PARIS: La Maison Poincaré, premier musée des mathématiques de France, ouvrira ses portes samedi dans le Quartier latin à Paris avec l'ambition de "faire aimer" la discipline à tous les publics, surtout les plus réticents, dès l'adolescence.
Voulu par l'ancien député et mathématicien Cédric Villani, médaillé Fields 2010, l'équivalent du Prix Nobel de maths, le musée est constitué d'un espace de 900 m2 adossé à l'Institut Henri-Poincaré (IHP), un centre international de recherche rattaché au CNRS et à l'université de la Sorbonne, dans le coeur historique du Paris étudiant.
Le mathématicien @VillaniCedric était présent à l’#inauguration officielle du nouveau #musée des #mathematiques à la #MaisonPoincaré @InHenriPoincare. Il nous en parle ? pic.twitter.com/bFtwz69Ia4
— Studyrama (@studyrama) September 27, 2023
Bien qu'associé aux plus grands mathématiciens, dont Jean Perrin, prix Nobel de physique en 1926, qui y avait son bureau, le musée ne prétend pas présenter l'histoire de la discipline.
"Nous voulons montrer les mathématiques en action", explique Sylvie Benzoni, directrice de la Maison Poincaré lors de son inauguration, mercredi.
"Les maths sont une matière scolaire qui marque, et pas toujours dans le sens positif, donc on a envie qu'elles marquent d'une autre façon", développe la mathématicienne, professeure à l'Université Lyon 1.
Discipline universelle
La Maison Poincaré, qui vise 30.000 visiteurs par an dont 20.000 scolaires, s'adresse à tous à partir de la fin du collège. La classe de 4e est généralement considérée comme le moment critique où beaucoup décrochent de la discipline, dans un pays où le niveau des élèves en maths figure parmi les plus faibles de l'Union européenne.
Le travail des médiateurs scientifiques du musée se veut "complémentaire" de celui des enseignants. "Seuls ou avec leurs élèves, les enseignants pourront expérimenter les maths autrement. Et de retour en classe, ils auront une nouvelle façon de les appréhender donc de les faire aimer", espère Nathalie Drach-Temam, présidente de l'Université Paris-Sorbonne.
La Maison Poincaré s'adresse "surtout aux gens qui sont fâchés avec les maths !", abonde Cédric Villani, qui a initié le projet il y a douze ans.
"Ici, on est encouragés à errer. Dans bien des cas il ne s'agira pas de comprendre le fond mais de sentir les maths pour comprendre à quel point c'est une discipline universelle et humaine", a ajouté le mathématicien, visiblement ému.