Guerre Israël-Hamas: de U2 à Gigi Hadid, cri d'alarme d'artistes pour la paix

Le mannequin américain Gigi Hadid marche sur le podium avec des mannequins pour présenter des créations de Miu Miu lors de la Fashion Week Womenswear Spring/Summer 2024 à Paris, le 3 octobre 2023. (Photo par Julien De Rosa / AFP)
Le mannequin américain Gigi Hadid marche sur le podium avec des mannequins pour présenter des créations de Miu Miu lors de la Fashion Week Womenswear Spring/Summer 2024 à Paris, le 3 octobre 2023. (Photo par Julien De Rosa / AFP)
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Publié le Jeudi 12 octobre 2023

Guerre Israël-Hamas: de U2 à Gigi Hadid, cri d'alarme d'artistes pour la paix

  • Bono, le leader du groupe irlandais U2, a changé les paroles de sa chanson «Pride (In the Name of Love)» et lancé un appel à prier pour la paix et les jeunes victimes du festival de musique Supernova
  • La mannequin Gigi Hadid, dont le père est palestinien, a expliqué avoir «de l'espoir et des rêves pour les Palestiniens mais dépourvus de toute violence envers les personnes juives»

PARIS : U2, Madonna, Gigi Hadid... De nombreux artistes ont condamné l'attaque du mouvement islamiste Hamas contre Israël et l'engrenage de la guerre, lançant un cri d'alarme unanime en faveur de la paix sur les réseaux sociaux.

En Israël, plus de 1.200 personnes ont été tuées, pour la plupart des civils, selon l'armée israélienne. Environ 150 Israéliens, étrangers et binationaux, ont été pris en otages par le Hamas, d'après le gouvernement israélien. Les représailles israéliennes ont tué plus de 1.300 personnes côté palestinien, selon le Hamas.

- «Un monde ravagé par la haine» -

Bono, le leader du groupe irlandais U2, a changé les paroles de sa chanson «Pride (In the Name of Love)» et lancé un appel à prier pour la paix et les jeunes victimes du festival de musique Supernova, où plusieurs centaines de personnes sont mortes et ont été blessées.

L'icône de la pop Madonna a elle aussi appelé à prier «pour Israël», «pour la paix» et «pour le monde», soulignant que «les conflits ne peuvent jamais être résolus avec de la violence».

«Malheureusement, l'humanité ne comprend pas cette vérité universelle et ne l'a jamais comprise. Nous vivons dans un monde ravagé par la haine», a-t-elle ajouté.

Le monde du classique est à l'unisson, à travers la voix du pianiste et chef d'orchestre israélo-argentin Daniel Barenboim, de longue date connu pour son engagement en faveur de la paix, notamment à travers le West-Eastern Divan Orchestra fondé avec le penseur palestino-américain Edward Saïd en 1999.

Il a fermement condamné «l'attaque du Hamas sur des civils israélien» et exprimé sa «solidarité avec toutes les victimes et leurs familles», jugeant que le «siège israélien de Gaza constitue une politique de punition collective, ce qui est une violation des droits de l'homme».

- Etoiles de Hollywood -

L'actrice israélienne Gal Gadot, rendue célèbre par son interprétation de Wonder Woman, a jugé que le monde ne pouvait «rester assis quand ces actes de terrorisme horribles se produisent».

«Je soutiens Israël, vous devriez vous aussi», a-t-elle poursuivi.

L'actrice américano-israélienne Natalie Portman a dénoncé un «acte barbare» après l'attaque du Hamas et dit «prier».

The Rock, star des blockbusters américains et ancienne gloire du catch, a déclaré avoir «le coeur brisé» et être «en colère».

«Je n'ai pas la prétention de tout savoir au sujet de ce conflit complexe au Moyen-Orient» mais «des actes de terrorisme haineux comme ceux-là ne sont jamais justifiables».

- «Cycle de représailles» -

La mannequin Gigi Hadid, dont le père est palestinien, a expliqué avoir «de l'espoir et des rêves pour les Palestiniens mais dépourvus de toute violence envers les personnes juives».

«Ni les Palestiniens, ni les Israéliens ne méritent d'être victimes de ce cycle de représailles», a-t-elle insisté.

Top model star des années 80, Linda Evangelista a dit «envoyer d'innombrables prières aux enfants israéliens et palestiniens, qui sont les victimes de cette guerre et l'ont toujours été».

- «Sidération» -

En France, le réalisateur français Alexandre Arcady a exprimé auprès de l'AFP «la sidération, l'écoeurement et la rage (qui le) submergent» depuis samedi.

L'actrice Géraldine Nakache, l'humoriste Kev Adams ou le dessinateur Joann Sfar ont eux aussi fait part de leur émotion sur Instagram.

Hors réseaux sociaux, de nombreux artistes, comme l'épouse de l'ancien président Nicolas Sarkozy, Carla Bruni-Sarkozy ou Juliette Binoche ou encore Charlotte Gainsbourg, font partie des quelque 42.000 signataires d'une pétition pour la libération des otages pris en Israël par le Hamas, lancée lundi sur le site Change.org.


Le théâtre libanais à Dubaï : un pont culturel en pleine croissance

Badih Abou Chakra et Rola Beksmati. (Photo: fournie)
Badih Abou Chakra et Rola Beksmati. (Photo: fournie)
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  • Le théâtre libanais rayonne à l’international, et Dubaï s’impose comme un carrefour culturel où les artistes créent des liens profonds avec un public local et international
  • Badih Abou Chakra et Rola Beksmati soulignent l’importance du soutien gouvernemental, des subventions et des partenariats privés pour faire évoluer le théâtre libanais et toucher un public plus large

DUBAÏ:  Le théâtre libanais, riche de son histoire et de ses dynamiques culturelles, connaît un essor remarquable à Dubaï, une ville qui s’affirme comme un carrefour culturel entre le Liban et la région du Golfe.

Ces dernières années, des productions comme Venus ont renforcé l’idée que Dubaï devient un prolongement du théâtre libanais, porté par des artistes talentueux désireux d’explorer des thématiques universelles.

Badih Abou Chakra, acteur, explique dans une interview avec Arab News en français : « Le lien entre Dubaï et le Liban est avant tout culturel. Les Libanais cherchent à se reconnecter à leur pays d’origine à travers l’art vivant. Le théâtre offre un moyen de renouer avec leurs racines tout en s’adaptant aux réalités contemporaines. »

Cette vision trouve un écho dans Venus, une pièce qui, à travers sa mise en scène et ses performances, aborde des thèmes puissants liés aux relations humaines, au pouvoir, à la vulnérabilité, mais aussi à l’introspection personnelle et collective.

Une exploration des relations humaines

Dans Venus, une actrice et un metteur en scène se retrouvent dans un face-à-face intense lors d’une audition. La pièce explore la complexité de leur dynamique, mettant en lumière les jeux de pouvoir, mais aussi les instants de fragilité qui peuvent marquer toute relation professionnelle.

Venus met en scène Rola Beksmati et Badih Abou-Chacra, avec un texte original de David Ives, adapté par Lina Khoury et Gabriel Yammine, et dirigé par Jacques Maroun.

Selon Badih Abou Chakra, « Le théâtre n’est pas simplement une performance. Il s’agit de l’exploration de l’être humain dans toute sa diversité. Sur scène, l’interaction entre les acteurs devient une exploration de l’intime et du collectif. »

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(Photo: fournie)

C’est cet aspect vivant, cette énergie particulière entre les deux artistes, qui nourrit l’essence même de la pièce.

Rola Beksmati, co-vedette de la production, partage également sa vision du processus créatif : « Le théâtre, c’est avant tout un espace où l’on explore constamment de nouvelles facettes de soi. Chaque représentation devient une occasion de redécouvrir des aspects que l’on ne soupçonnait pas chez soi. »

Pour elle, l’échange avec le public et l’autre acteur est essentiel : « C’est cette interaction qui confère toute sa richesse au théâtre. »

L’écriture et le soutien institutionnel : clés de l'évolution du théâtre

Rola Beksmati évoque l’écriture comme un moyen essentiel de se connaître : « Le théâtre, à travers l’écriture, permet de projeter une part de soi, de la comprendre et de la faire évoluer. » Pour elle, chaque texte théâtral devient une exploration, une manière de grandir en tant qu’artiste et en tant qu’individu. L’écriture devient ainsi une forme d’introspection.

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(Photo: fournie)

Cependant, pour que cette scène théâtrale prospère au Liban, un soutien structurel est indispensable. Badih Abou Chakra met en lumière le manque de stratégie de financement : « Les subventions publiques sont essentielles, mais il est également crucial de développer des partenariats avec le secteur privé. Grâce à ces contributions, le théâtre pourra évoluer, attirer de nouveaux talents et proposer des productions de plus grande envergure. »

Une scène théâtrale en expansion

Le théâtre libanais à Dubaï, à travers des productions comme Venus, démontre la capacité de l’art théâtral à transcender les frontières géographiques et culturelles. La scène artistique émiratie devient ainsi un terreau fertile pour l’émergence de nouvelles voix, portées par une créativité enracinée dans les réalités libanaises, tout en s’ouvrant à un public régional.

Pour que cette dynamique se renforce, un soutien soutenu de l’État et du secteur privé est indispensable. L’art théâtral ne se limite pas à la scène : il nécessite des investissements, des ressources et une structure protectrice pour garantir la pérennité des productions et favoriser l’émergence de nouvelles générations de talents.


Versailles célèbre l’union musicale entre la France et l’Arabie saoudite

(Photo: Instagram)
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  • Un concert exceptionnel au Château de Versailles a réuni l’Orchestre et le Chœur National d’Arabie saoudite avec l’Orchestre de l’Opéra Royal
  • La soirée a mis en lumière les arts traditionnels saoudiens et la musique classique française

VERSAILLES: Dans le cadre somptueux du Château de Versailles, l’un des joyaux du patrimoine français, s’est tenu vendredi 5 septembre un concert intitulé Les Merveilles de l’Orchestre d’Arabie saoudite. Organisé sous le haut patronage du Prince Bader ben Abdullah ben Farhane Al Saud, ministre saoudien de la Culture et président du Conseil d’administration de la Commission musicale, cet événement a marqué un moment fort de la coopération culturelle entre le Royaume d’Arabie saoudite et la République française.

Porté par la Commission musicale, en collaboration avec la Commission du Théâtre et des Arts de la Scène, ce concert a réuni sur scène l’Orchestre et le Chœur National d’Arabie saoudite et l’Orchestre de l’Opéra Royal du Château de Versailles, dans une performance conjointe inédite. Ensemble, ils ont livré une fresque musicale riche et raffinée, mêlant tradition et modernité, Orient et Occident.

La soirée s’est distinguée par la présence de nombreuses personnalités éminentes, dont le Prince Bader ben Abdullah ben Farhane Al Saud, le Prince Turki ben Faisal Al Saud, la Princesse Haifa Al Mogrin, ambassadrice d’Arabie saoudite à Madrid, Majid ben Abdullah Al-Kassabi, ministre saoudien du Commerce, Rachida Dati, ministre française de la Culture, ainsi que Brigitte Macron.

Un hommage vibrant au patrimoine culturel saoudien a été rendu à travers quatre formes emblématiques des arts du spectacle traditionnels : Al Khobeiti, Al Majroor, Al Rifaihi et Al Khathwah, interprétés avec grâce par les artistes de la Commission du Théâtre et des Arts de la Scène. Ces tableaux vivants ont offert au public une plongée sensorielle dans l’héritage vivant du Royaume.

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En miroir à cette richesse, l’Orchestre de l’Opéra Royal a interprété des chefs-d’œuvre de la musique française, faisant résonner l’élégance intemporelle du répertoire classique national. Le point culminant de la soirée fut le segment fusion, véritable dialogue musical entre les deux ensembles, qui a symbolisé l’harmonie entre les cultures.

Cette soirée s’inscrit dans la continuité d’un parcours international remarquable pour l’Orchestre et le Chœur National d’Arabie saoudite. Après des représentations saluées à Mexico, New York, Londres, Tokyo, Riyad et Sydney, Versailles a offert une étape prestigieuse, qui résonne comme l’accomplissement d’un projet artistique d’envergure.

Depuis leur première apparition internationale au Théâtre du Châtelet en 2022, les musiciens saoudiens n’ont cessé de séduire par la profondeur de leur répertoire. Cette nouvelle escale à Versailles s’inscrit également dans l’élan diplomatique impulsé par la visite d’État saoudienne de décembre 2024, et la signature récente de deux accords majeurs avec la Philharmonie de Paris et le Grand Palais.

Au-delà de la performance, Les Merveilles de l’Orchestre d’Arabie saoudite ont incarné un puissant symbole de dialogue interculturel. Une célébration de la musique comme langage universel, capable de bâtir des ponts durables entre les peuples, et de magnifier les valeurs de respect, de partage et de beauté commune.


« Palestine 36 », soutenu par l’Arabie saoudite, présenté en avant-première au TIFF 2025

Le film a été présenté en avant-première au Festival international du film de Toronto. (AFP)
Le film a été présenté en avant-première au Festival international du film de Toronto. (AFP)
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  • Le film Palestine 36 d’Annemarie Jacir, présenté au TIFF 2025, revient sur le soulèvement palestinien de 1936 contre le mandat britannique
  • Financé en partie par le Red Sea Film Fund d’Arabie saoudite, le film explore un moment décisif pour la région

DUBAÏ : Le film Palestine 36 de la réalisatrice Annemarie Jacir a été présenté cette semaine en avant-première au Festival international du film de Toronto (TIFF) 2025 lors d’une projection de gala.

Le film a été en partie financé par le Red Sea Film Fund, soutenu par l’Arabie saoudite.

Situé aux abords de Jérusalem, Palestine 36 raconte l’histoire du soulèvement arabe contre le mandat britannique.

Le synopsis officiel indique : « En 1936, alors que les villages de la Palestine mandataire se soulèvent contre la domination coloniale britannique, Yusuf erre entre son village rural et l’énergie bouillonnante de Jérusalem, aspirant à un avenir au-delà des troubles croissants.

Mais l’Histoire est implacable. Avec l’arrivée massive de réfugiés juifs fuyant l’antisémitisme en Europe, et la population palestinienne unie dans le plus vaste et le plus long soulèvement contre les 30 ans de domination britannique, toutes les parties glissent vers une collision inévitable — un moment décisif pour l’Empire britannique et pour l’avenir de toute la région. »

Le film réunit une distribution internationale : l’acteur oscarisé Jeremy Irons, la star de Game of Thrones Liam Cunningham, l’acteur tunisien Dhafer L’Abidine, ainsi que les talents palestiniens Hiam Abbass, Yasmine Al-Massri, Kamel El Basha et Saleh Bakri.

La première a réuni de nombreuses personnalités, dont les acteurs britanniques Billy Howle et Robert Aramayo, l’acteur palestinien Karim Daoud Anaya, le producteur de cinéma palestino-jordanien Ossama Bawardi, ainsi que Jacir, Bakri, Al-Massri et Abbass.

Jacir, à qui l’on doit Salt of the Sea, When I Saw You, Wajib et des épisodes de la série Ramy, a entamé le travail sur ce projet avant la pandémie mondiale.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com