Au Guatemala, en proie aux conditions climatiques extrêmes, on apprend à s'adapter

Un récipient contenant de l'eau de pluie (à gauche) et un autre contenant un échantillon d'eau provenant d'un puits artisanal (à droite) lors d'une session de purification de l'eau avec un groupe de femmes indigènes dans le village de Cerro Negro à San Pedro Jocopilas, au Guatemala, le 8 septembre 2023. (AFP)
Un récipient contenant de l'eau de pluie (à gauche) et un autre contenant un échantillon d'eau provenant d'un puits artisanal (à droite) lors d'une session de purification de l'eau avec un groupe de femmes indigènes dans le village de Cerro Negro à San Pedro Jocopilas, au Guatemala, le 8 septembre 2023. (AFP)
Short Url
Publié le Samedi 30 septembre 2023

Au Guatemala, en proie aux conditions climatiques extrêmes, on apprend à s'adapter

  • La saison des pluies s'étendait autrefois de mai à novembre, mais aujourd'hui les précipitations se raréfient en raison de la combinaison du changement climatique et du phénomène El Niño, souligne Save the Children
  • L'ONG alerte d'une possible «crise alimentaire sans précédent» menaçant 3,5 millions de guatémaltèques, pour l'essentiel des membres de la communauté indigène qui représente 42% des 18 millions d'habitants

SACAPULAS, GUATEMALA: "J'envie les gens qui ont de l'eau", souffle Maria Baten, une habitante d'un village du nord du Guatemala où la sécheresse pourrait provoquer "une crise alimentaire sans précédent". Mais dans le sud, "quand il pleut on a peur", se plaint Ilsia Lopez, traumatisée par des tempêtes à répétition.

Dans le département de Quiché, niché dans les montagnes, où vit dans le dénuement une population indigène maya qui se doit désormais d'affronter les effets du changement climatique, Gladys Azañon se lamente: "il y avait de l'eau en abondance partout, mais plus maintenant".

La saison des pluies s'étendait autrefois de mai à novembre, mais aujourd'hui les précipitations se raréfient en raison de la combinaison du changement climatique et du phénomène El Niño, souligne Save the Children.

L'ONG alerte d'une possible "crise alimentaire sans précédent" menaçant 3,5 millions de guatémaltèques, pour l'essentiel des membres de la communauté indigène qui représente 42% des 18 millions d'habitants.

Environ 60% des Guatémaltèques vivent sous le seuil de pauvreté, mais ce taux atteint 80% dans les zones indigènes, où les précipitations sont essentielles pour les cultures.

Pour tenter d'endiguer la menace, l'ONG apprend aux habitants à creuser des canaux d’irrigation, et à "prendre soin" des cultures en confectionnant des engrais et des insecticides naturels, explique à l'AFP Alejandra Flores, directrice par intérim.

"J'envie les gens qui ont de l'eau, je les envie vraiment", avoue larmoyante Maria Baten, 36 ans, dans le village de San Pablo Las Delicias.

Assis sur un tabouret plastique devant sa modeste maison à Sacapulas, effeuillant des épis de maïs aux grains rabougris, Francisco Carrillo, 87 ans, affirme que "le manque d'eau" a fait que "la récolte n'a pas été bonne".

«Corridor sec»

Dans le Quiché, l'eau de pluie est stockée dans des puits individuels. Lorsque le niveau est bas, elle est souvent contaminée par les souillures des animaux. "Les enfants tombent malades", explique Tomasa Ixcotoyac, 40 ans, remontant une eau trouble du fond de son puits.

Save the Children dispense notamment des cours afin d'expliquer comment mettre quelques gouttes de chlore dans l'eau avant de la faire bouillir.

Gladys Azañon, elle, souhaiterait qu'on l'aide à forer des puits profonds pour atteindre les nappes phréatiques pour ne plus compter sur les seules rares pluies pour subsister.

Le gouvernement guatémaltèque prévoit des actions prioritaires dans 160 des 340 municipalités du pays, certaines se trouvant dans un "corridor sec", frappé par l'absence de précipitations.

En collaboration avec l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), il a lancé un projet de 63 millions d'euros destiné à améliorer les systèmes de collecte d'eau.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) est aussi à l'oeuvre en encourageant la diversification de cultures.

Si la sécheresse sévit au Quiché, d'autres régions sont elles frappées par de récurrentes tempêtes qui dévastent maisons et récoltes.

"S'il pleut beaucoup, on court des risques ici", affirme Ilsia Lopez, 31 ans, habitante de Sajubal (sud), une région frappée en 2020 par les terribles ouragans Eta et Iota qui ont fait plus de 200 morts et des milliards de dégâts en Amérique centrale.

Bordé de falaises et de pinèdes, ce village en dehors du "corridor sec" reçoit lui trop de pluie en raison des vents atlantiques qui se heurtent à la chaîne de montagnes de Cuchumatanes.

La récolte de haricots a "pourri" en raison d'un excès d'humidité dans le sol, se désole-t-elle, affirmant que "quand il pleut, on a peur".

Début septembre, le président du Guatemala, Alejandro Giammattei, a dénoncé devant le Conseil de sécurité des Nations unies le fait que son pays est régulièrement classé par les organisations internationales parmi les dix plus vulnérables au changement climatique, alors qu'il est parmi les moins responsables.

"Nous sommes ceux qui subissent le plus de dommages année après année. Est-ce juste?" a-t-il demandé.


Un homme a escaladé Big Ben à Londres avec un drapeau palestinien

Un manifestant brandissant un drapeau palestinien fait un geste depuis le côté de la tour Elizabeth, plus connue sous le nom de « Big Ben », au Palais de Westminster, qui abrite les Chambres du Parlement, dans le centre de Londres, le 8 mars 2025. (Photo par Ben STANSALL / AFP)
Un manifestant brandissant un drapeau palestinien fait un geste depuis le côté de la tour Elizabeth, plus connue sous le nom de « Big Ben », au Palais de Westminster, qui abrite les Chambres du Parlement, dans le centre de Londres, le 8 mars 2025. (Photo par Ben STANSALL / AFP)
Short Url
  • En fin de matinée, cet homme se trouve toujours à plusieurs mètres de haut sur la tour, au bord de la Tamise.
  • L'homme est vêtu d'un manteau noir et d'une casquette, tient un drapeau palestinien ainsi qu'un keffieh.

LONDRES : Un homme a escaladé samedi matin la célèbre tour où se trouve l'horloge de Big Ben à Londres, en brandissant un drapeau palestinien.

La Metropolitan Police a été alertée à 7 h 24 (locales et GMT) de la présence d'un homme grimpant la Tour Elizabeth, au Palais de Westminster, le Parlement britannique, a indiqué la police londonienne dans un communiqué.

« Des agents sont sur les lieux et s'efforcent de mettre fin à l'incident en toute sécurité », a-t-elle ajouté.

En fin de matinée, cet homme se trouve toujours à plusieurs mètres de haut sur la tour, au bord de la Tamise.

Le pont de Westminster a dû être fermé, ce qui a entraîné d'importants embouteillages dans cette zone du centre de Londres.

De nombreuses personnes se sont rassemblées à l'extérieur du cordon de sécurité mis en place par la police.

Les pompiers et des ambulances sont présents.

Trois personnes, membres des services de secours, ont été montées sur une nacelle, l'une d'elles utilisant un mégaphone pour parler à l'homme qui a escaladé la tour.

Celui-ci, vêtu d'un manteau noir et d'une casquette, tient un drapeau palestinien ainsi qu'un keffieh.


Sommet de l'UE sur la défense et l'Ukraine: Starmer salue un "pas en avant historique"

Le président français Emmanuel Macron, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président ukrainien Volodymyr Zelensky posent pour une photo de famille lors d'un sommet tenu à Lancaster House, dans le centre de Londres, le 2 mars 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président ukrainien Volodymyr Zelensky posent pour une photo de famille lors d'un sommet tenu à Lancaster House, dans le centre de Londres, le 2 mars 2025. (AFP)
Short Url
  • Le Premier ministre britannique Keir Starmer a salué vendredi les "progrès" réalisés par l'UE lors de son sommet extraordinaire jeudi sur la défense et l'Ukraine
  • Le dirigeant britannique a également discuté avec le président français Emmanuel Macron vendredi soir

LONDRES: Le Premier ministre britannique Keir Starmer a salué vendredi les "progrès" réalisés par l'UE lors de son sommet extraordinaire jeudi sur la défense et l'Ukraine, estimant qu'ils constituaient un "pas en avant historique", selon une porte-parole de Downing Street.

Keir Starmer s'est entretenu vendredi par visioconférence avec les présidents du Conseil européen et de la Commission, ainsi que les dirigeants du Canada, de la Turquie, de la Norvège et de l'Islande, au lendemain de ce sommet.

Le dirigeant britannique a également discuté avec le président français Emmanuel Macron vendredi soir. Ils ont "comparé leurs notes" sur leur travail visant à obtenir une paix durable en Ukraine, selon Downing Street.

Les pays de l'Union européenne ont donné jeudi leur feu vert à un plan visant à mobiliser jusqu'à 800 milliards d'euros sur quatre ans, afin de renforcer la défense du continent et aider l'Ukraine.

"Le Premier ministre a salué les progrès réalisés par l'Union européenne lors du Conseil européen d'hier, estimant qu'il s'agissait d'un pas en avant historique et d'un autre signe de l'implication accrue de l'Europe", a indiqué la porte-parole.

Keir Starmer a "fait le point sur la diplomatie intensive entre les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et l'Ukraine et s'est félicité du potentiel des pourparlers de paix en Arabie saoudite la semaine prochaine", a ajouté la porte-parole.

Les dirigeants ont aussi discuté de la "coalition des (pays) volontaires" susceptibles d'aider à un maintien de la paix en Ukraine dans l'éventualité d'un accord de cessez-le-feu.

Selon Londres, une vingtaine de pays sont prêts à contribuer, même si les modalités n'ont pas été précisées. Cette éventuelle participation pourrait se faire par un envoi de troupes ou par d'autres moyens, comme un soutien logistique.

Les dirigeants ont aussi souligné "l'importance" d'une réunion prévue mardi à Paris des chefs d'état-major des pays européens prêts à garantir une future paix en Ukraine.


Les experts de l'ONU condamnent la décision d'Israël de rouvrir les «portes de l'enfer» 

Des Palestiniens sont assis à une grande table entourée de décombres de bâtiments détruits alors qu'ils se rassemblent pour l'iftar, le repas de rupture du jeûne pendant le mois du Ramadan à Jabaliya, dans la bande de Gaza, le 6 mars 2025. (AP)
Des Palestiniens sont assis à une grande table entourée de décombres de bâtiments détruits alors qu'ils se rassemblent pour l'iftar, le repas de rupture du jeûne pendant le mois du Ramadan à Jabaliya, dans la bande de Gaza, le 6 mars 2025. (AP)
Short Url
  • Les experts ont averti que les fragiles espoirs de paix dans la région continuent de s'évanouir et que la catastrophe humanitaire à Gaza est loin d'être terminée
  • La phase initiale du cessez-le-feu a expiré dimanche sans qu'Israël et le Hamas ne parviennent à un accord sur une prolongation ou sur la suite à donner à l'accord

NEW YORK: Plus de 20 experts indépendants des droits de l'homme des Nations unies ont dénoncé la décision du gouvernement israélien de bloquer toute aide humanitaire à Gaza et de reprendre le siège total du territoire.

Ils ont averti que cette décision enfreignait les termes de l'accord de cessez-le-feu avec le Hamas, violait le droit international et mettait en péril les perspectives de paix.
Dans une déclaration commune publiée jeudi, les experts ont condamné la décision prise dimanche par Israël de suspendre les livraisons de tous les biens à Gaza, y compris l'aide vitale. Cette décision fait suite à l'annonce par le cabinet de guerre israélien qu'il était prêt à se retirer de l'accord de cessez-le-feu, certains ministres appelant ouvertement à la réouverture des «portes de l'enfer» dans l'enclave ravagée par la guerre.

«Cette action constitue une violation flagrante du droit international», ont déclaré les experts. «En tant que puissance occupante, Israël est légalement tenu d'assurer la fourniture de nourriture, de fournitures médicales et d'autres formes d'aide en quantité suffisante.»

«En bloquant ces services essentiels, y compris ceux qui sont indispensables à la santé sexuelle et reproductive et à l'aide aux personnes handicapées, Israël arme l'aide humanitaire.»

Ces actions représentent «de graves violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme», ont-ils ajouté, et pourraient constituer des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité en vertu du Statut de Rome.

Parmi les experts indépendants qui ont apposé leur nom à la déclaration figurent Francesca Albanese, rapporteuse spéciale sur les droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés, et Michael Fakhri, rapporteur spécial sur le droit à l'alimentation. Les rapporteurs spéciaux font partie de ce que l'on appelle les procédures spéciales du Conseil des droits de l'homme des Nations unies. Ce sont des experts indépendants qui travaillent sur une base volontaire, ne font pas partie du personnel de l'ONU et ne sont pas rémunérés pour leur travail.

Ils ont également critiqué l'approche générale d'Israël à l'égard de l'accord de cessez-le-feu, qui avait été initialement salué comme une voie vers la paix. Or, au lieu de favoriser la cessation des hostilités, l'accord a été marqué par la poursuite de la violence et de la destruction.

Au moins 100 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis l'entrée en vigueur de l'accord le 19 janvier. Le nombre total de morts dans le territoire depuis le début de la guerre en octobre 2023 s'élève désormais à 48 400, alors que les forces israéliennes poursuivent leurs frappes aériennes et leurs assauts au sol.

«Les conditions difficiles du cessez-le-feu, marquées par une aide limitée et de maigres ressources, n'ont fait qu'exacerber les souffrances de la population de Gaza», écrivent les experts.

«La décision de réimposer un siège total à Gaza – où 80% des terres agricoles et des infrastructures civiles ont déjà été détruites – ne manquera pas d'aggraver la crise humanitaire.

Alors que certains États et organisations régionales ont tenté de justifier les actions d'Israël comme une réponse aux violations présumées du cessez-le-feu par le Hamas, les experts ont noté que les violations répétées de l'accord par Israël n'ont en grande partie pas été signalées.

Ils ont appelé les médiateurs de l'accord de cessez-le-feu, l'Égypte, le Qatar et les États-Unis, à intervenir pour aider à préserver l'accord conformément aux obligations internationales. Ils ont également souligné que les actions d'Israël devaient être considérées dans le contexte de l'occupation illégale des territoires palestiniens, une situation à laquelle la Cour internationale de justice a exigé qu'il soit mis fin.

Les experts ont conclu en lançant un appel pressant à une action mondiale: «Les nations doivent rappeler leurs obligations en vertu du droit international et agir pour mettre fin à cette agression brutale contre le peuple palestinien. La communauté internationale ne peut pas permettre que l'anarchie et l'injustice prévalent.»

Alors que le monde observe les effets dévastateurs de la dernière décision israélienne, les experts ont averti que les fragiles espoirs de paix dans la région continuent de s'évanouir et que la catastrophe humanitaire à Gaza est loin d'être terminée.
La phase initiale du cessez-le-feu a expiré dimanche sans qu'Israël et le Hamas ne 
parviennent à un accord sur une prolongation ou sur la suite à donner à l'accord.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com