PARIS: Recrudescence d'attaques par des djihadistes ou des groupes rebelles, coups d'Etat ... La région du Sahel, y compris le Niger d'où les soldats français commencent à partir mardi, a connu une montée de l'insécurité ces derniers mois.
Niger
Le Niger, dans son sud-est, est confronté aux violences djihadistes de Boko Haram et de sa branche dissidente Iswap (Etat islamique en Afrique de l'ouest). Dans l'ouest, la zone dite des "trois frontières" entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali est un repaire pour les djihadistes sahéliens affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique (EI).
Une douzaine d'attaques djihadistes ont fait plus de 130 morts dans le pays depuis fin juillet. Dans la dernière en date, le 3 octobre, 29 soldats ont été tués près de la frontière avec le Mali, le plus lourd bilan depuis le coup d'Etat, le 26 juillet, de militaires qui ont pris le pouvoir en invoquant la "dégradation de la situation sécuritaire".
En réponse aux exigences du nouveau régime, la France commence ce mardi à retirer ses 1 400 soldats basés au Niger.
Mali
L'armée malienne est confrontée dans le nord, entre Gao et Tombouctou, à une reprise depuis fin août des hostilités menées par des groupes armés indépendantistes à dominante touareg. Cette situation s'ajoute aux violences persistantes dans le centre et à l'expansion djihadiste au nord et à l'est.
La junte au pouvoir depuis le putsch contre le président Ibrahim Boubacar Keïta en août 2020 (suivi d'un second coup d'Etat neuf mois plus tard) a poussé la France à retirer ses troupes en août 2022, après neuf ans et demi d'engagement dans la lutte antidjihadiste.
La mission de l'ONU a également été poussée vers la sortie par la junte, qui s'est tournée vers la Russie.
Burkina Faso
Le capitaine Ibrahim Traoré, qui a pris le pouvoir le 30 septembre 2022, lors du deuxième putsch en huit mois au Burkina Faso, s'était donné "deux à trois mois" pour améliorer la situation sécuritaire. Mais un an plus tard, le pays est toujours la cible d'attaques djihadistes meurtrières de groupes liés à Al-Qaida et au groupe Etat islamique.
Selon l'ONG Acled, les attaques ont tué plus de 17 000 personnes depuis 2015, et plus de 6 000 personnes rien que depuis début 2023. L'armée et les supplétifs sont les principales cibles de ces violences, mais les civils paient également un lourd tribut.
La France a dû retirer ses soldats en février 2023 de ce pays confronté depuis 2015 aux violences djihadistes.
Tchad
Le Tchad est en période de transition depuis que Mahamat Idriss Déby Itno a été proclamé par l'armée chef de l’Etat en avril 2021, à la mort de son père Idriss Déby Itno, tué au front par des rebelles.
En juin, des combats ont opposé pendant une semaine l'armée à la rébellion dans le nord du pays, dans le massif du Tibesti où les deux camps s'affrontent régulièrement. Les principaux mouvements rebelles sont installés dans le sud de la Libye voisine, d'où ils lancent leurs offensives visant à renverser le régime.
Le Tchad est l'un des principaux pays recevant les réfugiés qui fuient les violents combats au Soudan voisin entre l'armée et les paramilitaires depuis le 15 avril.
Bénin/Ghana/Togo
Les régions septentrionales du Bénin, du Togo et du Ghana subissent des attaques et des incursions des groupes djihadistes qui prospèrent au Sahel et cherchent à descendre vers le sud.
En avril, le président du Togo, Faure Gnassingbé, avait indiqué que les djihadistes avaient fait environ 140 morts, dont quelque cent civils, depuis leurs premières attaques fin 2021 dans ce pays.