Allemagne: Près d'un ancien camp nazi, l'extrême droite reste à la porte de la mairie

Une personne vote le jour des élections locales à la bibliothèque municipale de Nordhausen, dans le centre de l'Allemagne (Photo, AFP).
Une personne vote le jour des élections locales à la bibliothèque municipale de Nordhausen, dans le centre de l'Allemagne (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 25 septembre 2023

Allemagne: Près d'un ancien camp nazi, l'extrême droite reste à la porte de la mairie

  • Le site du camp abrite aujourd'hui un mémorial et un musée au milieu d'une campagne verdoyante
  • La victoire d'un candidat de l'extrême droite aurait été «une catastrophe»

NORDHAUSEN: Le parti allemand d'extrême droite AfD a échoué dimanche à conquérir sa première mairie d'une ville de taille moyenne, à Nordhausen, dans l'est du pays, près d'un ancien camp de concentration nazi.

L'élection avait doublement valeur de symbole dans un contexte de forte poussée de la formation Alternative pour l'Allemagne (AfD) dans les sondages et de craintes de remise en cause du travail de mémoire mené par l'Allemagne depuis la Seconde guerre mondiale.

Le candidat d'extrême droite Jörg Prophet a été devancé par le maire sortant de cette ville de 40.000 habitants, située en ex-RDA, au deuxième tour de scrutin, selon les résultats annoncés en début de soirée.

L'ancien entrepreneur de 61 ans était donné favori après sa large avance au premier tour. Le sortant Kai Buchmann, sans étiquette, a réalisé une remontée inattendue et l'emporte finalement avec 54,9% des voix.

"Le résultat de ces élections me soulage d'un énorme poids, car il montre clairement que le révisionnisme historique, une attitude qui minimise les souffrances des victimes des camps de concentration, n'est pas une solution", a réagi sur la chaîne NTV Jens-Christian Wagner, directeur de la Fondation qui administre l'ancien camp nazi de Mittelbau-Dora, situé à moins de dix kilomètres de Nordhausen.

La victoire d'un candidat de l'extrême droite aurait été "une catastrophe", avait-il confié à l'AFP avant le scrutin.

A Mittelbau-Dora, environ 60.000 déportés ont subi le froid, la faim et les mauvais traitements. Ils étaient affectés à la fabrication des fusées V2, ces missiles qui n'ont finalement pas apporté la supériorité militaire escomptée par les nazis. Environ un tiers des prisonniers ont succombé aux conditions de détentions particulièrement brutales.

Le site du camp abrite aujourd'hui un mémorial et un musée au milieu d'une campagne verdoyante. La Fondation, qui gère aussi le camp de Buchenwald, avait prévenu qu'un maire AfD ne serait pas le bienvenu aux commémorations.

«Idéologie nazie»

"L'AfD est un parti d'extrême droite dont l'idéologie est compatible ou au moins très similaire à l'idéologie du national-socialisme", selon Jens-Christian Wagner.

Comme beaucoup d'autres membres de l'AfD, Jörg Prophet a été accusé d'extrémisme et de révisionnisme.

Dans un post de blog en 2020, il a appelé à la fin du "culte de la culpabilité" allemande, en référence aux efforts du pays pour entretenir la mémoire de l'Holocauste et en tirer les leçons afin que l'histoire ne se répète pas.

La rhétorique remettant en cause cette politique mémorielle trouve une audience croissante, selon les experts.

Les électeurs plébiscitent Jörg Prophet "non pas en dépit de ses positions révisionnistes mais précisément à cause d'elles", observe M. Wagner.

Gerd Wille, un habitant de Nordhausen interrogé par l'AFP, estimait avant le second tour qu'une victoire du candidat AfD "apporterait un "vent frais (...) un bon vent" à la commune.

Selon une étude publiée cette semaine par la fondation Friedrich Ebert, les convictions d'extrême droite sont de plus en plus répandues en Allemagne: 8% des sondés s'en réclament, contre 2 à 3% dans les études précédentes.

Série de succès 

Une victoire de l'AfD à Nordhausen aurait conforté la poussée du parti anti-immigration et anti-UE qui surfe sur la grogne d'une partie de l'opinion contre l'actuelle coalition gouvernementale, composée des sociaux-démocrates, des écologistes et des Libéraux, contre l'inflation ou les mesures de protection du climat.

Fin juin, l'AfD a décroché la direction d'une collectivité territoriale en Thuringe, dans le même Etat régional que Nordhausen, et début juillet, elle a fait élire son premier maire dans une commune de quelque 9.000 habitants, en Saxe-Anhalt, autre Land situé dans l'ex-RDA.

Dans les derniers sondages l'AfD pointe en deuxième position au plan national (22%), devant le parti social-démocrate du chancelier Olaf Scholz, et juste derrière les conservateurs (27%), actuellement dans l'opposition.

En Thuringe, la formation est même créditée de 34% des intentions de vote. Des élections régionales sont prévues en septembre 2024 dans cet Etat, ainsi que dans deux autres Länder d'ex-RDA, le Brandebourg et la Saxe.

Jens-Christian Wagner croit que l'AfD pourrait remporter au moins l'un des trois scrutins: "Je pensais que les Allemands avaient appris de leur passé. Mais en ce moment, je suis très inquiet".


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.