PARIS: Les autorités françaises se préparent à ouvrir un "espace" de 100 places dédié à l'"enfermement temporaire" à la frontière italienne, si un grand nombre de migrants tentaient d'entrer clandestinement en France, ont annoncé lundi le ministère de l'Intérieur et la préfecture locale.
"Cet espace ne sera ouvert à Menton (sud-est de la France) qu'en cas de dépassement des capacités" du local de police situé dans la ville frontalière de l'Italie, a indiqué à l'AFP le ministère de l'Intérieur.
Cette annonce intervient alors que plus de 12 000 migrants sont arrivés sur les côtes italiennes la semaine dernière, selon les autorités italiennes, dont une écrasante majorité sur la petite île de Lampedusa.
La situation a suscité une onde de choc politique en Italie et relancé le sujet de la solidarité européenne, dont le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin et son homologue italien Matteo Piantedosi ont prévu de discuter lundi soir à Rome.
Les autorités françaises redoutent un afflux à la frontière si une partie des migrants récemment arrivés en Italie tentent de poursuivre clandestinement leur route vers le reste de l'Europe.
D'ordinaire, les migrants en situation irrégulière interpellés à la frontière la nuit sont placés quelques heures dans un local de la police aux frontières (PAF) situé à Menton, lorsqu'il n'est pas possible de les renvoyer immédiatement côté italien.
"Compte tenu du nombre élevé d'interpellations réalisées actuellement, le préfet des Alpes-Maritimes (sud-est) a demandé à une association agréée de sécurité civile de mettre à disposition de la police aux frontières les équipements nécessaires à l'armement temporaire d'un espace supplémentaire d'une capacité de 100 places", a souligné le ministère français de l'Intérieur, précisant que "l'identification du lieu" était "en cours".
Il ne s'agit pas "d'un camp de migrants", a-t-on insisté au ministère, réfutant des informations diffusées dans la presse.
L'objectif est d'"augmenter temporairement les capacités du local de police pour les étrangers en situation irrégulière interpellés, avant leur remise aux autorités italiennes", a confirmé à l'AFP une porte-parole de la préfecture locale.
M. Darmanin avait annoncé la semaine dernière l'envoi de renforts le long de cette frontière.
Avant l'épisode d'arrivées à Lampedusa la semaine dernière, le nombre de migrants interpellés à la frontière était stable dans les Alpes-Maritimes (23.215 interpellations entre janvier et août cette année contre 20.359 en 2022 et 22.143 en 2021), selon les chiffres de la préfecture.