Dans le Doubs, le climat assèche la frontière franco-suisse

A Villers-le-Lac, le Doubs n'est plus qu'une rigole qui continue à s'assécher, au grand désespoir des habitants. (AFP)
A Villers-le-Lac, le Doubs n'est plus qu'une rigole qui continue à s'assécher, au grand désespoir des habitants. (AFP)
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Publié le Samedi 07 octobre 2023

Dans le Doubs, le climat assèche la frontière franco-suisse

  • Le lac qui donne son nom au village n'est plus qu'un souvenir. Sur ses rives, on croirait pouvoir gagner la Suisse à pied sec à travers les hautes herbes
  • En plus de la sécheresse, le Doubs se vide par le sous-sol vers une rivière voisine

VILLERS-LE-LAC: Il marque sur 44 kilomètres la frontière entre la France et la Suisse. Mais à Villers-le-Lac, le Doubs n'est plus qu'une rigole qui continue à s'assécher, au grand désespoir des habitants.

Depuis début juillet, la majestueuse rivière a pris la forme d'une vaste étendue de vase et de hautes herbes où gisent, grotesques, barques et pontons inutiles. En ce début octobre, le retour du Doubs n'est toujours pas en vue, faute de précipitations.

"Quand il est haut, ici on est les pieds dans l'eau", assure Pierre Billod, 81 ans, loin au-dessus de ce qui reste du dixième cours d'eau français (453 km entre la source et le confluent avec la Saône).

Ce retraité de l'horlogerie, natif de Villers, se souvient que dans sa jeunesse, une telle sécheresse "n'arrivait pratiquement jamais". "C'est des choses qu'on voyait tous les quatre ou cinq ans, mais pas à ce point-là".

Le lac qui donne son nom au village n'est plus qu'un souvenir. Sur ses rives, on croirait pouvoir gagner la Suisse à pied sec à travers les hautes herbes.

En face, dans le village suisse des Brenets, un ponton, qui semble attendre l'eau depuis des lustres, est prévu pour des bateaux de promenade, avec une pancarte qui précise "120 places".

"Ca fait bizarre, ça me rend triste. C'est inquiétant", observe Sébastien Arcidiacona, un maître mécanicien qui voit dans cette scène l'effet du réchauffement climatique. "Ce serait bête de le nier", confie ce sexagénaire.

Pertes en sous-sol

Le mois de septembre a été le plus chaud depuis 1947, note Cédric Hertzog, chef prévisionniste pour Météo France dans le Grand Est. Et dans le département du Doubs, le déficit pluviométrique atteint entre 10% et 15% sur l'année météorologique qui s'achève le 31 août. "Il manque un mois de pluie", résume-t-il.

En plus de la sécheresse, le Doubs se vide par le sous-sol vers une rivière voisine.

"On constate des phénomènes de perte d'une partie du débit de l'eau du Doubs qui profite à la Loue, les deux bassins étant connectés", explique Vincent Fister, hydrogéologue au sein de l'Etablissement public territorial du bassin Saône-Doubs.

La disparition de la rivière est une catastrophe pour les activités touristiques, comme la Base nautique installée au bord du lac.

"C'est la deuxième année que c'est comme ça. L'été dernier, on pensait que c'était exceptionnel", raconte Maxime Faivre, responsable des activités nautiques depuis plus de 20 ans. "Mais c'est encore pire, encore plus bas."

A l'été 2022, le niveau de la rivière était remonté dès début septembre, se souvient Antoine Michel, qui assure des croisières fluviales pour le compte des Vedettes panoramiques du Saut du Doubs.

A cause du manque d'eau, la compagnie a dû renoncer à embarquer ses passagers à Villers. Elle les transporte en autocar sept kilomètres plus bas jusqu'aux Bassins du Doubs, en fait une gorge profonde où ce qui reste d'eau finit de s'évaporer.

«On voulait pas y croire»

"On perd au moins 15 centimètres par jour. Tous les jours on perd un peu de longueur de croisière", explique le capitaine, qui transporte ses touristes à toute petite vitesse sur une distance d'à peine cinq kilomètres aller-retour dans une vedette électrique silencieuse.

Entre les parois rocheuses, ses commentaires au micro résonnent avec un écho sinistre.

Le niveau de l'eau est tombé à 11 mètres au-dessous de la moyenne. Côté suisse, un pêcheur descend péniblement à travers les rochers pour tenter de gagner la rive. Des troncs d'arbres arrachés, laissés délibérément la tête en bas pour servir d'abris à poissons, sont entièrement à sec.

Le tourisme est en berne depuis que le Saut du Doubs, une chute haute de 27 mètres un peu en aval, a cessé de couler.

"Il y a une forte baisse de la fréquentation: moins 65% sur juillet/août, et ça fait quatre années de suite pratiquement que ça se produit", se désespère M. Michel, qui a dû baisser ses tarifs. "On s'inquiète fortement pour la pérennité de l'activité."

"On voulait pas y croire, mais le réchauffement, ça vient très vite", confie Danièle Gabillard, une retraitée originaire d'Orléans, à la descente du bateau. "C'est inquiétant pour nos enfants qui ne connaîtront pas les belles choses qu'on a connues."


Le gouvernement annule 3 milliards d'euros de crédits dans le cadre de l'effort budgétaire

La ministre française en charge des comptes publics Amélie de Montchalin (G) et le ministre français de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique Eric Lombard tiennent une conférence de presse après une réunion hebdomadaire du cabinet au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 16 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
La ministre française en charge des comptes publics Amélie de Montchalin (G) et le ministre français de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique Eric Lombard tiennent une conférence de presse après une réunion hebdomadaire du cabinet au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 16 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, avait alors expliqué que ces 5 milliards d'euros devaient permettre de respecter les objectifs de déficit public cette année, dans un contexte de croissance moindre.
  • « Ces 5 milliards d'euros que nous allons soit annuler, soit reporter, soit réorienter, c'est notre réponse à un monde instable. C'est la manière de faire face quoi qu'il arrive à ce monde instable », avait-elle déclaré.

PARIS : Le gouvernement a acté dans le Journal officiel des annulations de crédits à hauteur de 3,1 milliards, dans le cadre de l'effort supplémentaire de 5 milliards d'euros déjà annoncé par Bercy début avril.

La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, avait alors expliqué que ces 5 milliards d'euros devaient permettre de respecter les objectifs de déficit public cette année, dans un contexte de croissance moindre.

« Ces 5 milliards d'euros que nous allons soit annuler, soit reporter, soit réorienter, c'est notre réponse à un monde instable. C'est la manière de faire face quoi qu'il arrive à ce monde instable », avait-elle déclaré.

Une partie de cette somme a été concrétisée par le décret publié au Journal officiel.

« Afin de prévenir une détérioration de l'équilibre budgétaire sur le budget de l'État », selon le Journal officiel, « le présent décret porte des annulations de crédits à hauteur de 3,1 milliards d'euros en autorisations d'engagement ». 

« Cet effort porte essentiellement sur les crédits hors masse salariale mis en réserve en début d'année », est-il précisé, « ces annulations ne devraient ainsi pas remettre en cause de façon significative la capacité d'exécution des politiques publiques, selon les termes de la loi de finances initiale pour 2025 ».

Parmi les annulations de crédits, sont concernées la mission « écologie, développement et mobilité durable » (549,6 millions d'euros), la mission « économie » (517,7 millions d'euros), la mission « recherche et enseignement supérieur » (493,3 millions d'euros) ou encore la mission « agriculture, alimentation et affaires rurales » (140 millions d'euros).

« La dégradation récente des perspectives macroéconomiques conduit à anticiper de moindres recettes publiques, en lien notamment avec une révision à la baisse de la prévision de croissance à 0,7 %. Ces risques sont également renforcés par le contexte géopolitique incertain », souligne le décret.

« Dans ce cadre, un effort supplémentaire de maîtrise de la dépense est nécessaire pour respecter la trajectoire de redressement des comptes publics sur laquelle le gouvernement s'est engagé », ajoute le décret. 


France: prières et recueillement pour le pape François à Paris et Marseille

Des fidèles participent à un défilé aux flambeaux et à un service de prière après la mort du pape François, devant le sanctuaire Notre-Dame à Lourdes, dans le sud de la France, le 21 avril 2025. (AFP)
Des fidèles participent à un défilé aux flambeaux et à un service de prière après la mort du pape François, devant le sanctuaire Notre-Dame à Lourdes, dans le sud de la France, le 21 avril 2025. (AFP)
  •  De nombreux fidèles se sont à nouveau déplacés vendredi pour le pape François, lors d'une messe à Notre-Dame à Paris puis d'une veillée de prières à Notre-Dame de la Garde à Marseille dans le sud de la France
  • A Paris, le Premier ministre français François Bayrou a assisté à la messe dans la cathédrale, chef d'oeuvre de l'art gothique récemment rénové après l'incendie de 2019

PARIS: De nombreux fidèles se sont à nouveau déplacés vendredi pour le pape François, lors d'une messe à Notre-Dame à Paris puis d'une veillée de prières à Notre-Dame de la Garde à Marseille dans le sud de la France, à la veille de ses funérailles au Vatican.

A Paris, le Premier ministre français François Bayrou a assisté à la messe dans la cathédrale, chef d'oeuvre de l'art gothique récemment rénové après l'incendie de 2019.

"J'ai vu les foules de la place Saint-Pierre et du parvis (de Notre-Dame) depuis lundi. Je me réjouis beaucoup de l'attachement des catholiques, du peuple d'une façon générale, à cette personnalité qui nous a marqués et a fait bouger les lignes dans l'Eglise et dans la société", a salué Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, auprès de journalistes.

"La transformation des coeurs humains a pu s'opérer sous son aura", a poursuivi le prélat, qui a présidé la messe solennelle "d'action de grâce et pour le repos de l'âme du Saint Père" décédé lundi à Rome.

Une heure avant l'office, une queue de plusieurs centaines de mètres composée de fidèles attendait déjà de pouvoir entrer dans l'édifice.

"Les institutions françaises ont le devoir d'être présentes chaque fois qu'une partie importante du peuple français est bouleversée, touchée, est en deuil", a estimé M. Bayrou, à l'issue de cette cérémonie, estimant que le pape François "était une figure que beaucoup de Français ressentaient comme de bonté, de générosité et du côté des plus faibles et des plus fragiles".

A Marseille, une centaine de personnes ont participé à une veillée de prière à la basilique Notre-Dame de la Garde, la "Bonne mère", symbole de la deuxième ville de France, juchée sur une colline face au soleil couchant.

Le pape François s'était rendu dans cette basilique néo-byzantine aux murs recouverts d'ex-votos lors d'un déplacement à Marseille en septembre 2023. Il y avait dénoncé le sort des migrants en Méditerranée, martelant son message de secours et d'accueil.

- "Valeurs d'humanité" -

A Marseille, la veillée a débuté par une procession sur l'esplanade de la basilique, jusqu'au mémorial aux marins et migrants disparus en mer. Ce même monument devant lequel le jésuite argentin avait souhaité "prier pour les morts en mer, particulièrement les migrants", a rappelé à l'AFP le recteur de la basilique, le père Olivier Spinosa.

"Nous ne pouvons plus assister aux tragédies des naufrages provoqués par des trafics odieux et le fanatisme de l'indifférence", avait lancé le pape à cet endroit, assurant que "les personnes qui risquent de se noyer, lorsqu'elles sont abandonnées sur les flots, doivent être secourues".

"C'est un devoir d'humanité, c'est un devoir de civilisation", avait-il insisté.

"Marseille est cosmopolite, le pape aimait cela, et il avait demandé à ce que la Méditerranée ne soit pas un cimetière", s'est remémoré Robert Olivieri, 73 ans, qui avait assisté à la messe du pape dans le stade de la ville, lors de ce déplacement orchestré par l'archevêque de Marseille, le cardinal Jean-Marc Aveline.

"J'aurais aimé pouvoir aller à Rome mais ce n'est pas possible. Je me sens proche des écrits de François, sa proximité avec les pauvres et les migrants. Ça me touche beaucoup plus que Benoît XVI qui était plus un théologien", a témoigné Sandrine Gougeon, 46 ans, auprès de l'AFP. Pour elle, "le décès de François rajoute de l'incertitude, une forme d'insécurité au monde".

Les funérailles du pape François, décédé lundi à 88 ans, se déroulent samedi. Après la messe en plusieurs langues, place Saint-Pierre, son cercueil sera transporté à la basilique Sainte-Marie-Majeure, dans le centre de Rome, où il sera inhumé.


Arrivée de 115 personnes évacuées de Gaza à l'aéroport de Paris-Orly

Selon une source diplomatique, "500 personnes" ont été évacuées par la France depuis l'attaque du 7 octobre. (AFP)
Selon une source diplomatique, "500 personnes" ont été évacuées par la France depuis l'attaque du 7 octobre. (AFP)
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  • Le groupe est constitué de "ressortissants français et de leurs ayants droit, de personnels de l'Institut français de Gaza et leurs familles, de personnalités palestiniennes proches de notre pays"
  • La semaine dernière, 59 personnes étaient déjà arrivées en région parisienne, selon la même source

ORLY: Un groupe de 115 personnes évacuées de la bande de Gaza, à l'initiative de la France, est arrivé à l'aéroport de Paris-Orly vendredi, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Le groupe est constitué de "ressortissants français et de leurs ayants droit, de personnels de l'Institut français de Gaza et leurs familles, de personnalités palestiniennes proches de notre pays", a détaillé une source diplomatique, précisant que cette arrivée depuis Gaza est la plus importante depuis le début de la guerre lancée en représailles à l'attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.

La semaine dernière, 59 personnes étaient déjà arrivées en région parisienne, selon la même source.

Les familles déjà présentes en France ont attendu en fin de matinée l'arrivée de leurs proches dans une ambiance joyeuse, ont constaté les journalistes de l'AFP.

Parmi les nouveaux arrivés, il y a "des étudiants, boursiers du gouvernement français, qui ont leur bourse depuis 15 ou 18 mois à peu près, mais qui n'avaient pas encore pu venir effectuer leurs études en France", ainsi que des "chercheurs et artistes", venus "pour la plupart avec leur famille", selon Annick Suzor-Weiner, professeure émérite à l'université Paris-Saclay, vice-présidente du réseau Migrants dans l'enseignement supérieur.

Selon une source diplomatique, "500 personnes" ont été évacuées par la France depuis l'attaque du 7 octobre.

Rompant une trêve de près de deux mois dans la guerre déclenchée il y a plus d'un an et demi, Israël a repris le 18 mars son offensive aérienne puis terrestre dans la bande de Gaza et au moins 1.978 Palestiniens ont été tués depuis, selon les chiffres publiés jeudi par le ministère de la Santé du Hamas.

Ce bilan porte à 51.355 le nombre de morts dans la bande de Gaza, selon la même source, depuis le début de la guerre.

Cette attaque sans précédent a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.