Des dizaines de millions d'enfants déracinés et traumatisés par les désastres climatiques

Un garçon et un homme sauvent des chaises d'une maison inondée en raison des fortes pluies provoquées par l'ouragan Eta, désormais dégradé en tempête tropicale, à Puerto Barrios, Izabal, à 310 km au nord de la ville de Guatemala, le 5 novembre 2020 (Photo de Johan ORDONEZ / AFP).
Un garçon et un homme sauvent des chaises d'une maison inondée en raison des fortes pluies provoquées par l'ouragan Eta, désormais dégradé en tempête tropicale, à Puerto Barrios, Izabal, à 310 km au nord de la ville de Guatemala, le 5 novembre 2020 (Photo de Johan ORDONEZ / AFP).
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Publié le Vendredi 06 octobre 2023

Des dizaines de millions d'enfants déracinés et traumatisés par les désastres climatiques

  • Entre 2016 et 2021, quatre types de catastrophes climatiques (inondations, tempêtes, sécheresses, incendies), dont la fréquence et l'intensité augmentent avec le réchauffement de la planète, ont entraîné 43,1 millions de déplacements d'enfants
  • Les inondations uniquement liées au débordement des rivières pourraient provoquer 96 millions de déplacements d'enfants dans les 30 prochaines années

NATIONS UNIES: Inondations, tempêtes, sécheresses... les catastrophes alimentées par le changement climatique ont provoqué 43,1 millions de déplacements d'enfants entre 2016 et 2021, et ce n'est que "la partie émergée de l'iceberg", alerte l'Unicef, déplorant le manque d'attention portée à ces victimes "invisibles".

L'agence onusienne raconte dans ce rapport publié jeudi le traumatisme de Juana, qui avait 9 ans en 2020 quand la ville où elle vivait au Guatemala a été submergée par les eaux après les ouragans Eta et Iota. Ou l'histoire des jeunes soeurs Mia et Maia qui ont vu leur mobile home détruit par les flammes en Californie.

"Nous avons emporté nos affaires sur l'autoroute où nous avons vécu pendant des semaines", décrit pour sa part Abdul Azim, enfant soudanais dont le village inondé en août 2022 n'était plus accessible que par bateau.

Les statistiques sur les déplacements internes liées aux désastres climatiques ne prennent généralement pas en compte les âges, mais l'Unicef a travaillé notamment avec l'ONG Internal Displacement Monitoring Center pour désagréger les données et faire que les enfants ne soient plus "invisibles".

Entre 2016 et 2021, quatre types de catastrophes climatiques (inondations, tempêtes, sécheresses, incendies), dont la fréquence et l'intensité augmentent avec le réchauffement de la planète, ont entraîné 43,1 millions de déplacements d'enfants à l'intérieur de 44 pays, dont 95% liés aux inondations et aux tempêtes, selon le rapport.

"C'est l'équivalent d'environ 20 000 déplacements d'enfants par jour", indique à l'AFP Laura Healy, l'une des auteurs, soulignant que ces mineurs sont alors exposés à de multiples risques, de la possible séparation de leur famille aux réseaux de trafic d'enfants.

Ces données comptent formellement le nombre de déplacements d'enfants et non le nombre d'enfants déplacés, le même enfant pouvant notamment être déplacé plusieurs fois.

Elles ne permettent pas de faire la différence entre des évacuations préalables et les déplacements à la suite de l'événement météo.

Et ils sous-estiment "radicalement" les déplacements liés aux sécheresses, survenant plus lentement et donc plus difficiles à surveiller, et n'incluent pas les migrations.

"C'est seulement la partie émergée de l'iceberg, basée sur les données disponibles. La réalité est qu'avec l'impact du changement climatique et un meilleur suivi des déplacements pour les événements météo plus lents, le nombre d'enfants déracinés va être beaucoup plus grand", insiste Laura Healy.

«Trop lentement»

Le rapport avance des projections très partielles, pour quelques événements spécifiques.

Les inondations uniquement liées au débordement des rivières pourraient provoquer 96 millions de déplacements d'enfants dans les 30 prochaines années, les vents cycloniques 10,3 millions et les submersions marines liées aux tempêtes 7,2 millions. Des chiffres qui n'incluent pas les évacuations préventives.

"Pour ceux qui sont obligés de fuir, la peur et les répercussions engendrées par de telles catastrophes peuvent être particulièrement dévastatrices, avec l'inquiétude de savoir s'ils pourront un jour rentrer chez eux, reprendre l'école, ou s'ils seront contraints de partir à nouveau", souligne la patronne de l'Unicef Catherine Russell dans un communiqué.

"Le déplacement leur a peut-être sauvé la vie, mais c'est un changement très déstabilisant", ajoute-t-elle. "Nous disposons des outils et des connaissances nécessaires pour répondre à ce défi croissant auquel sont confrontés les enfants, mais nous agissons beaucoup trop lentement".

L'Unicef appelle les dirigeants de la planète à se pencher sur cette question lors de la COP28 sur le climat à Dubaï dans quelques semaines.

Il faut préparer ces enfants, y compris ceux qui sont déjà déracinés, "à vivre dans un monde où le climat a changé", souligne Laura Healy.

Même si les impacts grandissants du changement climatique frappent partout, le rapport pointe du doigt des zones particulièrement vulnérables.

Ainsi, les Philippines, l'Inde et la Chine sont les pays les plus touchés en nombre absolu (près 23 millions de déplacements d'enfants en 6 ans), en raison de leur très large population, de leur situation géographique, mais aussi de plans d'évacuation préventifs.

Mais en se penchant sur la proportion d'enfants déplacés, l'image met en lumière la vulnérabilité de l'Afrique et des petites îles. La Dominique a ainsi vu 76% de ses enfants déplacés en 6 ans, Cuba et Saint-Martin plus de 30%, Vanuatu 25%, les Philippines 23%...


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.