MOGADISCIO : Plusieurs personnes blessées vendredi dans un attentat-suicide dans le centre de la Somalie ont succombé durant la nuit, portant le bilan à au moins 16 morts, dont une dizaine de civils et plusieurs hauts gradés de l'armée, ont indiqué samedi des sources sécuritaires à l'AFP.
Le bilan initial de cet attentat perpétré par un kamikaze à l'entrée d'un stade où était attendu le Premier ministre somalien Rooble Mohammed Hussein, dans la partie Sud de la ville de Galkayo, était de six morts dont trois hauts gradés.
Un responsable militaire de Galkayo, le colonel Ahmed Dahir, avait indiqué vendredi à l'AFP que «le kamikaze visait des hauts responsables militaires qui se trouvaient près de l'entrée du stade».
«Le nombre de tués dans l'explosion a augmenté ce (samedi) matin: 16 personnes ont péri, pour la plupart des civils», a déclaré Abdullahi Suleyman, un responsable sécuritaire local joint par téléphone.
Selon un responsable de la police, Ahmed Abdiasiz, «l'endroit de l'explosion était bondé, donc beaucoup de gens grièvement blessés ont succombé plus tard». «En plus des militaires, une dizaine de civils a péri», a-t-il ajouté, sans préciser le nombre ou le grade des militaires tués.
Les islamistes radicaux shebab, liés à Al-Qaïda, ont revendiqué, dans un bref communiqué, l'attentat qui visait selon eux le Premier ministre. Celui-ci n'était pas encore arrivé au moment de l'explosion.
Les shebab ont affirmé que plusieurs officiers de l'armée avaient péri, citant les commandants de deux unités militaires locales.
Galkayo, à 600 km au nord de Mogadiscio est à cheval entre deux Etats semi-autonomes de Somalie: sa partie Sud est dans l'Etat du Galmudug et sa partie Nord dans celui du Puntland. La ville a été le théâtre ces dernières années de violences meurtrières entre les troupes des deux Etats et entre les clans rivaux occupant ses parties Nord et Sud.
«Mon oncle figure parmi les morts, c'est un des responsables militaires tués (...) il va être enterré bientôt avec quatre de ses collègues tués dans l'explosion», a déclaré samedi à l'AFP Dahir Ali, un habitant de Galkayo.
Selon un autre habitant, Mumin Adan, «la ville est en deuil et de nombreux corps sont inhumés au cimetière principal. J'y ai vu plus de dix personnes amenées pour être enterrées».
La Somalie a plongé dans le chaos depuis la chute du régime militaire du président Siad Barré en 1991, suivie d'une guerre de chefs de clans et de la montée en puissance des shebab.
Ces derniers ont contrôlé la capitale somalienne avant d'en être évincés en 2011 par les troupes de l'Union africaine (UA) qui soutiennent le fragile gouvernement somalien. Ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d'où ils mènent leurs opérations.