Crash de la Yemenia : la compagnie sera jugée pour homicides involontaires

Cette photo prise le 27 mai 2014 montre des avocats de l'Association des proches des victimes de l'accident d'avion de Yemenia Airways. Premier à partir de la gauche Yann Prevost,  puis Jean-Pierre Bellecave, Arnaud Claude et Erick Avenard discutant avant de présenter leur dossier aux Moroni Tribunal de première instance de Moroni, Comores. (AFP)
Cette photo prise le 27 mai 2014 montre des avocats de l'Association des proches des victimes de l'accident d'avion de Yemenia Airways. Premier à partir de la gauche Yann Prevost, puis Jean-Pierre Bellecave, Arnaud Claude et Erick Avenard discutant avant de présenter leur dossier aux Moroni Tribunal de première instance de Moroni, Comores. (AFP)
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Publié le Vendredi 18 décembre 2020

Crash de la Yemenia : la compagnie sera jugée pour homicides involontaires

  • Des juges d'instruction parisiens ont renvoyé la compagnie devant un tribunal correctionnel pour «homicides et blessures involontaires»
  • L’instruction a mis en lumière des fautes graves, notamment le maintien des vols de nuit

PARIS : Onze ans après le crash d'un Airbus A310 de la Yemenia Airways au large des Comores, qui avait fait 152 morts et laissé une unique rescapée de 12 ans, des juges d'instruction parisiens ont renvoyé la compagnie aérienne devant un tribunal correctionnel pour «homicides et blessures involontaires».

Dans leur ordonnance de renvoi datée du 6 novembre, les magistrats ont ordonné un procès de la Yemenia Airways pour «homicides involontaires et blessures involontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail inférieure à trois mois», a indiqué à l'AFP une source judiciaire, confirmant une information donnée par l'Association des familles des victimes de la catastrophe aérienne (Afvca).

Dans un communiqué dévoilé mercredi par le quotidien La Marseillaise, l'association dit souhaiter «que l'affaire soit désormais rapidement soumise au tribunal correctionnel de Paris, afin que la compagnie aérienne soit condamnée et ne soit plus jamais amenée à assumer le transport de personnes physiques entre la France et l’Union des Comores».

«Nous sommes en désaccord avec l'analyse faite par les juges d'instruction pour ce renvoi», a réagi auprès de l'AFP Me Léon Lef Forster, l'un des avocats de la compagnie.

«Nous allons plaider l'innocence de la Yemenia Airways sur la base du fait qu'il n'y a eu aucune imprudence ou faute de la compagnie à l'origine de l'accident», a-t-il indiqué. «Des éléments essentiels ont été mis de côté et ne permettent pas de déterminer de façon précise la culpabilité de la compagnie», a-t-il ajouté.

Le 30 juin 2009, l'avion s'était abîmé en mer au large de Moroni, la capitale des Comores.

À son bord, 153 passagers, dont 66 Français et 11 membres d'équipage, partis de Paris ou Marseille avec un Airbus A330 récent, et qui avaient changé d'appareil à Sanaa, au Yémen, pour un A310 vieux de 19 ans.

Bahia Bakari, une adolescente de 12 ans, est la seule «miraculée» de cette «tragédie», comme elle l'a expliqué dans un récent documentaire de la télévision publique française, «Les ailes des oubliés». Elle a survécu en restant accrochée en mer à un débris de l'appareil durant onze heures.

Le président d'alors Nicolas Sarkozy s'était rendu à son chevet dans un hôpital parisien. «On nous a dit que nous allions atterrir et je me suis retrouvée dans l'eau, je ne sais comment, j'entendais des femmes qui appelaient à l'aide», avait-elle témoigné à sa sortie, évoquant aussi des décharges électriques.

Cet accident, considéré comme le plus grave de l'histoire des Comores, archipel de l'océan Indien alors peuplé de 700 000 habitants, avait suscité un fort traumatisme.

- «Gravité des fautes mises en lumière» -

Les boîtes noires ont été analysées par le Bureau d'enquêtes et d'analyses français (BEA). En juin 2013, un rapport d'enquête technique, publié à Moroni, avait conclu que l'accident était dû à «une action inadaptée de l'équipage» au cours d' «une manœuvre non-stabilisée».

Selon les avocats des familles, la compagnie aérienne se voit reprocher d'avoir maintenu ce vol de nuit à destination de Moroni, alors même que les conditions météorologiques à ce moment de l'année sont défavorables, avec des vents forts, et qu'il y avait un dysfonctionnement du balisage de l'aéroport.

Dans son communiqué, l'Afvca s'est émue de «la gravité des fautes que l'instruction a mises en lumière, et notamment d'avoir maintenu les vols de nuit à destination de Moroni en dépit du dysfonctionnement des feux de l'aéroport dont la compagnie aérienne avait connaissance».

Par ailleurs, les pilotes n’avaient reçu «ni la formation initiale suffisante, ni la formation récurrente, ni les entraînements et les exercices nécessaires», observe-t-elle. 

L'enquête a longtemps été enlisée : les autorités françaises ont un temps reproché à leurs homologues comoriennes leur non-coopération, tandis que les familles des victimes ont accusé le Yémen de faire pression pour empêcher la mise en cause de sa compagnie nationale.

Dans cette affaire, seule une partie des familles de victimes a déjà été indemnisée.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.