Reprise du contrôle d'une prison au Venezuela: armes, drogue et machines à bitcoins

Les autorités vénézuéliennes montrent des armes et des munitions saisies à un puissant gang de détenus qui contrôlait une prison à Tocoron, dans l'État d'Aragua, au Venezuela, le 21 septembre 2023. (AFP)
Les autorités vénézuéliennes montrent des armes et des munitions saisies à un puissant gang de détenus qui contrôlait une prison à Tocoron, dans l'État d'Aragua, au Venezuela, le 21 septembre 2023. (AFP)
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Publié le Vendredi 22 septembre 2023

Reprise du contrôle d'une prison au Venezuela: armes, drogue et machines à bitcoins

  • Mercredi, les autorités ont déployé quelques 11.000 membres de forces de l'ordre avec des blindés pour reprendre la prison au Tren de Aragua (Train d'Aragua), qui a étendu ses tentacules dans tout le pays
  • Tocoron était la base du Tren de Aragua dirigé par Hector Guerrero Flores dit «Niño guerrero» (enfant guerrier), qui y était emprisonné mais semblait pouvoir sortir à sa guise

TOCORON, Venezuela : Lance-roquettes, explosifs, grenades, armes, cocaïne et marijuana mais aussi machine pour «miner» les bitcoins ou motos: les autorités ont exposé jeudi une partie de ce qu'elles ont saisi dans la prison de Tocoron centre-nord, aux mains d'un des gangs les plus redoutés du Venezuela.

Mercredi, les autorités ont déployé quelques 11.000 membres de forces de l'ordre avec des blindés pour reprendre la prison au Tren de Aragua (Train d'Aragua), qui a étendu ses tentacules dans tout le pays et au moins huit autres d'Amérique latine, notamment la Colombie, le Pérou et le Chili.

«Cela a été une opération réussie et impeccable qui nous a permis de porter un coup dur aux groupes criminels», a déclaré le ministre de l'Intérieur et de la Justice, l'amiral Remigio Ceballos, lors d'une conférence de presse donnée dans la cour de la prison.

Tout autour le butin des forces de l'ordre est exposé, comme sur un marché de rue, avec des panneaux explicatifs.

Des fusils sniper et grenades à main sont posées sur une table, deux lance-roquettes antichars, des explosifs et des détonateurs posés à même le sol, alors que des ordinateurs pour miner des bitcoins sont empilés les uns sur les autres. Des paquets de drogues trônent sur d'autres tables.

Les journalistes n'ont pas été autorisés à visiter le reste de la prison.

Tocoron était la base du Tren de Aragua dirigé par Hector Guerrero Flores dit «Niño guerrero» (enfant guerrier), qui y était emprisonné mais semblait pouvoir sortir à sa guise. Les autorités n'ont pas précisé si elles savaient où il se trouve.

Selon une enquête menée par la journaliste vénézuélienne Ronna Risquez, interviewée par l'AFP, la police restait jusqu'alors à l'extérieur et la gestion de la prison était entre les mains de la bande qui rackettait les prisonniers mais offrait des services peu habituels avec piscine, zoo, salles de paris et terrains de sports, comme l'ont confirmé plusieurs épouses de prisonniers.

Des nombreuses femmes et des enfants en bas-âge vivaient dans la prison avec leurs conjoints, ou pouvaient y effectuer de longs séjours.

- «Pas d'impunité» -

Tocoron comptait quelque 1.600 détenus qui ont été transférés dans d'autres prisons du pays. Un «processus de restructuration» du pénitencier va commencer.

M. Ceballos n'a pas donné de chiffres concernant les personnes blessées au cours de l'opération, qui, selon lui, avait été préparée par les forces de sécurité depuis un an.

Quatre fonctionnaires ont été arrêtés lors de la prise de contrôle de Tocoron. Ils sont accusés de complicité avec les criminels qui dirigeaient la prison.

«Il n'y aura pas d'impunité. Nous nous attaquons à tous les criminels et à tous les complices», a promis M. Ceballos.

«Plus de 60 individus appartenant à une grande bande criminelle ont été identifiés, a souligné M. Ceballos, sans mentionner expressément le Tren de Aragua. «Nous sommes en train d'obtenir des informations criminelles de haut niveau» en vue de «futures captures», a-t-il ajouté.

«Ces gangs criminels maltraitaient les prisonniers, c'était une sorte d'esclavage», a-t-il affirmé.

Le ministre a précisé que les animaux du zoo de la prison étaient morts dans un incendie provoqué par les détenus la veille.

Jeudi, des dizaines d'épouses ou mères étaient toujours rassemblées devant les portes du centre attendant des nouvelles de leurs proches et de savoir où ceux-ci ont été transférés.

«Où est mon fils ?», crie Doris Colmenares, mère d'Enyer Colmenares, qui s'est échappé pendant l'expulsion et a été capturé peu après.

«Il s'est rendu», a-t-elle dit à l'AFP, montrant sur son téléphone portable une photo de son fils et d'un autre fugitif à côté des officiers qui les ont capturés.

«Je veux des informations, je veux des réponses», a déclaré Taiselis Nieves, 30 ans, qui attendait de connaître le sort de son mari.

M. Ceballos a déclaré que les forces de sécurité avaient respecté les droits des prisonniers pendant l'opération et que les transferts s'étaient déroulés normalement.

La veille, les membres de familles de détenus accusaient les forces de l'ordre de les avoir volé et d'avoir «pillé» la prison.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.