PARIS: La France cherche à expulser onze Russes fichés pour radicalisation islamiste et considérés comme "actifs" et "dangereux", a-t-on appris mardi auprès du ministère de l'Intérieur, quatre jours après qu'un ressortissant russe a tué un enseignant dans le nord du pays.
"Aujourd'hui, il y a soixante Russes qui sont inscrits au fichier des personnes radicalisées, qui sont actifs, (...), dangereux" et auxquels les titres de séjour ont été retirés, selon le ministère. Parmi eux, quarante sont "en prison" et "onze pourraient être expulsés", selon l'Intérieur, qui n'a pas précisé si des membres de la famille de l'assaillant en faisaient partie.
Pour mener à bien ces expulsions, la France a "repris les contacts depuis début octobre" avec la Russie pour tenter d'obtenir les laissez-passer consulaires requis, a ajouté le ministère.
Mohammed Mogouchkov, le ressortissant russe qui a poignardé à mort un enseignant vendredi à Arras, était fiché pour radicalisation islamiste et suivi depuis peu par les services de renseignement intérieur.
Il était inscrit au Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT), qui compte actuellement, selon l'Intérieur, 489 étrangers en situation irrégulière toujours présents en France. Parmi eux, 214 sont sous régime de privation de liberté, 82 assignés à résidence et 193 "en cours d'expulsion".
Débouté du droit d'asile, Mohammed Mogouchkov était en situation irrégulière en France mais n'était pas expulsable parce qu'il bénéficiait de la "protection absolue" accordée aux enfants arrivés dans le pays avant leurs 13 ans.
Mardi, le ministère de l'Intérieur a également indiqué qu'une réflexion était en cours pour intégrer au projet de loi sur l'immigration bientôt examiné au Parlement une disposition permettant de retirer son titre de séjour à un étranger qui "adhère à une idéologie jihadiste".
Par exemple, "si quelqu'un a dans son téléphone une photo de décapitation de l’État islamique", a-t-on illustré au ministère de l'Intérieur. Avec un tel élément, "on pourrait retirer un titre de séjour si on n'a pas d'autre motif pour le faire" dans le cas d'une personne radicalisée, selon la même source.