Les Australiens votent pour donner une «Voix» aux Aborigènes

Des électeurs arrivent pour voter au bureau de vote de l'école publique de Balmain à Sydney, le 14 octobre 2023, à l'occasion de l'ouverture du référendum historique sur les droits des indigènes en Australie. (AFP)
Des électeurs arrivent pour voter au bureau de vote de l'école publique de Balmain à Sydney, le 14 octobre 2023, à l'occasion de l'ouverture du référendum historique sur les droits des indigènes en Australie. (AFP)
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Publié le Samedi 14 octobre 2023

Les Australiens votent pour donner une «Voix» aux Aborigènes

  • Au vu des derniers sondages, la réforme constitutionnelle semble toutefois avoir peu de chances de l'emporter: les partisans du «non» l'emporteraient avec quelque 60% des votes
  • Pour les partisans de «La Voix», cette réforme contribuerait à panser les plaies encore vives d'un passé de colonisation et de répression raciale

SYDNEY: Les Australiens votent samedi pour dire s'ils acceptent ou non de reconnaître dans la Constitution les Aborigènes comme les premiers habitants de l’île-continent et de leur donner une "voix" spécifique, lors d'un référendum qui a creusé les divisions.

Au vu des derniers sondages, la réforme constitutionnelle semble toutefois avoir peu de chances de l'emporter: les partisans du "non" l'emporteraient avec quelque 60% des votes.

Le projet prévoit de créer un conseil consultatif - surnommé "La Voix" - auprès du Parlement et du gouvernement qui pourra émettre des avis sur les lois et les politiques publiques qui affectent les populations autochtones, Aborigènes et insulaires du détroit de Torres, qui représentent 984 000 personnes, soit 3,8% de la population australienne.

D’abord largement majoritaire, le camp favorable au changement de la Constitution de 1901 n’a cessé de perdre du terrain ces derniers mois, en raison notamment de la campagne menée par l'opposition conservatrice, dirigée par l'ancien ministre de la Défense Peter Dutton.

Pour le camp conservateur, la réforme constitue un bricolage constitutionnel et créerait des divisions au sein de la société, en créant une distinction de citoyenneté.

La campagne a entraîné une avalanche de commentaires racistes sur les médias en ligne.

De fausses informations ont aussi circulé, dont certaines affirment que les titres de propriété pourraient être remis en cause ou que des réparations devraient être versées si la réforme passait.

Pour les partisans de "La Voix", cette réforme contribuerait à panser les plaies encore vives d'un passé de colonisation et de répression raciale.

Aujourd'hui, plus de 200 ans après la colonisation britannique, les Australiens autochtones, dont les ancêtres vivent sur le continent depuis au moins 60 000 ans, ont les mêmes droits que les autres citoyens, mais ils souffrent toujours de fortes inégalités.

L'espérance de vie des Aborigènes est inférieure d'environ huit ans à celle des autres citoyens. Statistiquement, leurs enfants sont moins éduqués et deux fois plus susceptibles de mourir pendant l'enfance.

«Jour de la honte»

Partisane du "oui", Karen Wyatt, 59 ans, s'efforce de "rester positive" malgré une défaite qui lui semble inévitable, déclare-t-elle à l'AFP.

Si "La Voix" est rejetée, ce serait "un jour de honte pour l'Australie", estime-t-elle. "Je pense que cela en dit long sur la trajectoire de ce pays".

Dee Duchesne, 60 ans, qui a fait campagne pour le "non", explique vouloir "éviter qu'une couche supplémentaire de bureaucratie ne s'ajoute à notre Constitution".

Elle confie avoir été traitée de raciste alors qu'elle distribuait des tracts près d'un bureau de vote de Sydney. "Je ne le suis pas", affirme-t-elle.

Gary Dreyer, 66 ans, déplore l'aspect "conflictuel" du débat. "Nous ne sommes pas racistes parce que nous avons voté +non+, affirme-t-il. Nous disons juste que ce n'est pas la bonne manière, que ce n'est pas le bon mécanisme pour les aider".

Alors que les sondages ont régulièrement montré que la plupart des Australiens se soucient peu des problèmes des communautés indigènes, le Premier ministre de centre-gauche, Anthony Albanese, a lancé samedi un appel ému aux électeurs à réparer une erreur historique.

"Cette semaine, alors que le monde est en proie à tant de haine, les Australiens ont l'occasion de faire preuve de bienveillance", a déclaré celui qui s'est fortement mobilisé depuis un an en faveur du "oui". "Il s'agit du respect des indigènes australiens. Il s'agit de la façon dont nous nous voyons en tant que nation, mais aussi de la façon dont le monde nous voit".

Une victoire du "oui" signifierait, selon lui, "la disparition d'un fardeau pour  chacun d'entre nous". "De mon vivant, les indigènes australiens n'ont pas été pris en compte. Aujourd'hui, ils demandent à être entendus. Ce n'est pas trop demander".

Le vote est obligatoire pour les 17,5 millions d'électeurs australiens.

Afin d'être adoptée, la réforme doit recueillir non seulement une majorité de vote au niveau national, mais aussi dans au moins quatre des six Etats du pays.


«Tout est sur la table »: le Canada se prépare à répondre aux menaces économiques de Trump

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis
  • Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade

OTTAWA: Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis, tout en gardant l'espoir d'éviter une guerre commerciale.

Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade.

"Si l'administration américaine choisit de mettre en œuvre son augmentation des droits de douane, nous réagirons de manière ciblée, énergique et résolue", a expliqué Justin Trudeau.

"Tout est sur la table", a-t-il ajouté.

Selon une source gouvernementale à l'AFP, Ottawa réfléchit notamment à imposer des droits de douane plus élevés sur certains produits en acier, sur les céramiques telles que des toilettes et des éviers, de la verrerie et du jus d'orange de Floride.

Les dirigeants des provinces et de l'opposition ont également évoqué la possibilité de bloquer les exportations de pétrole, d'électricité et de minéraux critiques du Canada.

Mais la Première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, s'est désolidarisée de ses collègues sur ce point, refusant mercredi de signer le communiqué final de la réunion. Elle s'oppose à toute perturbation en matière d'exportations pétrolières: plus de trois millions de barils de pétrole sont expédiés quotidiennement depuis sa province vers les États-Unis.

"L'Alberta n'acceptera tout simplement pas de droits de douane sur l'exportation de notre énergie ou d'autres produits, et nous ne soutenons pas non plus une interdiction des exportations de ces mêmes produits", a-t-elle posté sur X.

A l'inverse, son homologue de l'Ontario, moteur économique du pays, préconise une réponse forte. "Je suis désolé mais lorsque quelqu'un attaque votre pays et tente de priver des gens de leurs moyens de subsistance, il faut se battre comme on ne l'a jamais fait auparavant", a déclaré Doug Ford.

Ce dernier a expliqué que 500.000 emplois seraient en danger dans sa province si Donald Trump augmentait les droits de douane à 25%.

Cette mesure serait catastrophique pour le Canada selon les experts. Les Etats-Unis en sont en effet le premier partenaire commercial et la destination de 75% de ses exportations. Près de 2 millions de personnes au Canada en dépendent, sur une population de 41 millions d'habitants.


Le secrétaire d'État désigné par Trump appelle à une « diplomatie audacieuse » pour mettre fin à la guerre en Ukraine

Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
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  • L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».
  • « La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

WASHINGTON : Marco Rubio, désigné secrétaire d'État par Donald Trump, a appelé mercredi à une « diplomatie audacieuse » des États-Unis pour mettre un terme à la guerre menée en Ukraine par la Russie.

« Cette guerre doit cesser, et cela devrait être la politique officielle des États-Unis que nous voulons qu'elle cesse », a déclaré le probable futur chef de la diplomatie américaine lors de son audition de confirmation au Sénat.

L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».

« La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

Mais « il est également irréaliste de croire qu'une nation de la taille de l'Ukraine, aussi compétente soit-elle (...), puisse repousser ces gens jusqu'à l'endroit où ils se trouvaient la veille de l'invasion » en 2022, a ajouté Marco Rubio.

Le 20 janvier, dès son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a promis de résoudre le conflit en « 24 heures », ce qui fait craindre à l'Ukraine d'être forcée à faire des concessions majeures en échange de la paix. Or, Moscou a gagné du terrain ces derniers mois, tandis que l'armée ukrainienne, épuisée, manque de moyens.

Mercredi, Marco Rubio a également affirmé que « le rôle des États-Unis et de l'OTAN au XXI^e siècle » devait être remis en question.

Tout en reconnaissant l'importance de l'Alliance atlantique pendant la Guerre froide, le sénateur a affirmé qu'il était important pour les États-Unis d'avoir « non seulement des alliés de défense », mais aussi « des alliés de défense compétents, capables de défendre leur région ».

Début janvier, Donald Trump avait déclaré que les pays de l'Otan devaient accroître leur budget de défense pour le porter à 5 % de leur PIB.

Le président élu ne cache pas son mépris pour l'Alliance atlantique, pilier de la sécurité en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Il avait notamment semé la panique durant la campagne électorale en menaçant de ne plus garantir la protection des pays de l'Otan face à la Russie tant que ceux-ci ne consacreraient pas un budget suffisant à leur défense.


L'UE appelle les 27 à scruter les investissements des entreprises à l'étranger pour endiguer les fuites de technologies

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  • La Commission européenne a recommandé aux États membres de l'UEd'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies
  • Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers »

BRUXELLES : La Commission européenne a recommandé mercredi aux États membres de l'UE d'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies dans trois secteurs clés : les semi-conducteurs, l'intelligence artificielle et le quantique.

Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers » dans ces trois domaines.

La Commission ne mentionne pas l'invasion russe en Ukraine, la concurrence de la Chine ou l'arrivée au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis, mais le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, évoque le contexte « géopolitique » et les « risques potentiels » qu'il peut entraîner.

« L'objectif est d'empêcher les investissements sortants de l'UE d'avoir une incidence négative sur la sécurité économique de l'Union en veillant à ce que des technologies et un savoir-faire essentiels ne tombent pas entre de mauvaises mains », a expliqué la Commission.

Le réexamen demandé par Bruxelles « doit durer 15 mois et couvrir les transactions en cours et passées, en remontant jusqu'au 1^(er) janvier 2021 ».

Les États membres sont invités à fournir un premier rapport d'avancement pour le 15 juillet, puis un rapport complet sur les risques identifiés pour le 31 mars 2026.

La souveraineté industrielle est au cœur du nouveau mandat de l'exécutif européen, dans le sillage du rapport de Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne (BCE) et ancien Premier ministre italien, qui doit être publié en 2024.

L'Europe accuse un retard économique par rapport aux États-Unis et accroît sa dépendance envers la Chine, a-t-il mis en garde.