mercredi le patron de la droite Eric Ciotti.
"Je vous annonce que nous débattrons du texte déposé par les Républicains le 7 décembre à l'Assemblée nationale", a affirmé sur CNews M. Ciotti, qui estime que le ministre de l'Intérieur "prend le problème à l'envers" dans son projet de loi qui sera examiné au Sénat à partir du 6 novembre.
La chambre haute, où la majorité de droite dispose de la majorité, a inscrit à l'ordre du jour du 12 décembre la proposition de loi LR.
Le débat sur le texte LR coïncidera donc avec celui du gouvernement qui a annoncé mardi une accélération du calendrier afin que l'examen à l'Assemblée nationale du projet de loi porté par Gérald Darmainin soit programmé dès décembre pour deux semaines et non plus en début d'année 2024.
M. Ciotti a rejeté la main tendue par le ministre de l'Intérieur qui a durci son texte après l'attentat qui a coûté la vie à l'enseignant Dominique Bernard à Arras (Pas-de-Calais).
"Il y a une forme d'indécence à utiliser cette tragédie pour pousser un texte dont on connaît les failles, les limites et les imperfections", a-t-il affirmé.
"Prétendre que ce texte aurait évité ce drame est faux et c'est quelque part mentir aux Français", a déploré le patron de LR, qui reproche à M. Darmanin de "faire fausse route".
Dans son texte, la droite propose une réforme constitutionnelle qui permette à la France de déroger au droit international sur les questions migratoires au nom des intérêts de la Nation.
"Ce qu'il faut c'est changer totalement de cadre d'action", a assuré M. Ciotti, pour qui "une modification de notre Constitution" s'impose.
Après l'attaque d'Arras, M. Darmanin a présenté son projet de loi comme un moyen "d'expulser tous ceux qui, même arrivés à l'âge de 2-3 ans, sont étrangers et méritent de retourner dans leur pays d'origine (...) parce que ce sont des dangers en puissance".
Le texte de la droite prévoit, quant à lui, l'élargissement du référendum à la politique migratoire, la possibilité de déroger à la primauté des traités et du droit européen, le rétablissement du délit de séjour clandestin et l'inscription de "l'assimilation" dans la Constitution.