BERLIN: Le chancelier allemand Olaf Scholz a exprimé "ses profondes inquiétudes" concernant les tensions croissantes entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan autour de la région disputée du Nagorny-Karabakh, lors d'un entretien téléphonique samedi avec son homologue arménien.
Le dirigeant allemand a pointé les "tensions qui ont régulièrement augmenté ces dernières semaines, en particulier le déploiement d'unités militaires", a indiqué son porte-parole Steffen Hebestreit, dans un communiqué diffusé à Berlin.
"Le gouvernement allemand appelle avec insistance à s'abstenir de toute escalade militaire", a déclaré M. Scholz, actuellement en Inde pour le sommet du G20, jugeant que le conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan "ne peut être résolu que par la voie diplomatique".
Le président français Emmanuel Macron s'était également entretenu avec Nikol Pachinian la veille, et appelé lui aussi à un règlement "par la seule voie diplomatique".
Le chef de l'exécutif allemand a par ailleurs réclamé un accord rapide "sur l'approvisionnement humanitaire des habitants du Nagorny-Karabakh, y compris l'ouverture du corridor de Latchine".
L’Arménie a accusé jeudi l'Azerbaïdjan de préparer une "provocation militaire" en massant ses soldats le long de la frontière entre ces deux pays rivaux du Caucase et près de la région du Nagorny-Karabakh.
Elle va de son côté accueillir la semaine prochaine des exercices militaires communs avec les Etats-Unis, un nouveau signe de ses efforts pour s'éloigner de son allié traditionnel russe.
L'Arménie et l'Azerbaïdjan ont mené deux guerres pour la souveraineté du Nagorny-Karabakh, territoire montagneux peuplé majoritairement d'Arméniens mais reconnu internationalement comme faisant partie de l'Azerbaïdjan.
Les tensions se sont de nouveau aggravées depuis début juillet lorsque l'Azerbaïdjan a fermé la circulation dans le corridor de Latchine, la seule route reliant le Nagorny-Karabakh à l'Arménie, entraînant des pénuries dans la région.
Samedi, le Nagorny-Karabakh s'est doté d'un nouveau président séparatiste, Samvel Shahramanian, 45 ans. Avant le vote, l'Azerbaïdjan avait qualifié la désignation d'un nouveau président comme "une nouvelle étape extrêmement provocatrice".