Martigues: près de 150 personnes évacuées dans la nuit suite à des fissures apparues sur un immeuble

Une photo aérienne prise le 18 août 2011 montre une vue générale de la ville de Martigues, dans le sud de la France. (Photo par GÉRARD JULIEN / AFP)
Une photo aérienne prise le 18 août 2011 montre une vue générale de la ville de Martigues, dans le sud de la France. (Photo par GÉRARD JULIEN / AFP)
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Publié le Dimanche 10 septembre 2023

Martigues: près de 150 personnes évacuées dans la nuit suite à des fissures apparues sur un immeuble

  • «On a entendu un craquement puis un grand "boum". J'ai pensé immédiatement à ce qu'il s'est passé au Maroc» frappé la veille par un séisme
  • C'est un habitant qui aurait entendu un craquement dans la nuit, avec une fissure apparaissant dans une cage d'escalier, qui aurait prévenu les pompiers, selon 13 Habitat

MARTIGUES: Près de 150 personnes ont dû être évacuées dans la nuit de samedi à dimanche d'un immeuble abritant des logements sociaux à Martigues (Bouches-du-Rhône) en raison de l'apparition de fissures, a annoncé la ville.

"Suite à des fissures apparentes sur le bâtiment K du bailleur 13 Habitat mettant en péril la solidité de l’immeuble avec risque d’effondrement, les habitants de ce bâtiment et du bâtiment M, près de 150 personnes ont été évacuées cette nuit", a expliqué la ville dans un communiqué.

"On a entendu un craquement puis un grand +boum+. J'ai pensé immédiatement à ce qu'il s'est passé au Maroc" frappé la veille par un séisme lors duquel plus de 2.000 personnes ont péri, a affirmé à l'AFP une habitante du bâtiment évacué qui a préféré garder l'anonymat.

C'est un habitant qui aurait entendu un craquement dans la nuit, avec une fissure apparaissant dans une cage d'escalier, qui aurait prévenu les pompiers, selon 13 Habitat.

Un arrêté municipal de péril imminent portant interdiction d’accès "jusqu'à nouvel ordre" à ces deux bâtiments a été pris. Un périmètre de sécurité a été positionné interdisant la circulation des piétons et des véhicules aux alentours.

Une cellule de soutien pour les habitants concernés a été mise en place.

Toutes les personnes évacuées sont relogées ce dimanche soir aux alentours, une réunion est prévue lundi matin avec elles pour trouver une solution de relogement plus pérenne, a expliqué la mairie.

L'école maternelle proche restera fermée lundi mais une solution de garde est prévue à l’école élémentaire pour les parents en difficulté, a-t-elle ajouté.

L'immeuble, construit dans les années 1970, est situé dans un quartier vivant et populaire.

Sur place, la situation était quelque peu tendue dans la matinée, plusieurs habitants reprochant au bailleur social 13 Habitat, premier bailleur social public des Bouches-du-Rhône, d'avoir "laissé à l'abandon" la cité.

"C'est un problème qui dure depuis très longtemps. Le balcon de ma mère s'est effondré il y a deux ans mais elle a dû rester dans son logement", s'est plainte auprès de l'AFP une autre habitante qui préfère ne pas donner son nom.

Plusieurs personnes ont également indiqué à l'AFP avoir vu leur demande de relogement, en raison des dégradations importantes, restée lettre morte ces dernières années. De nombreux balcons sont actuellement renforcés par des étais de maçonnerie pour maintenir le bâtiment, a constaté un correspondant de l'AFP.

Selon une source bien informée à la ville de Martigues, la municipalité avait averti 13 Habitat il y a trois ans des problèmes de dégradation du bâti, lui demandant qu'en conséquence des travaux soient effectués. La ville avait même débloqué un million d'euros dans l'idée que le bailleur suive.

Un constat contesté par le bailleur qui certes concède que "sur cette cité, le patrimoine était en mauvais état" mais estime "qu'il n'y avait pas de risque identifié et qu'aucune procédure en cours n'indiquait que la structure était fragilisée", a affirmé à l'AFP Romain Luongo, directeur de la communication 13 Habitat.

Le bailleur social gère 33.000 logements dans les Bouches-du-Rhône dont 22.000 doivent être prochainement rénovés dans le cadre d'un plan de 4 milliards d'euros. Les chantiers, qui devraient débuter fin 2024, s'étaleront jusqu'en 2040.


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté. 


« La France doit produire plus pour manger mieux », affirme la ministre de l'Agriculture

Le président français Emmanuel Macron (G) s'adresse à la presse en compagnie de la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard  L'édition 2025 du SIA (Salon International de l'Agriculture) Agriculture se tient à Paris du 22 février au 2 mars 2025. (Photo par Thomas Padilla / POOL / AFP)
Le président français Emmanuel Macron (G) s'adresse à la presse en compagnie de la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard L'édition 2025 du SIA (Salon International de l'Agriculture) Agriculture se tient à Paris du 22 février au 2 mars 2025. (Photo par Thomas Padilla / POOL / AFP)
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  • la France doit affirmer sa souveraineté agricole comme un enjeu régalien et réarmer sa puissance alimentaire », a-t-elle déclaré, appelant à « sonner la mobilisation générale ».
  • « La France doit produire plus pour manger mieux. Produire plus pour reconquérir l’assiette des Français, produire plus pour importer moins et garantir les standards de production que nous exigeons de nos paysans », a-t-elle ajouté.

PARIS : « La France doit produire plus pour manger mieux », a affirmé dimanche, lors de l'inauguration du stand du ministère au Salon de l'agriculture, la ministre de l'Agriculture Annie Genevard, livrant sa vision de la souveraineté alimentaire.

« Dans ce moment de grand bouleversement de l'ordre international (...), la France doit affirmer sa souveraineté agricole comme un enjeu régalien et réarmer sa puissance alimentaire », a-t-elle déclaré, appelant à « sonner la mobilisation générale ».

« La France doit produire plus pour manger mieux. Produire plus pour reconquérir l’assiette des Français, produire plus pour importer moins et garantir les standards de production que nous exigeons de nos paysans », a-t-elle ajouté, suscitant des applaudissements dans le public, largement composé de représentants du monde agricole (producteurs, interprofessions, syndicats, chambres d'agriculture, etc.).

« Produire plus pour pouvoir investir et ainsi produire mieux. Produire plus pour rester une puissance exportatrice et jouer dans la cour des grands alors que de nouveaux équilibres de la géopolitique agricole se dessinent », a-t-elle poursuivi, au côté de son homologue marocain, Ahmed El Bouari, dont le pays est l'invité d'honneur du Salon.

« Produire plus et tourner le dos aux partisans de la décroissance et du repli sur soi », a ajouté Mme Genevard.

Tout en estimant qu'il est « un non-sens » d'opposer agriculture et environnement alors que les agriculteurs travaillent « avec la nature », elle a déclaré se battre « chaque jour pour qu'on ne bride pas l'alimentation au nom de la planète, alors qu'il n’y a aucun bénéfice objectif à ces entraves administratives ou réglementaires ».

La ministre s'en est ensuite vigoureusement pris aux « idéologues », « les procureurs qui mangent du paysan à tous les repas sans en avoir jamais vu, pour entretenir le fantasme d'une France agricole productiviste ».

« On invoque souvent la dette environnementale que nous pourrions laisser à nos enfants. Mais je ne veux pas non plus leur laisser une dette alimentaire », a-t-elle encore affirmé.