Niger: après 80 jours de détention, l'avenir toujours incertain du président déchu Bazoum

Le président du Niger, Mohamed Bazoum prononce un discours lors de la séance d'ouverture du Sommet du Nouveau Pacte financier mondial au Palais Brongniart à Paris le 22 juin 2023. (Photo de Ludovic MARIN / POOL / AFP)
Le président du Niger, Mohamed Bazoum prononce un discours lors de la séance d'ouverture du Sommet du Nouveau Pacte financier mondial au Palais Brongniart à Paris le 22 juin 2023. (Photo de Ludovic MARIN / POOL / AFP)
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Publié le Vendredi 13 octobre 2023

Niger: après 80 jours de détention, l'avenir toujours incertain du président déchu Bazoum

  • Le président nigérien Mohamed Bazoum refuse toujours de démissionner et espère avoir gain de cause en justice
  • Si de nombreux pays et organisations continuent d'appeler à sa libération, le régime militaire au pouvoir reste pour l'heure inflexible

ABIDJAN: Le président nigérien Mohamed Bazoum, renversé le 26 juillet par un coup d'Etat, entame vendredi son 80e jour en détention avec sa femme et son fils. Il refuse toujours de démissionner et espère avoir gain de cause en justice.

Si de nombreux pays et organisations continuent d'appeler à sa libération, le régime militaire au pouvoir reste pour l'heure inflexible.

Près de trois mois de détention

Depuis le coup d'Etat du 26 juillet au Niger, Mohamed Bazoum est retenu prisonnier dans sa résidence au sein du palais présidentiel, avec sa femme Haziza et son fils Salem.

"Sa situation n'a pas évolué", affirme son avocat sénégalais Mohamed Seydou Diagne.

Selon des membres de son entourage interrogés par l'AFP, il est toujours "séquestré sans électricité", et avec un accès à l'eau intermittent.

"Il reçoit du ravitaillement en aliments frais tous les deux jours et la visite régulière de son médecin", indique une de ces sources qui précise qu'il va bien tout comme sa femme et son fils.

"Il est toujours aussi solide. Il ne démissionnera pas", martèle un autre de ses proches.

Début août, Mohamed Bazoum s'était dit retenu en "otage" dans une tribune au Washington Post et avait décrit à l'ONG Human Rights Watch le traitement de sa famille comme "inhumain et cruel".

La justice saisie

Le 18 septembre, Mohamed Bazoum a décidé de saisir la justice ouest-africaine pour demander sa libération et le rétablissement de l'ordre constitutionnel au Niger.

"Lorsque vous déposez une requête, la partie adverse a un mois pour répondre. A l'expiration de ce délai, la Cour de justice de la Cedeao fixe une date d'audience", a expliqué à l'AFP Me Diagne.

"Il y a une requête principale assortie d'une requête accélérée afin que la Cour programme une audience sous quelques semaines", poursuit-il.

Un collectif d'avocats mandaté par une des filles de Mohamed Bazoum avait annoncé début octobre son intention de porter plainte contre le régime militaire à Niamey, mais celle-ci n'a toujours pas encore été déposée, selon l'un de ces avocats.

Soutiens internationaux 

Le coup d'Etat a été rapidement condamné par les partenaires occidentaux du Niger comme la France et les Etats-Unis, et par l'ONU, qui ont manifesté leur soutien à Mohamed Bazoum et ont exigé sa libération.

Quelques jours plus tard la Cedeao avait adopté la même position et menacé le Niger d'une intervention armée.

Si l'option est officiellement toujours sur la table, elle n'a pour l'heure pas été mise à exécution.

La France, l'un des plus fervents soutien de Mohamed Bazoum a commencé le 9 octobre le retrait de ses quelque 1.400 soldats présents dans le cadre de la lutte antidjihadiste, et fait rentrer à Paris son ambassadeur à Niamey, Sylvain Itté, fin septembre, deux exigences du régime.

"La question demeure sur la libération de Bazoum ainsi que sur la restauration d'un pouvoir civil au Niger. Et donc la nécessité demeure également d'une pression coordonnée avec les partenaires de la région sur les autorités de facto", affirme une source diplomatique française.

Du côté américain, le secrétaire d'Etat Antony Blinken s'est entretenu lundi au téléphone avec M. Bazoum pour réaffirmer son soutien à son retour au pouvoir et les Etats-Unis ont suspendu leur aide au Niger, le lendemain.

Depuis l'indépendance du Niger de la France en 1960, Mohamed Bazoum est le cinquième président nigérien à être renversé par un putsch.

Le premier président Hamani Diori, renversé en 1974 avait été emprisonné, puis placé en résidence surveillée plusieurs années avant d'être libéré en 1987 et avait quitté le pays pour le Maroc.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.