PARIS : Le "Beauvau de la sécurité" annoncé par Emmanuel Macron sera lancé fin janvier, durera jusqu'à mai et prendra la forme d'un "grand débat" accompagné de réunions régulières avec les syndicats de police, a annoncé vendredi le ministre de l'Intérieur à ces derniers.
"On nous a dit qu'il y aura des réunions à Beauvau tous les 15 jours autour des sept péchés capitaux", les propositions de réformes de la police avancées par Gérald Darmanin", a expliqué à l'AFP Grégory Joron, dont le syndicat Unité-SGP-FO avait réclamé cette nouvelle grande concertation sur la police.
"L'objectif est d'aboutir à une Lopsi", loi d'orientation et de programmation, pour 2022, a ajouté M. Joron au sortir d'une réunion avec le ministre qui reçoit tour à tour vendredi l'ensemble des organisations syndicales.
Le président Macron avait annoncé le 8 décembre, en pleine polémique sur les violences policières, la tenue de ce "Beauvau de la sécurité", afin d'"améliorer les conditions d'exercice" des forces de l'ordre et "consolider" leurs liens avec les Français.
Aux réunions syndicales sur les aspects techniques, s'ajoutera un "grand débat" décentralisé, avec des visites sur le terrain, notamment dans des commissariats. La méthode de travail doit être précisée dans un courrier envoyé lundi aux organisations syndicales, a précisé le ministère à l'AFP.
"Nous attendons ce courrier pour voir si nous y participerons", a dit à l'AFP Fabien Vanhemelryck, secrétaire général d'Alliance (majoritaire chez les gardiens de la paix). Alliance et l'UNSA avaient annoncé mardi qu'ils ne se rendraient pas au "Beauvau de la sécurité", réclamant des "mesures concrètes" au préalable.
Vendredi, Alliance s'est félicité d'avoir eu la confirmation de la création d'un "Observatoire des réponses pénale" aux atteintes contre les forces de l'ordre. Il sera mis en place le 1er juillet 2021, a précisé le ministère. "L'analyse des résultats permettra au gouvernement d'ajuster le cas échéant la réponse pénale", a-t-il ajouté.
Le ministre a aussi détaillé aux syndicats la prise en charge de la complémentaire santé et la gratuité des transports à partir de janvier 2022 "pour les trajets domicile-travail des agents de police actifs en capacité d'intervention".