Cisjordanie: Un Palestinien tué dans des heurts avec des Israéliens

Un Palestinien inspecte les dégâts causés à un magasin du village de Huwara, en Cisjordanie occupée par Israël, après une attaque nocturne menée par des colons israéliens (Photo, AFP).
Un Palestinien inspecte les dégâts causés à un magasin du village de Huwara, en Cisjordanie occupée par Israël, après une attaque nocturne menée par des colons israéliens (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 07 octobre 2023

Cisjordanie: Un Palestinien tué dans des heurts avec des Israéliens

  • Située au sud de la grande ville palestinienne de Naplouse, Huwwara a été le théâtre depuis le début de l'année de plusieurs attaques mortelles à l’arme à feu menées par des Palestiniens
  • Après minuit, vendredi, "des dizaines de civils israéliens se sont rassemblés" et "durant ce rassemblement, des civils israéliens et des résidents palestiniens de la ville ont lancé des pierres"

RAMALLAH: Un Palestinien a été tué vendredi par balles lors de heurts nocturnes avec des colons et des soldats israéliens à Huwwara, ville du nord de la Cisjordanie occupée théâtre de violences récurrentes depuis le début de l'année, selon des sources concordantes.

"Labib Mohammad Labib Dmidi, âgé de 19 ans, a été tué par des balles de colons dans le cœur dans la ville de Huwwara", écrit le ministère de la Santé palestinien dans un bref communiqué sans plus de détail sur les circonstances de sa mort.

Le maire de Huwwara, Moïn Dmidi, a indiqué à l'AFP, en citant des témoins, que le jeune Palestinien s'était réfugié sur le toit de sa maison, attaquée par des colons et que l'un d'entre eux l'avait alors tué par balles.

"Plus de 200 colons se sont rassemblés au milieu de Huwwara après minuit, en criant et en dansant, certains d'entre eux le visage masqué", a déclaré vendredi à l'AFP un autre habitant, Abed Rohman Dmidi, journaliste, joint par téléphone.

"Ils ont commencé à lancer des pierres en direction de certaines maisons, puis les jeunes [...] ont essayé de défendre leurs maisons en lançant des pierres", a-t-il ajouté.

Un communiqué de l'armée israélienne laisse entendre que le Palestinien a peut-être été tué par un tir de ses soldats.

Après minuit, vendredi, "des dizaines de civils israéliens se sont rassemblés" à Huwwara et "durant ce rassemblement, des civils israéliens et des résidents palestiniens de la ville ont lancé des pierres", écrit l’armée, qui dit avoir eu recours à des "moyens anti-émeutes" pour "faire cesser les affrontements".

Les soldats ont également ouvert le feu "à balles réelles" sur "un suspect" qui avait lancé "un pavé sur un véhicule israélien", ajoute l’armée, indiquant que l'homme avait été touché. Interrogé par l'AFP, un porte-parole militaire n'a pas été en mesure de confirmer si le Palestinien avait été blessé ou tué.

Le Croissant-Rouge palestinien a indiqué de son côté avoir traité sur place 58 personnes ayant inhalé des gaz lacrymogènes.

Un communiqué de l'armée israélienne laisse entendre que le Palestinien a peut-être été tué par un tir de ses soldats.

Provocation

"Des dizaines de civils israéliens se sont rassemblés" à Huwwara, "des civils israéliens et des résidents palestiniens de la ville ont (ensuite) lancé des pierres", écrit l’armée, qui dit avoir eu recours à des "moyens anti-émeutes" pour "faire cesser les violences".

Les soldats ont ouvert le feu "à balles réelles" et touché "un suspect" qui avait lancé "un pavé sur un véhicule israélien", ajoute-t-elle.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères a condamné un "crime odieux commis par un colon haineux et raciste" et qui témoigne de la "perpétuation des crimes et des attaques des milices organisées de colons contre notre peuple".

L'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient, Tor Wennesland, a condamné les attaques des colons et a appelé Israël à protéger les civils.

"Je suis indigné par l'incitation continue, les provocations et l'absence de responsabilité pour ces crimes violents", a-t-il dit dans un communiqué.

La descente nocturne de colons sur Huwwara a eu lieu quelques heures après qu'un Palestinien a tiré à l'arme automatique sur une voiture sans que les civils israéliens à bord ne soient touchés. Il a ensuite été abattu par des soldats israéliens selon l'armée.

«Vandalisme»

Située au sud de la grande ville palestinienne de Naplouse, Huwwara a été le théâtre depuis le début de l'année de plusieurs attaques mortelles à l'arme à feu menées par des Palestiniens contre des voitures transportant des Israéliens et de descentes de représailles violentes de colons juifs des environs contre la population locale.

Le ministère des Affaires étrangères palestinien a condamné les événements de la nuit en parlant d'un "crime odieux commis par un colon haineux et raciste" témoignant de la "perpétuation des crimes et des attaques des milices organisées de colons contre notre peuple".

La descente nocturne de colons sur Huwwara a eu lieu quelques heures après qu'un Palestinien eut été abattu dans le secteur par des soldats israéliens après avoir ouvert le feu à l'arme automatique sur une voiture sans que les civils israéliens à bord du véhicule ne soient touchés, selon l'armée.

L'armée a fait état "d'informations [...] sur des actes de vandalisme contre des biens de résidents palestiniens de la ville par des civils israéliens".

En février, des dizaines de colons israéliens avaient mis le feu à de nombreux bâtiments de la ville après une attaque palestinienne à l'arme à feu ayant coûté la vie à deux Israéliens.

Au moins 247 Palestiniens, 32 Israéliens, une Ukrainienne et un Italien ont été tués depuis le début de l'année dans des violences liées au conflit israélo-palestinien, selon un décompte de l'AFP établi à partir de sources officielles israéliennes et palestiniennes.

Ces statistiques incluent, côté palestinien, des combattants et des civils parmi lesquels des mineurs, et côté israélien, en majorité des civils parmi lesquels des mineurs, et trois membres de la minorité arabe.


Pour l'Iran, le mandat d'arrêt de la CPI contre Netanyahu signifie «la mort politique» d'Israël

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  • Dans cette première réaction officielle de l'Iran, M. Salami a qualifié les mandats d'arrêt de la CPI de "mesure bienvenue"
  • Israël et des pays alliés ont critiqué la décision de la CPI d'émettre jeudi des mandats d'arrêt à l'encontre de M. Netanyahu et de son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant

TEHERAN: Le chef des Gardiens de la Révolution iraniens a estimé vendredi que les mandats d'arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) à l'encontre du Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et son ancien ministre de la Défense signifiaient la "mort politique" d'Israël.

"Cela signifie la fin et la mort politique du régime sioniste, un régime qui vit aujourd'hui dans un isolement politique absolu dans le monde et dont les responsables ne peuvent plus se rendre dans d'autres pays", a déclaré le général Hossein Salami, chef des Gardiens de la Révolution, armée idéologique de la République islamique, dans un discours diffusé par la télévision d'Etat.

Dans cette première réaction officielle de l'Iran, M. Salami a qualifié les mandats d'arrêt de la CPI de "mesure bienvenue" et de "grande victoire pour les mouvements de résistance palestinien et libanais", respectivement le Hamas et le Hezbollah, tous deux soutenus par la République islamique.

Israël et des pays alliés ont critiqué la décision de la CPI d'émettre jeudi des mandats d'arrêt à l'encontre de M. Netanyahu et de son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024".

La CPI a aussi émis un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du mouvement islamiste palestinien Hamas, pour les mêmes chefs, "sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", jour de l'attaque sans précédent du Hamas en Israel, qui a déclenché la guerre en cours dans la bande de Gaza.

L'Iran fait du soutien à la cause palestinienne un des piliers de sa politique étrangère depuis l'instauration de la République islamique en 1979, et ne reconnaît pas l'Etat d'Israël.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de M. Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

 


L'aviation israélienne pilonne la banlieue sud de Beyrouth, 22 morts dans l'est du Liban

Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
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  • L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités
  • L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah

BEYROUTH: L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités, le Hezbollah revendiquant sa frappe la plus profonde en Israël depuis plus d'un an d'hostilités.

L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah.

Les raids ont été précédés par des appels de l'armée israélienne à évacuer certains quartiers.

Les images de l'AFPTV montraient d'épaisses colonnes de fumée sur la banlieue sud de la capitale libanaise, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes quotidiennes qui la visent depuis fin septembre.

Les frappes, qui s'étaient arrêtées mardi, ont repris au lendemain du départ de l'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente d'arracher un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah pro-iranien.

Après Beyrouth, il devait rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

Des frappes israéliennes ont également visé jeudi l'est et le sud du Liban, bastions du Hezbollah, selon l'ANI.

Les frappes de "l'ennemi israélien" sur cinq zones de la région de Baalbeck (est) ont coûté le vie à 22 personnes, a indiqué le ministère de la Santé.

L'ANI a précisé qu'une frappe sur le village de Makneh dans cette région avait entraîné la mort d'au moins quatre membres d'une même famille.

La coordinatrice spéciale de l'ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert s'est rendue sur le site de Baalbeck, classé au patrimoine mondial de l'Unesco, qui a annoncé lundi placer sous "protection renforcée provisoire" 34 sites culturels au Liban menacés par les bombardements israéliens, et octroyer une assistance financière d'urgence pour sauver le patrimoine de ce pays.

- Khiam -

Pour sa part, la formation islamiste a annoncé jeudi avoir lancé des missiles sur une base aérienne près de la ville d'Ashdod, dans sa première attaque contre le sud d'Israël.

Dans un communiqué, le Hezbollah a précisé que cette base à l'est d'Ashdod se trouvait "à 150 km de la frontière" israélo-libanaise.

C'est la première fois que le Hezbollah annonce viser un objectif aussi éloigné de la frontière depuis plus d'un an d'affrontements.

La formation pro-iranienne a également revendiqué des tirs contre le nord d'Israël, où les secours ont annoncé qu'un homme était mort après avoir été blessé à la suite de tirs de projectiles en Galilée.

Dans le sud du Liban frontalier d'Israël, le Hezbollah a fait état dans neuf communiqués distincts d'attaques menées par le mouvement contre des soldats israéliens dans et autour du village de Khiam.

Les médias officiels libanais ont affirmé que l'armée israélienne dynamitait des maisons et bâtiments dans cette localité proche de la frontière israélienne.

Les violences entre Israël et le Hezbollah, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.583 morts depuis octobre 2023 au Liban.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.


La CPI émet des mandats d'arrêt contre Netanyahu, Gallant et Deif

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
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  • La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire
  • Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a émis jeudi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes".

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye.

Dans un autre communiqué, elle émet un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, également pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La cour "a émis à l'unanimité un mandat d'arrêt contre M. Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, communément appelé +Deif+, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'État d'Israël et de l'État de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023".

Classés "secrets" 

Les mandats d'arrêt ont été classés "secrets", afin de protéger les témoins et de garantir la conduite des enquêtes, a déclaré la cour.

Mais la CPI "considère qu'il est dans l'intérêt des victimes et de leurs familles qu'elles soient informées de l'existence des mandats".

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé en mai à la cour de délivrer des mandats d'arrêt contre Netanyahu et Gallant (qui a été limogé début novembre par le Premier ministre israélien) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés à Gaza.

M. Khan a également demandé des mandats d'arrêt contre de hauts dirigeant du Hamas, dont Mohammed Deif, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Selon Israël, Deif a été tué par une frappe le 13 juillet dans le sud de Gaza, bien que le Hamas nie sa mort.

Le procureur a depuis abandonné la demande de mandats d'arrêt contre le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le chef du Hamas dans la bande de Gaza Yahya Sinouar, dont les morts ont été confirmées.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé jeudi un nouveau bilan de 44.056 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an.

Au moins 71 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 104.268 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.