BERLIN: Le gouvernement allemand envisage d'arrêter de financer les organisations caritatives de sauvetage des migrants en Méditerranée après avoir été visé par des critiques de l'Italie, a écrit vendredi le quotidien populaire Bild.
Dans le budget allemand pour 2023, deux millions d'euros (2,1 millions de dollars) ont été alloués aux organisations caritatives de sauvetage en mer mais il n'est fait mention de rien de tel dans le projet de budget pour l'année prochaine, a souligné ce journal.
Il ne s'agit "pas d'un oubli", a-t-il ajouté, citant des sources à la commission du budget du parlement allemand et assurant que la Chancellerie et le ministère des Affaires étrangères sont tous deux favorables à l'annulation de ce financement.
Aucune de ces deux institutions n'était disponible dans l'immédiat pour commenter ces informations.
La Première ministre d'extrême droite italienne Giorgia Meloni a récemment écrit une lettre au chancelier allemand Olaf Scholz pour lui faire part de sa "stupéfaction" concernant le financement par l'Allemagne d'associations caritatives aidant les migrants en situation irrégulière dans son pays.
Interrogé sur cette missive, Berlin a confirmé qu'il accordait entre 400.000 et 800.000 euros à chacun de deux projets en relation avec les migrants.
Au cours d'une conférence de presse la semaine dernière à l'issue de ses entretiens avec son homologue italien Antonio Tajani, la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock a défendu le soutien de son pays à ces missions de sauvetage.
"Les sauveteurs en mer volontaires ont une mission consistant à sauver des vies en Méditerranée", a-t-elle déclaré.
Cependant, au sommet européen de vendredi à Grenade, dans le sud de l'Espagne, Olaf Scholz a adopté un ton différent.
Interrogé sur ces financements pendant une conférence de presse, il a martelé qu'ils avaient été approuvés par le Parlement et non par le gouvernement.
"Je n'ai pas fait cette proposition", a-t-il affirmé.
Le sommet de Grenade a été dominé par une querelle sur les modifications prévues dans les règles européennes en matière d'immigration. Pour exprimer leur mécontentement, dans une démarche avant tout symbolique, la Pologne et la Hongrie ont ainsi fait obstacle à l'adoption d'une déclaration commune sur l'immigration à l'issue de cette réunion.
Le dossier des migrations, l'un des plus épineux entre les Vingt-Sept, a été mis à l'ordre du jour de ce sommet à la demande de Giorgia Meloni à la suite du récent afflux de migrants sur la petite île italienne de Lampedusa, qui a rappelé l'urgence d'une réponse européenne.