Washington alerte sur un lourd déploiement militaire serbe à la frontière du Kosovo

Des officiers de police du Kosovo fouillent un restaurant et un bâtiment dans la partie nord dominée par les Serbes de la ville ethniquement divisée de Mitrovica, le 29 septembre 2023. (AFP)
Des officiers de police du Kosovo fouillent un restaurant et un bâtiment dans la partie nord dominée par les Serbes de la ville ethniquement divisée de Mitrovica, le 29 septembre 2023. (AFP)
Short Url
Publié le Samedi 30 septembre 2023

Washington alerte sur un lourd déploiement militaire serbe à la frontière du Kosovo

  • Washington «appelle la Serbie à retirer (ses) troupes», a déclaré un porte-parole de la Maison Blanche, en annonçant un renforcement de la présence de la force de l'Otan au Kosovo
  • Les relations entre Belgrade, qui refuse toujours de reconnaître l'indépendance déclarée en 2008 par Pristina, vont de crise en crise mais le dernier accès de fièvre en date est le plus grave depuis plusieurs années

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont alerté vendredi sur un "important déploiement militaire serbe le long de la frontière avec le Kosovo" à un moment où les tensions entre Pristina et Belgrade sont très vives.

Washington "appelle la Serbie à retirer (ses) troupes", a déclaré un porte-parole de la Maison Blanche, en annonçant un renforcement de la présence de la force de l'Otan au Kosovo.

A Belgrade, le président serbe Aleksandar Vucic, rendant compte devant les médias d'un échange vendredi avec le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, a accusé Washington de proférer des "contre vérités" sans démentir explicitement la présence de militaires serbes près de la frontière avec le territoire.

Il a indiqué n'avoir "pas signé" pour ordonner le "plus haut niveau de préparation au combat" des forces serbes, et a assuré: "Nous n'avons même pas la moitié des troupes que nous avions il y a deux ou trois mois" dans la zone à proximité de la frontière avec le Kosovo.

Les relations entre Belgrade, qui refuse toujours de reconnaître l'indépendance déclarée en 2008 par Pristina, vont de crise en crise mais le dernier accès de fièvre en date est le plus grave depuis plusieurs années.

L'Otan s'est dite prête vendredi à renforcer les effectifs de la Kfor, la force qu'elle déploie au Kosovo, pour "faire face à la situation" après une attaque menée dimanche dans le nord par un commando lourdement armé.

L'alliance militaire ne précise pas quel type de forces pourrait être déployées, mais le ministère britannique de la Défense a indiqué de son côté qu'un bataillon, soit environ 500 à 650 hommes, avait été mis à disposition de la Kfor, en cas de besoin.

La Maison Blanche a observé "la mise en place sans précédent d'artillerie sophistiquée, de chars et d'unités d'infanterie" à la frontière du Kosovo, a détaillé John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, précisant que ces mouvements de troupes avaient eu lieu "depuis une semaine".

«Intentions»

Il n'a pas souhaité s'exprimer sur les "intentions" de la Serbie ou sur le risque d'une éventuelle invasion du Kosovo.

John Kirby a indiqué qu'Antony Blinken avait appelé le président serbe pour lui exprimer la "préoccupation" américaine et "souligner la nécessité d'une réduction immédiate des tensions et d'un retour au dialogue."

Le conseiller à la sécurité nationale américain Jake Sullivan s'est lui entretenu avec le Premier ministre kosovar Albin Kurti.

Dans un bref communiqué mercredi, Belgrade avait indiqué que le ministre de la Défense Milos Vucevic s'était rendu, avec le chef d'état-major des armées, le général Milan Mojsilovic, "dans la zone de déploiement d’une partie des unités de l'armée serbe", sans plus de détails.

Les relations entre la Serbie et le Kosovo sont toujours exécrables deux décennies après une guerre meurtrière entre guérilla indépendantiste kosovare et forces serbes qui ne prit fin qu'avec une campagne de bombardements de l'Otan.

Un policier kosovar albanais a été tué dimanche dans une embuscade dans le nord du Kosovo, où les Serbes sont majoritaires dans plusieurs villes. Une fusillade s'en est suivie, opposant les forces spéciales de la police kosovare et un commando lourdement armé, dont les membres identifiés sont des Serbes du Kosovo.

Environ 120 000 Serbes vivent au Kosovo, dont un tiers dans le nord, sur une population d'1,8 million d'habitants, en grande majorité des Albanais kosovars. Les dernières violences remontent au printemps, lorsque les autorités kosovares ont décidé de nommer des maires albanais dans quatre municipalités à majorité serbe.

Cette mesure a déclenché d'importantes manifestations, l'arrestation de trois policiers kosovars par la Serbie et une émeute de manifestants serbes qui a fait plus de 30 blessés parmi les soldats de la KFOR.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Short Url
  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
Short Url
  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Short Url
  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.