A Marrakech, le désarroi des habitants de la vieille ville

Des habitants se réfugient devant les magasins du vieux quartier de Marrakech le 12 septembre 2023, après que leurs maisons ont été jugées dangereuses en raison du séisme de magnitude 6,8. (Photo Philippe LOPEZ / AFP)
Des habitants se réfugient devant les magasins du vieux quartier de Marrakech le 12 septembre 2023, après que leurs maisons ont été jugées dangereuses en raison du séisme de magnitude 6,8. (Photo Philippe LOPEZ / AFP)
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Publié le Mercredi 13 septembre 2023

A Marrakech, le désarroi des habitants de la vieille ville

  • De nombreuses bâtisses ont été détruites ou très endommagées dans ce quartier historique et très populaire de la vieille ville, où la population vit dans la peur de nouveaux affaissement
  • Les autorités ont mis en place un centre d’accueil pour les sans-abris de Marrakech "mais personne ne veut y aller, car il est très loin, à l'extérieur de la ville"

MARRAKECH: Dans le quartier juif de Marrakech, les touristes côtoient désormais des familles entières délogées par le séisme qui a fait plus de 2.900 morts dans une région proche et secoué l'une des médinas les plus célèbres du Maroc.

De nombreuses bâtisses ont été détruites ou très endommagées dans ce quartier historique et très populaire de la vieille ville, où la population vit dans la peur de nouveaux affaissements.

"Certains habitants, comme mes parents, ont trouvé refuge chez leurs proches, mais beaucoup d'autres vivent tout simplement dans la rue", se désole Saida Mirouch, 56 ans, en montrant les fissures qui lézardent les murs de la maison où elle a grandi.

"On n'a pas les moyens de faire des réparations. Des gens sont venus faire des inspections, mais ils ne nous ont rien dit. Qu'est ce qu'on fait? Est-ce que la maison va s'écrouler? On ne sait pas", soupire-t-elle.

Des équipes dépêchées par le ministère marocain de l'Habitat ont poursuivi leurs tournées mardi, et des architectes sont attendus sur les lieux mercredi. Mais aucun recensement officiel des maisons endommagées n'a encore été annoncé, après le séisme qui a frappé vendredi soir une région au sud-ouest de Marrakech (centre).

«Un danger très important»

"Nous allons faire des diagnostiques pour (...) voir s’il faut évacuer ou procéder à des renforcements", affirme à l'AFP le président du Conseil national de l’Ordre des architectes du Maroc, Chakib Benabdellah.

"Dans les tremblements de terre, il n'y a pas que les maisons qui tombent, il y a celles qui restent et qui présentent parfois un danger très important", explique-t-il, en soulignant que la médina abrite des maisons très anciennes en pisé.

Ce mode de construction en terre crue pourrait les fragiliser davantage en cas de pluie. "Nous ferons au plus vite" pour évaluer les risques, ajoute M. Benabdellah.

En attendant, la population vit dans l'angoisse, guettant le moindre tremblement au passage des pelleteuses qui sillonnent les ruelles du quartier parfois encore appelé Essalam par ses habitants, même s'il a retrouvé son nom originel d'El Mellah en 2017.

Il avait subi alors d'importants travaux de rénovation, évalués à plus de 17,5 millions d'euros, visant notamment à développer sa vocation touristique.

Construit pour héberger les juifs de la ville, il abrite aujourd'hui une large population musulmane, souvent d'origine modeste, vivant de petits boulots dans la médina et se partageant de vielles demeures à plusieurs familles.

Selon l'Observatoire du tourisme, le Maroc a accueilli quelque 6,5 millions de touristes au premier semestre de l'année, dont plus de 4,3 millions à Marrakech.

«Où est le gouvernement?»

Les autorités ont mis en place un centre d’accueil pour les sans-abris de Marrakech "mais personne ne veut y aller, car il est très loin, à l'extérieur de la ville", affirme Saida Mirouch.

Zeinab Khoulaki, une veuve de 67 ans, préfère rester avec ses trois enfants, ses quatre petits- enfants et beaucoup de ses voisins dans un campement improvisé dans le quartier.

Grâce à la solidarité des habitants de la vieille ville, ils reçoivent de la nourriture et quelques produits de premières nécessité.

Mais les enfants, dont l'école a également été détruite, "n'ont pas changé d'habits depuis vendredi soir", le jour du séisme, raconte cette femme qui travaille habituellement sur la place de Jemaa el-Fna, l'une des principales attractions de la ville, où elle propose des tatouages de henné aux touristes.

Autour d'elles, de nombreuses femmes dénoncent leur situation, ne sachant pas si, et quand, elles retrouveront un toit.

"Ou sont les autorités, où est le gouvernement? Pourquoi on ne nous installe pas de vraies tentes sur l'une des places principales?" s'insurge une vielle dame, qui n'a pas souhaité donner son nom.

"Cela ne plairait pas aux touristes", lui répond une autre, ironique.


L'aviation israélienne pilonne la banlieue sud de Beyrouth, 22 morts dans l'est du Liban

Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
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  • L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités
  • L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah

BEYROUTH: L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités, le Hezbollah revendiquant sa frappe la plus profonde en Israël depuis plus d'un an d'hostilités.

L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah.

Les raids ont été précédés par des appels de l'armée israélienne à évacuer certains quartiers.

Les images de l'AFPTV montraient d'épaisses colonnes de fumée sur la banlieue sud de la capitale libanaise, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes quotidiennes qui la visent depuis fin septembre.

Les frappes, qui s'étaient arrêtées mardi, ont repris au lendemain du départ de l'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente d'arracher un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah pro-iranien.

Après Beyrouth, il devait rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

Des frappes israéliennes ont également visé jeudi l'est et le sud du Liban, bastions du Hezbollah, selon l'ANI.

Les frappes de "l'ennemi israélien" sur cinq zones de la région de Baalbeck (est) ont coûté le vie à 22 personnes, a indiqué le ministère de la Santé.

L'ANI a précisé qu'une frappe sur le village de Makneh dans cette région avait entraîné la mort d'au moins quatre membres d'une même famille.

La coordinatrice spéciale de l'ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert s'est rendue sur le site de Baalbeck, classé au patrimoine mondial de l'Unesco, qui a annoncé lundi placer sous "protection renforcée provisoire" 34 sites culturels au Liban menacés par les bombardements israéliens, et octroyer une assistance financière d'urgence pour sauver le patrimoine de ce pays.

- Khiam -

Pour sa part, la formation islamiste a annoncé jeudi avoir lancé des missiles sur une base aérienne près de la ville d'Ashdod, dans sa première attaque contre le sud d'Israël.

Dans un communiqué, le Hezbollah a précisé que cette base à l'est d'Ashdod se trouvait "à 150 km de la frontière" israélo-libanaise.

C'est la première fois que le Hezbollah annonce viser un objectif aussi éloigné de la frontière depuis plus d'un an d'affrontements.

La formation pro-iranienne a également revendiqué des tirs contre le nord d'Israël, où les secours ont annoncé qu'un homme était mort après avoir été blessé à la suite de tirs de projectiles en Galilée.

Dans le sud du Liban frontalier d'Israël, le Hezbollah a fait état dans neuf communiqués distincts d'attaques menées par le mouvement contre des soldats israéliens dans et autour du village de Khiam.

Les médias officiels libanais ont affirmé que l'armée israélienne dynamitait des maisons et bâtiments dans cette localité proche de la frontière israélienne.

Les violences entre Israël et le Hezbollah, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.583 morts depuis octobre 2023 au Liban.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.


La CPI émet des mandats d'arrêt contre Netanyahu, Gallant et Deif

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
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  • La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire
  • Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a émis jeudi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes".

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye.

Dans un autre communiqué, elle émet un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, également pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La cour "a émis à l'unanimité un mandat d'arrêt contre M. Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, communément appelé +Deif+, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'État d'Israël et de l'État de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023".

Classés "secrets" 

Les mandats d'arrêt ont été classés "secrets", afin de protéger les témoins et de garantir la conduite des enquêtes, a déclaré la cour.

Mais la CPI "considère qu'il est dans l'intérêt des victimes et de leurs familles qu'elles soient informées de l'existence des mandats".

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé en mai à la cour de délivrer des mandats d'arrêt contre Netanyahu et Gallant (qui a été limogé début novembre par le Premier ministre israélien) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés à Gaza.

M. Khan a également demandé des mandats d'arrêt contre de hauts dirigeant du Hamas, dont Mohammed Deif, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Selon Israël, Deif a été tué par une frappe le 13 juillet dans le sud de Gaza, bien que le Hamas nie sa mort.

Le procureur a depuis abandonné la demande de mandats d'arrêt contre le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le chef du Hamas dans la bande de Gaza Yahya Sinouar, dont les morts ont été confirmées.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé jeudi un nouveau bilan de 44.056 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an.

Au moins 71 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 104.268 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.


Liban: frappes sur la banlieue sud de Beyrouth après un appel israélien à évacuer

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  • La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani
  • Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah

BEYROUTH: De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah libanais contre lequel Israël est en guerre, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer, selon un média d'Etat libanais.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani) a rapporté trois frappes sur la banlieue sud, dont une "très violente sur Haret Hreik", un quartier de ce secteur, et précisé qu'un immeuble avait été détruit.

Sur les images de l'AFPTV, on peut voir des panaches de fumée s'élever d'au moins trois sites visés.

Les frappes ont été précédées par un appel du porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichai Adraee, sur les réseaux sociaux, à évacuer trois secteurs de la banlieue sud.

Après cet appel, des tirs nourris ont été entendus dans la banlieue, visant à avertir les habitants.

La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani.

Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah.

Les frappes interviennent alors que l'émissaire américain Amos Hochstein tente de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais.

Après avoir vu les responsables libanais à Beyrouth, il doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle israélienne.

Les violences entre Israël et le mouvement pro-iranien, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.550 morts depuis octobre 2023.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.