L'Ukraine, laissée-pour-compte de l'accord sur le «shutdown» aux Etats-Unis

Le président américain Joe Biden arrive pour la messe à l'église catholique Holy Trinity à Washington, le 30 septembre 2023 (Photo, AFP).
Le président américain Joe Biden arrive pour la messe à l'église catholique Holy Trinity à Washington, le 30 septembre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 02 octobre 2023

L'Ukraine, laissée-pour-compte de l'accord sur le «shutdown» aux Etats-Unis

  • La question du budget, extrêmement politisée à Washington, pèse sur le sort de l'assistance militaire, avec la crainte de répercussions sur le terrain, à des milliers de kilomètres de là
  • M. Biden et son camp démocrate soutiennent que l'Amérique a le devoir d'aider l'Ukraine à résister à l'invasion lancée par le président russe Vladimir Poutine

WASHINGTON: L'avenir de l'aide américaine à l'Ukraine est en jeu après l'accord provisoire aux Etats-Unis pour éviter une paralysie de l'administration fédérale, même si le président Joe Biden se veut rassurant sur la poursuite de son soutien.

Moins de dix jours après une visite du président ukrainien Volodymyr Zelensky à Washington, le compromis trouvé samedi soir au Congrès américain laisse de côté une nouvelle aide, à laquelle s'opposent des membres de la droite dure.

La question du budget, extrêmement politisée à Washington, pèse sur le sort de l'assistance militaire, avec la crainte de répercussions sur le terrain, à des milliers de kilomètres de là.

M. Biden et son camp démocrate soutiennent que l'Amérique a le devoir d'aider l'Ukraine à résister à l'invasion lancée par le président russe Vladimir Poutine. Dans le cas contraire, avertissent-ils, les autocrates seraient encouragés à l'avenir.

Dimanche, le démocrate a exhorté le président républicain de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, à cesser de "jouer" avec le budget, et à accepter de faire passer une mesure distincte sur une aide additionnelle à l'Ukraine au plus vite.

"Je veux le dire à nos alliés, au peuple américain et au peuple d'Ukraine, vous pouvez compter sur notre soutien. Nous n'abandonnerons pas" l'Ukraine, a-t-il dit depuis la Maison Blanche.

Les autorités ukrainiennes ont réagi en indiquant qu'elles "travaillaient activement" avec Washington pour s'assurer qu'une nouvelle aide soit bien dans les tuyaux.

L'Union européenne, de son côté, s'est dite "surprise", par la voix de son chef de la diplomatie, Josep Borrell, regrettant "profondément la décision des Etats-Unis". "J'espère que cette décision ne sera pas définitive et que l'Ukraine continuera à bénéficier du soutien des Etats-Unis", a-t-il ajouté.

Climat polarisé

Cependant, le message que toute cette situation envoie au monde, à savoir que non seulement les républicains, mais aussi certains démocrates, sont prêts à sacrifier l'Ukraine pour des questions de politique intérieure, est dommageable, estime l'analyste Brett Bruen, interrogé par l'AFP.

"Cela devrait inquiéter les dirigeants à Kiev, et je pense qu'à Moscou ils sont en train de célébrer les signaux selon lesquels notre soutien pourrait être en train de faiblir", a ajouté l'ancien diplomate américain et président du groupe Global Situation Room.

L'Ukraine est déjà préoccupée par l'idée d'un possible retour à la Maison Blanche du républicain Donald Trump, qui a par le passé chanté les louanges de Vladimir Poutine.

Des responsables démocrates ont indiqué samedi qu'ils s'attendaient à ce qu'une mesure séparée sur l'aide à l'Ukraine soit présentée dans les jours à venir.

La Maison Blanche avait initialement réclamé que la loi de finances votée par les élus comprenne 24 milliards de dollars d'aide militaire et humanitaire pour Kiev. Il n'était pas clair si la nouvelle aide demandée serait du même montant.

Et dans un climat politique ultra polarisé, la tâche s'annonce rude.

A un peu plus d'un an de la présidentielle américaine, la question ukrainienne fait régulièrement l'objet de polémiques, avec des interrogations sur le flot d'aide envoyé par Washington à Kiev - notamment 43 milliards de dollars d'assistance militaire.

Au Congrès, une lutte fratricide se prépare: un meneur de la droite dure, l'élu de Floride Matt Gaetz -- l'un des opposants les plus fermes à l'octroi de davantage d'aide à l'Ukraine - a annoncé qu'il déposerait une motion pour destituer Kevin McCarthy.

Si ce dernier survit au vote, il a aussi ses exigences.

"Je vais m'assurer que les armes soient fournies à l'Ukraine, mais ils n'obtiendront pas de gros ensemble (d'aides) si la frontière n'est pas sûre", a dit M. McCarthy à CBS dimanche, en allusion à la "crise migratoire" aux Etats-Unis dénoncée par son camp.

Lassitude

Même si Kevin McCarthy dit oui à l'aide à l'Ukraine, probablement dans le cadre d'un accord avec les démocrates pour parvenir à rester président de la Chambre, un autre problème se pose: la lassitude face à la guerre.

Un an et demi après l'invasion russe, le scepticisme s'étend à certains républicains modérés, qui disent ne pas vouloir faire de "chèque en blanc" à Kiev.

Et face à l'inflation enregistrée aux Etats-Unis, des électeurs américains semblent avoir les mêmes doutes.

Un sondage ABC/Washington Post publié le 24 septembre montrait que 41% des personnes interrogées pensaient que Washington en faisait trop pour soutenir l'Ukraine, contre 33% en février et 14% en avril 2022.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.