Liban: Quatre morts dans des affrontements dans un camp palestinien

De nouvelles violences ont éclaté le 7 septembre à Aïn el-Heloué, quelques semaines après les affrontements meurtriers qui ont opposé des membres du mouvement Fatah à des militants islamistes. (File/AFP)
De nouvelles violences ont éclaté le 7 septembre à Aïn el-Heloué, quelques semaines après les affrontements meurtriers qui ont opposé des membres du mouvement Fatah à des militants islamistes. (File/AFP)
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Publié le Dimanche 10 septembre 2023

Liban: Quatre morts dans des affrontements dans un camp palestinien

  • Depuis jeudi soir, des combats opposent des groupuscules islamistes à des combattants du Fatah
  • Après une nuit relativement calme, les combats ont repris samedi

SAIDA: Quatre personnes, dont un civil, ont été tuées samedi lors d'affrontements dans le camp de réfugiés palestiniens d'Aïn el-Heloué, dans le sud du Liban, le Premier ministre libanais Najib Mikati critiquant le président palestinien Mahmoud Abbas pour ces nouvelles violences.

Depuis jeudi soir, des combats opposent des groupuscules islamistes à des combattants du Fatah, principale organisation palestinienne, dans ce camp collé à la ville de Saïda. Treize personnes avaient déjà péri lors d'affrontements similaires pendant plusieurs jours fin juillet-début août.

Après une nuit relativement calme, les combats ont repris samedi, selon un correspondant de l'AFP à Saïda qui a entendu des bruits d'armes automatiques et de roquettes.

Ils ont causé la mort de "deux personnes du Fatah" et d'un islamiste, alors qu'un "civil a péri après avoir reçu une balle perdue" à l'extérieur du camp, a rapporté l'agence de presse officielle libanaise NNA, faisant par ailleurs état de dizaines de blessés.

Un hôpital public situé à côté du camp a transféré tous ses patients vers d'autres établissements en raison du risque, a annoncé à l'AFP son directeur, Ahmad al-Samadi.

Abbas interpellé 

"Ce qui arrive ne sert pas du tout la cause palestinienne et constitue une grave offense à l'Etat libanais" et la ville de Saïda, a déclaré M. Mikati à M. Abbas lors d'un appel téléphonique, selon un communiqué du bureau du Premier ministre libanais.

M. Mikati a souligné "la priorité de mettre fin aux opérations militaires" et la nécessité de "coopérer avec les forces de sécurité libanaises pour résoudre les tensions", selon le communiqué posté sur X (ex-Twitter).

L'armée libanaise, qui en vertu d'un accord ne se déploie pas dans les camps palestiniens où la sécurité est assurée par des factions palestiniennes, a appelé "toutes les parties impliquées dans le camp à arrêter les combats".

Elle a ajouté prendre "les mesures nécessaires (...) pour mettre fin aux affrontements qui mettent en danger la vie d'innocents".

Des dizaines de familles ont fui le camp depuis jeudi soir, emportant des sacs remplis de produits de première nécessité comme du pain, de l'eau ou des médicaments, selon un correspondant de l'AFP.

Un habitant du camp, Mohammed Badran, 32 ans, a dit qu'il préférait "dormir dehors dans la rue" avec sa femme et ses enfants plutôt que de retourner chez lui en raison des combats.

"C'est l'enfer", a-t-il dit dans une mosquée de Saïda où il a trouvé refuge avec d'autres familles.

Un correspondant de l'AFP a vu des travailleurs humanitaires installer des tentes devant le stade municipal de Saïda pour héberger d'autres personnes déplacées par les combats.

Tentes pour les déplacés 

"La municipalité coopère avec la Croix-Rouge pour installer 16 tentes dans un premier temps", a déclaré à l'AFP Mustafa Hijazi, un responsable de la cellule de crise à la municipalité.

"Il faudrait en installer plus pour pouvoir héberger environ 250 personnes", a-t-il ajouté.

Les combats se sont concentrés sur un complexe scolaire appartenant à l'Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), a indiqué à l'AFP une source au sein de la direction du camp qui s'exprimait sous couvert de l'anonymat.

L'ONU avait appelé vendredi les groupes armés à évacuer "immédiatement" les écoles appartenant à l'Unrwa.

Aïn el-Heloué est le plus grand des 12 camps palestiniens au Liban qui ont été établis après l'arrivée de réfugiés ayant été contraints à l'exode pendant la première guerre israélo-arabe, déclenchée après la création d'Israël en 1948.

Quelque 54.000 réfugiés s'y entassent, dont des islamistes radicaux et personnes recherchées par la justice pour échapper aux autorités libanaises.

Les violences qui avaient secoué le camp fin juillet, pendant cinq jours, étaient les plus graves depuis des années. Elles avaient éclaté à la suite de la mort d'un membre d'un groupuscule islamiste, et cinq membres du Fatah dont un responsable militaire avaient par la suite été tués dans une embuscade.

Le Fatah, organisation historique palestinienne, reste la formation la plus puissante à Aïn el-Heloué mais son influence est contestée par les organisations islamistes du Hamas et du Djihad islamique.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".