Le sommet G77+Chine appelle à l'unité pour peser face aux pays riches

Le président brésilien Luis Inacio Lula da Silva avant de prononcer un discours lors du sommet G77 + Chine au Palais des congrès de La Havane, le 16 septembre 2023. (Photo, YAMIL LAGE / AFP)
Le président brésilien Luis Inacio Lula da Silva avant de prononcer un discours lors du sommet G77 + Chine au Palais des congrès de La Havane, le 16 septembre 2023. (Photo, YAMIL LAGE / AFP)
Short Url
Publié le Dimanche 17 septembre 2023

Le sommet G77+Chine appelle à l'unité pour peser face aux pays riches

  • «La gouvernance mondiale reste asymétrique. Les Nations unies, le système de Bretton Woods et l'OMC perdent de leur crédibilité. Nous ne pouvons pas nous diviser», a déclaré le président brésilien au sommet du G77+Chine
  • Le sommet du G77+Chine, formé par une centaine de pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine qui représentent 80% de la population mondiale, a débuté vendredi à La Havane

LA HAVANE: Le sommet du G77+Chine s'est achevé samedi à La Havane sur un appel à l'"unité" pour peser face aux pays riches, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva incitant à renforcer les "revendications" concernant le numérique et la transition énergétique.

"La gouvernance mondiale reste asymétrique. Les Nations unies, le système de Bretton Woods et l'OMC perdent de leur crédibilité. Nous ne pouvons pas nous diviser", a déclaré le président brésilien.

"Nous devons renforcer nos revendications à la lumière de la quatrième révolution industrielle", a ajouté le dirigeant de la première économie latino-américaine, en référence à l'essor du numérique, de l'intelligence artificielle, des biotechnologies.

Pour Lula da Silva, la "révolution numérique" et "la transition énergétique" sont "deux transformations majeures en cours". "Elles ne peuvent être façonnées par une poignée d'économies riches, rééditant la relation de dépendance entre le centre et la périphérie".

Le sommet du G77+Chine, formé par des pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine qui représentent 80% de la population mondiale, avait débuté vendredi à La Havane. Le Groupe, créé en 1964 par 77 pays, compte désormais 134 nations. La Chine a participé comme acteur externe.

Des représentants d'une centaine de pays étaient présents à La Havane pour ce sommet extraordinaire ayant pour thème le "rôle de la science, de la technologie et de l'innovation" dans le développement.

Une trentaine de chefs d’État et de gouvernement ont fait le déplacement, parmi lesquels le président argentin Alberto Fernandez, le Colombien Gustavo Petro, l'Angolais João Lourenço, le Rwandais Paul Kagame, ou encore l'émir du Qatar, le Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani et le président palestinien Mahmoud Abbas.

Le secrétaire de l'ONU, Antonio Guterres, était présent.

«Acmé»

Lors du discours inaugural, le président cubain Miguel Diaz-Canel, dont le pays occupe la présidence tournante du groupe depuis janvier, a appelé à "changer les règles du jeu" économique international, selon lui "hostile au progrès" des pays du sud.

Plusieurs orateurs ont évoqué les inégalités mondiales mises au jour par la pandémie de Covid-19 et la nécessité de réduire la dette des pays les plus pauvres pour financer la transition climatique.

Dans leur déclaration finale, les membres du G77+Chine ont réaffirmé leur "engagement à renforcer l'unité" du groupe pour "consolider son rôle dans l'arène internationale".

Ils ont réitéré la "nécessité urgente de réformer à fond l'architecture financière internationale" pour qu'elle soit "plus inclusive et plus coordonnée".

"Nous constatons avec une vive inquiétude que les graves problèmes que l'ordre économique international cause, parce qu'injuste, aux pays en développement ont atteint leur acmé", écrivent-t-ils.

Ils citent notamment les conséquences de la pandémie, les tensions géopolitiques, l'inflation, la perte de la biodiversité, les crises financières, "sans qu'apparaissent clairement à ce jour une feuille de route qui permette de faire face à ces problèmes mondiaux".

Le Groupe, qui sera présidé en 2024 par l'Ouganda, demande également d'"élever la représentation des pays en développement dans les organes mondiaux de prise de décision".

Ses membres ont adopté une deuxième déclaration qui "salue la demande du gouvernement du Mexique de reprendre ses activités" au sein du G77+Chine, a annoncé en conférence de presse, Rodolfo Benitez, directeur des Affaires multilatérales du ministère cubain des Affaires étrangères.

Le Mexique, qui a quitté le Groupe dans les années 1990, a exprimé samedi, par la voix de sa ministre des Affaires étrangères, Alicia Barcenas, son souhait de réintégrer ce forum.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Short Url
  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
Short Url
  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Short Url
  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.