BEYROUTH: Le Hezbollah libanais et Israël ont échangé des tirs transfrontaliers violents dimanche, le groupe revendiquant la responsabilité des frappes qui ont tué un civil, selon des sources israéliennes.
Ces échanges, ainsi qu'une roquette qui a touché une base de maintien de la paix de l'ONU, ont encore accru les tensions à la frontière nord d'Israël.
L'armée israélienne a fermé la zone frontalière aux civils alors que les échanges de tirs avec le Hezbollah et les factions palestiniennes alliées au Liban s'intensifiaient.
La tension sur la ligne bleue entre le Liban et Israël ne se limite plus à certaines zones, toutes les régions frontalières devenant des lieux de confrontation.
Les bombardements israéliens en réponse à ces opérations touchent désormais les civils libanais.
Face à la tension croissante entre le Liban et Israël, de nouvelles ambassades étrangères ont demandé à leurs ressortissants au Liban d'éviter les zones de conflit.
L'ambassade du Canada a demandé dimanche à ses ressortissants «d'éviter tout voyage non essentiel au Liban en raison de la situation imprévisible en matière de sécurité, de la menace accrue d'attentats terroristes et du conflit armé avec Israël», évoquant «une possible détérioration de la situation en matière de sécurité sans avertissement préalable».
Le même jour, le gouvernement allemand a mis en garde contre les voyages au Liban, en Israël et dans les territoires palestiniens, invitant ses ressortissants dans ces régions à communiquer avec les autorités allemandes.
Les États-Unis et le Royaume-Uni ont déconseillé à leurs ressortissants de se rendre au Liban.
Arab News a appris que les troupes de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) avaient demandé au personnel administratif libanais et étranger de travailler à distance plutôt que dans les bureaux de l’organisation à Naqoura.
La force onusienne a ajouté que des directives seraient données quotidiennement, en fonction de l'évolution de la situation.
La tension à la frontière a entraîné une augmentation des déplacements dans les régions frontalières du sud.
Zone de feu
Des correspondants de guerre ont déclaré à Arab News que 1 000 personnes déplacées s'étaient installées dans des écoles à Tyr.
Le correspondant Hussein Saad a déclaré : « Ces gens n'ont pas les moyens financiers de s'installer ailleurs. Des services leur sont fournis par un comité de secours affilié à la Croix-Rouge, à la municipalité, aux partis de la région et à la Commission supérieure de secours ».
Un observateur politique a déclaré que «ce qui se passe actuellement dans la région frontalière revient à transformer la zone en une zone de feu allant de Naqoura aux fermes de Chebaa.»
Il a ajouté que la situation est toujours limitée à l'exercice de pressions sur Israël et aux règles du conflit.
«Ce qui a changé, c'est que les factions palestiniennes sont désormais autorisées à mener des opérations depuis la frontière en direction du côté israélien, ce qui était auparavant réservé au Hezbollah».
«Cette tension quotidienne et les bombardements israéliens ont pesé sur les gens et les ont incités à fuir la région sans qu'on leur demande directement de le faire, contrairement à ce qui s'était passé pendant la guerre de 2006, lorsque le Hezbollah avait enjoint aux populations d'évacuer immédiatement les régions visées par les attaques israéliennes.»
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com