Prix des céréales: Pas de solution miracle pour les pays arabes

Le retrait de la Russie de l'initiative céréalière de la mer Noire en juillet a fait craindre des pénuries de blé sur le marché mondial (Photo, AFP).
Le retrait de la Russie de l'initiative céréalière de la mer Noire en juillet a fait craindre des pénuries de blé sur le marché mondial (Photo, AFP).
Une moissonneuse-batteuse charge des céréales dans un camion lors d'une récolte de blé dans un champ près du village de Kivshovata, dans la région de Kiev, en Ukraine (Photo, AFP).
Une moissonneuse-batteuse charge des céréales dans un camion lors d'une récolte de blé dans un champ près du village de Kivshovata, dans la région de Kiev, en Ukraine (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 11 octobre 2023

Prix des céréales: Pas de solution miracle pour les pays arabes

  • Les pays qui dépendent des importations ont ressenti la pression depuis que la Russie s'est retirée de l'accord sur les céréales de la mer Noire et que l'Inde a interdit les exportations de riz
  • Les gouvernements sont invités à renforcer la résilience de leurs systèmes alimentaires en diversifiant les sources d'importation et en augmentant la production nationale

TUNIS: Alors que le conflit israélo-palestinien reprend de plus belle, menaçant de plonger le Moyen-Orient dans une nouvelle crise, les autres problèmes graves qui affectent la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord ne s'estompent guère.

Ces derniers mois, de nombreuses économies arabes à revenu faible ou moyen ont été confrontées à une détérioration de leur sécurité alimentaire, après que la Russie s'est retirée de l'initiative sur les céréales de la mer Noire et que l'Inde a interdit l'exportation de riz blanc et de sucre. Parmi les pays les plus vulnérables figurent la Tunisie, la Libye, le Liban, l'Irak et l'Égypte, sans parler de la Syrie, du Soudan et du Yémen, déchirés par des conflits.

Le retrait en juillet de la Russie d'un accord d'exportation de céréales annoncé douze mois plus tôt a perturbé l'approvisionnement mondial en céréales en général et les marchés du blé en particulier. Parallèlement, les prix mondiaux du riz ont grimpé en flèche depuis la décision de l'Inde, également en juillet, d'arrêter les exportations de variétés de riz, non-basmati.

L'Égypte et le Liban, qui dépendent fortement des importations de riz et de blé, sont aujourd'hui confrontés à des problèmes de financement alimentaire, tandis que le Soudan, qui luttait déjà contre la faim et la guerre civile, n'est pas en mesure d'importer des denrées alimentaires coûteuses.

Les exportations de céréales ukrainiennes ont diminué depuis la signature de l'accord en 2022 (Photo, AFP).

Face à ces défis, nombreux sont ceux qui se demandent ce que les pays arabes souffrant d'insécurité alimentaire devraient faire pour se prémunir contre les effets des futurs chocs de la chaîne d'approvisionnement, pour maintenir les prix à un niveau abordable pour leurs populations et pour éventuellement localiser une plus grande partie de leur production alimentaire.

«En réduisant leur dépendance à l'égard d'une source unique, ces pays peuvent atténuer les risques de perturbations soudaines, semblables à celles observées dans le conflit entre l'Ukraine et la Russie», a déclaré à Arab News, Adam Vinaman Yao, représentant adjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture au Soudan.

Avant le conflit, qui a débuté en février 2022, la Russie et l'Ukraine étaient conjointement responsables de près d'un tiers de la production mondiale de blé et d'orge. L'invasion russe a toutefois entraîné le blocage des ports de la mer Noire, faisant craindre des pénuries imminentes sur le marché mondial, qui pourraient toucher plus durement les pays en développement tributaires des importations.

L'initiative sur les céréales de la mer Noire, négociée par les Nations unies et la Turquie en juillet 2022, a joué un rôle essentiel en facilitant l'exportation continue de millions de tonnes de céréales de l'Ukraine vers les marchés mondiaux malgré le conflit, via le détroit du Bosphore. Environ un tiers des céréales qui ont traversé la mer Noire dans le cadre de cet accord étaient destinées à l'Égypte, à la Libye, à Israël, à la Tunisie, à l'Algérie, à la Turquie et à l'Iran.

L'accord a donc offert un certain répit. Toutefois, un an seulement après son entrée en vigueur, la Russie a brusquement annoncé qu'elle se retirait de l'accord.

Le Liban, en proie à une crise économique paralysante depuis 2019, et le Yémen, au bord de la famine à cause d'une guerre civile qui dure depuis neuf ans, étaient particulièrement vulnérables aux perturbations.

Le Programme alimentaire mondial des Nations unies (Pam), qui fournit une bouée de sauvetage à des millions de personnes victimes de catastrophes humanitaires dans le monde entier, en particulier dans la Corne africaine frappée par la sécheresse, a également été très affecté par l'effondrement de l'accord sur les céréales.

Une querelle meurtrière entre deux chefs militaires au Soudan, qui fait rage depuis le 15 avril, a aggravé les malheurs d'une population ravagée par la faim et la malnutrition (Photo, Reuters).

En juillet de cette année, environ 80% des stocks de céréales du Pam provenaient d'Ukraine, contre environ 50% avant la guerre.

La région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, dont une grande partie était déjà ébranlée par une dette publique galopante, une inflation élevée et une dépréciation constante de la monnaie, est maintenant confrontée à la menace supplémentaire de la flambée des prix des denrées alimentaires. L'effondrement de l'accord sur les céréales n'a fait qu'intensifier les problèmes d'approvisionnement et les pressions sur les prix auxquels ces pays étaient déjà confrontés.

Des pays comme le Liban, l'Égypte, la Syrie et l'Iran, qui ont connu de fortes dévaluations de leur monnaie entraînant une inflation à trois chiffres des prix des denrées alimentaires, sont aujourd'hui encore plus menacés. En fait, le nombre de personnes en situation d'insécurité alimentaire dans la région MENA a augmenté de 20% au cours des trois dernières années en raison des conflits et des problèmes liés au climat tels que la sécheresse.

L'Égypte, qui devrait être le premier importateur mondial de blé en 2023-24, a exprimé sa vive désapprobation quant à la décision de la Russie de se retirer de l'accord sur les céréales. Les autorités égyptiennes subventionnent largement le prix du pain et le pays est donc très sensible aux fluctuations des prix des denrées alimentaires.

La décision du président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, d'assister personnellement au sommet Russie-Afrique à Saint-Pétersbourg en juillet a donné une idée du sérieux avec lequel son gouvernement prend la question de l'accord sur les céréales.

«Des collaborations entre l'Ukraine et l'Égypte pour un approvisionnement direct en maïs sont en vue, car le maïs ukrainien occupe une position unique sur le marché, étant géographiquement plus proche que les alternatives du Brésil et de l'Argentine», a déclaré à Arab News, Pavlo Martyshev, expert en marchés alimentaires de l'École d'économie de Kiev.

De nombreuses économies arabes à faibles et moyens revenus ont été confrontées à une détérioration des conditions de sécurité alimentaire au cours des derniers mois (Photo, AFP).

L'échec de l'accord n'est pas uniquement dû à des manœuvres géopolitiques. La Russie a affirmé que certains aspects de l'accord, notamment ceux relatifs à ses propres exportations de denrées alimentaires, n'avaient pas été mis en œuvre et que les sanctions occidentales affectaient indirectement ses exportations de céréales.

Les exigences de Moscou afin d’accepter la reprise de l’accord, notamment la réadmission de la Banque agricole russe dans le système de paiement international SWIFT et la reprise des exportations de machines agricoles, ont dressé de nouveaux obstacles.

Toutefois, l'affirmation de Moscou selon laquelle les agriculteurs russes ont été lésés par rapport à leurs homologues ukrainiens ne résiste pas à un examen approfondi.

Les chiffres du centre de coordination conjoint de l'initiative des Nations unies pour les céréales de la mer Noire, qui a facilité la mise en œuvre de l'accord, révèlent une baisse des exportations de céréales ukrainiennes depuis la signature de l'accord en 2022, et plus particulièrement en mai et juin de cette année. La production ukrainienne a également été fortement touchée par la guerre, avec une baisse de 35 à 40%.

En revanche, les exportations de blé russe ont atteint des niveaux historiques en 2022 et 2023, grâce à une récolte record et à des stocks de blé importants. Toutefois, cette abondance n'a pas permis d'alléger la pression sur les pays qui dépendent des importations de céréales de la mer Noire.

EN BREF

- 783 millions de personnes dans le monde n'ont pas assez à manger.

- 60% de réduction des bénéficiaires de l'aide alimentaire du Programme alimentaire mondial depuis le mois de juin à cause d'un manque de financement.

- 60% des personnes souffrant de la faim dans le monde vivent dans des zones touchées par des conflits.

- 80% des crises de la faim ont comme moteur principal les conflits.

La Russie a donné trois mois à l'ONU pour mettre en œuvre des conditions visant à faciliter ses exportations agricoles, ce qui pourrait contribuer à stabiliser la situation. Toutefois, face à la contre-offensive ukrainienne, les efforts déployés pour résoudre ce problème nécessitent une diplomatie prudente.

À peu près au même moment où la Russie s'est retirée de l'accord sur les céréales, le gouvernement indien a annoncé sa décision d'interdire l'exportation de plusieurs variétés de riz, afin de garantir un approvisionnement suffisant dans le pays. Cette décision, motivée par la hausse des prix des denrées alimentaires sur le marché intérieur, l'inflation persistante et la crainte d'une pénurie due aux perturbations causées par El Nino, a fait grimper les prix sur le marché mondial.

Bien que l'interdiction ne concerne pas la variété populaire basmati, qui est un aliment de base des tables du Golfe, elle a néanmoins déclenché une augmentation des prix de toutes les variétés de riz, aggravant la vulnérabilité des économies du Moyen-Orient et de l'Afrique qui dépendent des importations. À la mi-août, les prix mondiaux du riz avaient bondi de 15 à 25%.

Les Émirats arabes unis importent près de 90% de leurs denrées alimentaires, ce qui les rend particulièrement vulnérables aux fluctuations des prix mondiaux. Selon les données de Reuters, le pays figurait parmi les 10 premiers importateurs de riz non basmati en provenance de l'Inde en 2020, avec près de 346 000 tonnes achetées. L'Arabie saoudite, l'Irak, l'Iran, le Yémen, le Koweït, Oman, le Qatar, le Royaume-Uni et les États-Unis figurent également sur la liste des 10 premiers importateurs.

L'espoir est qu'une fois la dernière crise politique au Moyen-Orient calmée, le défi de la sécurité alimentaire dans la région recevra à nouveau l'attention qu'il mérite (Photo, AFP).

Parmi les autres pays susceptibles de ressentir les effets de l'interdiction de l’exportation imposée par l'Inde figurent des pays africains tels que le Bénin. Mais même les grandes économies comme la Chine n'ont pas été épargnées par le choc des prix, bien qu'elle soit elle-même un grand producteur de riz.

Les pays arabes qui ont le plus souffert de la hausse des prix du riz sont l'Égypte, l'Algérie et le Soudan, qui étaient déjà confrontés à des vents contraires sur le plan économique et qui devaient payer des factures d'importation de blé gonflées.

Dans le cas du Soudan, une querelle meurtrière entre deux chefs militaires, qui fait rage depuis le 15 avril, a aggravé les malheurs d'une population ravagée par la faim et la malnutrition.

Alors que les conflits, la hausse des prix des carburants et la crise climatique sont loin d'être terminés, les experts estiment qu'en plus de diversifier les sources d'importation de denrées alimentaires, les pays arabes devraient essayer d'améliorer la résilience de leurs systèmes alimentaires en encourageant la production nationale, notamment en investissant davantage dans les nouvelles technologies agricoles et les innovations plus proches du marché intérieur.

«La mise en œuvre de techniques modernes d'irrigation et de collecte de l'eau à faible coût, l'exploration de sources d'énergie alternatives et le renforcement de la résilience de l'agriculture dans les zones arides peuvent aider ces pays à réduire leur dépendance à l'égard d'importations coûteuses», a expliqué Yao.

Cependant, de nombreux pays arabes, dont l'Égypte, l'Irak, la Syrie et la Jordanie, ne sont pas en mesure de répondre à leur propre demande nationale de blé et de riz, car ils ne disposent pas des ressources en eau nécessaires.

Nombreux sont ceux qui se demandent ce que les pays arabes souffrant d'insécurité alimentaire devraient faire pour se prémunir contre les effets des futurs chocs de la chaîne d'approvisionnement (Photo, AFP).

Les céréales produites localement ne répondent même pas à la moitié de la demande égyptienne, en particulier pour le blé et le maïs. Le pays importe plus de 10 millions de tonnes de blé, principalement de Russie et d'Ukraine, et cette quantité devrait augmenter.

Selon un rapport du ministère américain de l'Agriculture publié en avril, la production locale de blé devrait se maintenir à 9,8 millions de tonnes et la consommation devrait augmenter de 2% pour atteindre 20,5 millions de tonnes en 2023-2024.

Habib ben Moussa, expert tunisien en environnement et développement durable, estime néanmoins que le renforcement de la production alimentaire nationale et la mise en œuvre de pratiques agricoles durables pourraient contribuer à la diversification et à l'amélioration de la résilience des systèmes alimentaires arabes.

«Cette approche encourage l'utilisation de semences indigènes adaptées aux conditions locales, réduisant ainsi la dépendance à l'égard des semences importées qui peuvent ne pas prospérer dans la région, tout en promouvant une production et une consommation durables qui non seulement préservent les ressources, mais renforcent également la résilience de l'agriculture», a expliqué Moussa à Arab News.

Au cours de la dernière décennie, l'Arabie saoudite a accompli des progrès considérables dans l'amélioration de sa sécurité alimentaire, notamment en lançant des initiatives visant à diversifier et à localiser les sources de nourriture, réduisant ainsi sa dépendance à l'égard des importations.

Cela implique des investissements importants dans l'agro-technologie et l'introduction de techniques agricoles modernes afin d'améliorer la production locale, de minimiser le gaspillage de l'eau et de renforcer l'efficacité du secteur agricole.

Le PDG du groupe Agrotrade, Vitaliy Bylenko, examine l'état des céréales dans sa grange du village de Vesele, dans la région de Kiev (Photo, AFP).

L'importance de ces efforts a été soulignée lorsque l'Autorité générale des statistiques d'Arabie saoudite a indiqué en septembre que le pays avait atteint l'autosuffisance en matière de production de dattes, de produits laitiers et d'œufs.

La guerre en Ukraine et le retrait de la Russie de l'accord sur les céréales, combinés à l'orientation de l'Inde vers des politiques commerciales protectionnistes, ont mis en évidence la nécessité pour les pays souffrant d'insécurité alimentaire de repenser et de réorganiser leurs systèmes alimentaires et leurs chaînes d'approvisionnement.

«La promotion de la production alimentaire nationale, la diversification des sources d'importation de denrées alimentaires, l'adoption de variétés de semences locales et de pratiques agricoles durables sont des étapes clés», a souligné Yao.

«Ces mesures peuvent contribuer à réduire la vulnérabilité aux fluctuations des marchés céréaliers mondiaux et à garantir un approvisionnement alimentaire stable à leurs populations», a-t-il ajouté.

L'espoir est qu'une fois la dernière crise politique au Moyen-Orient calmée, le défi de la sécurité alimentaire dans la région recevra à nouveau l'attention qu'il mérite.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le nombre de prix remportés par Arab News s’élève à cent vingt-cinq, avec trois nouvelles récompenses au concours Newspaper Design

Les reconnaissances passées englobent une gamme de projets spéciaux, notamment la couverture du « Règne animal saoudien », le « Guide étape par étape du Hajj 2023 » et l'édition spéciale de la « Coupe du monde de la FIFA Qatar 2022 ». (Photo, AN)
Les reconnaissances passées englobent une gamme de projets spéciaux, notamment la couverture du « Règne animal saoudien », le « Guide étape par étape du Hajj 2023 » et l'édition spéciale de la « Coupe du monde de la FIFA Qatar 2022 ». (Photo, AN)
Les reconnaissances passées englobent une gamme de projets spéciaux, notamment la couverture du « Règne animal saoudien », le « Guide étape par étape du Hajj 2023 » et l'édition spéciale de la « Coupe du monde de la FIFA Qatar 2022 ». (Photo, AN)
Les reconnaissances passées englobent une gamme de projets spéciaux, notamment la couverture du « Règne animal saoudien », le « Guide étape par étape du Hajj 2023 » et l'édition spéciale de la « Coupe du monde de la FIFA Qatar 2022 ». (Photo, AN)
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  • Présidé par Mario Garcia, le jury de cette année a félicité Arab News pour son innovation et ses prouesses en matière de narration visuelle
  • Ces distinctions témoignent de l’évolution éditoriale d’Arab News sous la direction de son rédacteur en chef, Faisal J. Abbas, qui a mené sa relance en 2018

LONDRES: Arab News, le premier quotidien anglophone d’Arabie saoudite, a remporté trois prix d’excellence lors du 6e concours Newspaper Design, ce qui porte le nombre total de récompenses à cent vingt-cinq depuis sa relance, en 2018.

The Kingdom's Bride and Joy La Mariée et la Joie du Royaume»), qui était une édition papier spéciale consacrée au mariage royal jordanien, a remporté le prix de la meilleure page, et Riyadh: A city steeped in history Riyad: une ville chargée d’histoire») celui de la meilleure double page. Accession to the British ThroneL’accession au trône britannique») a obtenu le prix de la meilleure infographie pour la couverture spéciale qu’Arab News a réservée au couronnement du roi Charles III, l’année dernière.

Créé en 2009, Newspaper Design est le premier site Internet d’Asie consacré à la conception de journaux. Il récompense les contributions exceptionnelles à la conception de journaux, tant dans les médias imprimés qu’en ligne.

Présidé par Mario Garcia, un concepteur de médias américano-cubain de renommée mondiale, le jury de cette année a félicité Arab News pour son innovation et ses prouesses en matière de narration visuelle.

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La page The Kingdom's Bride and Joy, qui commémore l’union historique entre le prince héritier Hussein de Jordanie et la Saoudienne Rajwa al-Saif, a été saluée pour son illustration cinématographique, qui soulignait l’importance de l’événement. «Cette page commémore un événement historique. Elle en saisit l’ampleur et la signification grâce à une illustration soignée qui ressemble davantage à une affiche de film remarquablement conçue qu’à une simple première page de journal», ont estimé les juges.

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De même, la page consacrée à la fête nationale de l’Arabie saoudite et à la campagne d’Arab News sur l’Expo 2030 a été saluée pour son mélange innovant de photographies de paysages et d’illustrations. Ce document raconte de manière lumineuse l'histoire de la ville de Riyad.

La couverture par Arab News de l’accession au trône du roi Charles III en mai dernier a été récompensée pour ses infographies élégantes et festives. En décembre, la page a également été récompensée dans la catégorie «Suppléments» pour les occasions spéciales des European Newspaper Awards.

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Ces distinctions témoignent de l’évolution éditoriale d’Arab News sous la direction de son rédacteur en chef, Faisal J. Abbas, qui a mené sa relance en 2018.

Sous la direction d’Omar Nashashibi, chef du département de conception, Arab News continue de recevoir des éloges et a récemment reçu plusieurs prix lors de la 59e édition de la prestigieuse Society of Publications Designers, notamment pour sa première page Onions' tears and inflation fears et pour sa conception personnalisée de l’enquête spéciale The Kingdom vs Captagon («Le Royaume contre le Captagon»).

Les récompenses obtenues par le passé englobent toute une série de projets spéciaux, notamment plusieurs prix internationaux pour la couverture du «Royaume animal saoudien», pour le «Guide du Hajj 2023, étape par étape» et pour l'édition spéciale de la «Coupe du monde de football 2022 au Qatar».

Pour plus d’informations sur Arab News et ses projets primés, consultez le lien suivant: https://www.arabnews.com/greatesthits

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le roi et le prince héritier saoudiens présentent leurs condoléances au président des EAU à la suite du décès d’un haut responsable

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  • Le roi Salmane a fait part de ses «plus profondes et sincères condoléances» après le décès du cheikh Tahnoun ben Mohammed al-Nahyane
  • Le prince héritier, Mohammed ben Salmane, a lui aussi exprimé ses «condoléances les plus chaleureuses et les plus sincères»

RIYAD: Le roi Salmane et le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, ont présenté jeudi leurs condoléances au président des Émirats arabes unis (EAU) après le décès d’un haut responsable et membre de la famille royale, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Dans un télégramme adressé au cheikh Mohammed ben Zayed al-Nahyane, le roi Salmane a fait part de ses «plus profondes et sincères condoléances» après le décès du cheikh Tahnoun ben Mohammed al-Nahyane, représentant de l’émir d’Abu Dhabi à Al-Aïn, le 1er mai 2024.

Le prince héritier, Mohammed ben Salmane, a lui aussi exprimé ses «condoléances les plus chaleureuses et les plus sincères» dans un télégramme séparé adressé au président émirati, selon la SPA.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: le coût de la reconstruction estimé entre 30 et 40 milliards de dollars, selon l'ONU

Près de sept mois de bombardements israéliens ont causé des milliards de dollars de dégâts, réduisant en tas de nombreux immeubles en béton de grande hauteur de la bande surpeuplée. (AFP)
Près de sept mois de bombardements israéliens ont causé des milliards de dollars de dégâts, réduisant en tas de nombreux immeubles en béton de grande hauteur de la bande surpeuplée. (AFP)
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  • Les estimations du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) pour tout reconstruire dans la bande de Gaza dépassent les 30 milliards de dollars, pouvant aller jusqu'à 40 milliards de dollars
  • Si la reconstruction de Gaza devait être menée selon le processus traditionnel, cela pourrait prendre des décennies, et le peuple palestinien n'a pas le luxe de patientersi longtemps

AMMAN: L'ONU a estimé jeudi entre 30 et 40 milliards de dollars le coût de la reconstruction de la bande de Gaza, ravagée depuis bientôt sept mois par une guerre dévastatrice entre Israël et le Hamas palestinien, à cause de l'ampleur sans précédent des destructions.

"Les estimations du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) pour tout reconstruire dans la bande de Gaza dépassent les 30 milliards de dollars, pouvant aller jusqu'à 40 milliards de dollars", a déclaré Abdallah al-Dardari, directeur du bureau régional pour les Etats arabes du PNUD, lors d'une conférence de presse à Amman.

"L'ampleur de la destruction est énorme et sans précédent (...) C'est une mission à laquelle la communauté internationale n'a pas été confrontée depuis la Seconde Guerre mondiale", a encore dit M. Dardari, également sous-secrétaire général de l'ONU.

Il a indiqué que "des discussions ont eu lieu concernant le financement (de la reconstruction) avec des pays arabes", faisant état de "signaux extrêmement positifs", sans donner plus de détails.

Il a ajouté que si la reconstruction de Gaza devait être menée selon le processus traditionnel, "cela pourrait prendre des décennies, et le peuple palestinien n'a pas le luxe de patienter" si longtemps.

"Il est donc important que nous agissions rapidement pour reloger les gens dans des logements décents et rétablir leur vie normale sur les plans économique, social, sanitaire et éducatif. C'est notre priorité absolue, et cela doit être réalisé dans les trois premières années suivant la cessation des hostilités."

En outre, il a estimé à "37 millions de tonnes" le total des décombres accumulés à la suite des bombardements et des explosions. "Nous parlons d'un chiffre colossal, et ce chiffre augmente tous les jours. Les dernières données indiquent qu'il approche déjà les 40 millions de tonnes".

Chute du PIB

Le responsable de l'ONU a d'autre part précisé que "72% de tous les bâtiments résidentiels avaient été entièrement ou partiellement détruits".

Aussi, "le développement humain à Gaza, dans tous ses aspects, notamment la santé, l'éducation, l'économie et les infrastructures, a reculé de 40 ans. Quarante années d'efforts et d'investissements sont parties en fumée".

"La reconstruction doit être minutieusement planifiée, efficace et d'une manière extrêmement flexible, car nous ignorons comment la guerre prendra fin" et quel type de gouvernance sera établi dans la bande de Gaza, a-t-il encore dit.

M. Dardari a souligné l'importance d'une préparation en amont pour pouvoir agir dès la fin des hostilités. "Nous devons être prêts pour fournir des logements temporaires décents, déblayer les décombres et nous occuper des milliers de cadavres qui se trouvent sous ces décombres".

Le PNUD estime dans un rapport publié jeudi que la guerre devrait entraîner en 2024 une perte de 26,9% du PIB pour l'ensemble des Territoires palestiniens, par rapport aux projections initiales du bureau palestinien des statistiques.

Avant le début de la guerre le 7 octobre, la croissance palestinienne était prévue à 3,5% en 2023, mais l'année s'était achevée sur une récession de 5,5% - une différence presque totalement due à l'effondrement de l'économie gazaouie, qui a reculé de plus 90% sur les trois derniers mois de l'année.

La Cisjordanie occupée est également concernée, son économie chutant de 18,8% sur le dernier trimestre 2023 par rapport à la même période un an plus tôt.

"La guerre dévastatrice à Gaza entraînera un coût économique et social pour les futures générations qui entraveront la reprise post-guerre et le développement dans l'ensemble des territoires palestiniens occupés", a ajouté le rapport.

L'espérance de vie dans l'ensemble des territoires palestiniens a chuté de quatre ans et pourrait même perdre sept années si la guerre dure trois mois de plus.