PARIS: La France a probablement un rôle à jouer "pour essayer de contenir ce conflit" entre Israël et le Hamas et éviter un "embrasement", a estimé mardi l'ambassadeur d'Israël en France sur la radio RTL.
A la question, la France a-t-elle encore de l'influence? Raphaël Morav a répondu: "Oui, je pense bien, pas toute seule mais parmi d'autres puissances internationales".
Il a souligné que cette influence pouvait s'exercer "notamment (...) par toute voie diplomatique", en référence aux échanges téléphoniques d'Emmanuel Macron des derniers jours.
Le président français s'est déjà entretenu avec le roi de Jordanie Abdallah II, après des échanges dans le courant du week-end avec le Président de l'État d'Israël Isaac Herzog, le Président des Emirats arabes unis Mohammed bin Zayed Al Nayan, le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi, le Président de l'autorité palestinienne Mahmoud Abbas et le Premier ministre libanais Najib Mikati.
La France défavorable à la suspension de l'aide UE aux populations palestiniennes
La France n'est "pas en faveur de la suspension de l'aide qui bénéficie directement aux populations palestiniennes", a indiqué mardi le ministère des Affaires étrangères, ajoutant qu'elle l'avait "fait savoir à la commission Européenne".
Cette déclaration est publiée alors que lundi un des commissaires européens, Olivier Varhelyi, avait annoncé la suspension de tous les paiements prévus dans le cadre de cette aide au développement. La Commission avait ensuite fait savoir qu'elle lançait "un rééxamen urgent de l'assistance de l'Union européenne à la Palestine".
"Il y a moyen d'influencer des acteurs dans la région et autres", a-t-il poursuivi, soulignant que l'un des moyens de pression était aussi d'appliquer la législation relative au financement du terrorisme pour éviter que de l'argent destiné à la population palestinienne ne tombe entre les mains du Hamas.
"Je crois que la France et d'autres acteurs de l'Union européenne doivent être beaucoup plus vigilants sur la destination de cette aide", a-t-il estimé alors que l'UE a annoncé lundi qu'elle allait revoir son aide au développement en faveur des Palestiniens.
"On parle de l'aide officielle mais il y a aussi toutes les récoltes d'argent qui se font en France et dans d'autres pays dans les mosquées, dans la communauté musulmane", a souligné l'ambassadeur israélien.
Il a estimé que dans "beaucoup de cas", l'argent était détourné au profit du Hamas.
"La régulation contre le blanchissement d'argent et le financement du terrorisme existe mais elle n'est pas appliquée", a-t-il également déploré.
Le diplomate a par ailleurs été interrogé sur le fait qu'un troisième Français serait mort dans les attaques en Israël, une information pas encore confirmée par le Quai d'Orsay et annoncée par le député des Français de l'étranger Meyer Habib. "Oui, malheureusement", a-t-il répondu sans plus de précision.
Il a aussi appelé à ne pas oublier les autres Français disparus.