En Mongolie, les Chinois venus saluer le pape contraints au «profil bas» par peur de réprésailles

Le pape François rencontre des membres du clergé lors d'une réunion avec des évêques, des prêtres, des missionnaires, des consacrés et des agents pastoraux à la cathédrale Saints Pierre et Paul d'Oulan-Bator, le 2 septembre 2023. (AFP)
Le pape François rencontre des membres du clergé lors d'une réunion avec des évêques, des prêtres, des missionnaires, des consacrés et des agents pastoraux à la cathédrale Saints Pierre et Paul d'Oulan-Bator, le 2 septembre 2023. (AFP)
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Publié le Samedi 02 septembre 2023

En Mongolie, les Chinois venus saluer le pape contraints au «profil bas» par peur de réprésailles

  • La Chine abrite quelque 12 millions de catholiques tiraillés depuis des décennies entre les célébrations religieuses strictement encadrées par le parti communiste et les églises clandestines soutenues par le Vatican
  • La toute première visite du pape en Mongolie, aux portes septentrionales de la Chine, a poussé plusieurs d'entre eux à faire le déplacement pour voir le souverain pontife en personne, tout en restant discrets pour éviter des représailles à leur retour

OULAN-BATOR, MONGOLIE: Des catholiques chinois se sont pressés en Mongolie pendant le week-end pour saluer le pape et profiter d'une démonstration publique de foi impensable dans leur pays, tout en faisant "profil bas" par peur de représailles.

La Chine abrite quelque 12 millions de catholiques tiraillés depuis des décennies entre les célébrations religieuses strictement encadrées par le parti communiste et les églises clandestines soutenues par le Vatican.

La toute première visite du pape en Mongolie, aux portes septentrionales de la Chine, a poussé plusieurs d'entre eux à faire le déplacement pour voir le souverain pontife en personne, tout en restant discrets pour éviter des représailles à leur retour au pays.

Sur la place principale de la capitale d'Oulan Bator, où les fidèles se sont réunis pour voir le pape, plusieurs d'entre eux portaient ainsi masques et lunettes de soleil pour dissimuler leur visage.

Une Chinoise a  indiqué à l'AFP qu'elle et ses compagnons de voyage étaient contraints de "faire profil bas", même si un drapeau chinois a été déployé sur la place.

"A la douane on nous a demandé si on était catholiques, on a dit qu'on faisait du tourisme", a confié cette femme qui préfère taire son nom. Il y a "beaucoup de pression sur les catholiques en Chine", a-t-elle justifié.

"Nous craignons également d'être, à notre retour, invités à des +conversations+", dit-elle, un euphémisme désignant les convocations aux interrogatoires des services de sécurité.

Cette femme est venue en Mongolie avec vingt autres personnes depuis le nord de la Chine et dans la plus grande discrétion. "Nous ne prenons pas le risque que d'autres soient au courant de notre voyage", dit-elle.

Le parti communiste chinois est officiellement athée et exerce un contrôle strict sur les institutions religieuses, notamment en surveillant les sermons et en sélectionnant les évêques.

Pendant des années, le pape François s'est efforcé d'établir des liens avec Pékin et le Saint-Siège a conclu en 2018 un accord avec la Chine lui permettant d'avoir lui aussi son mot à dire sur la sélection des prélats dans le pays.

Les fidèles rencontrés par l'AFP en Mongolie espèrent que les liens se renforceront encore davantage et certains rêvent même d'une visite papale.

"J'espère que le pape viendra en Chine", dit à l'AFP une catholique de 75 ans nommée Kong. Les deux parties "devraient engager des discussions diplomatiques".

Tamir Amarjargal, un touriste de 26 ans originaire de la région chinoise de Mongolie intérieure, forme le même voeu, même s'il n'est pas catholique lui-même. "C'est très rare que le pape se rendre en Asie", admet-il toutefois.

Répression en Chine 

Lu Lei, un ingénieur pétrolier originaire de la province chinoise d'Heilongjiang (nord), n'est lui non plus pas un fidèle mais dit à l'AFP être intéressé par la culture catholique.

En préparation de sa visite en Mongolie, ce jeune homme de 38 ans dit avoir regardé "The Young Pope", une série télé parodique mettant en scène un pape américain ultraconservateur incarné par Jude Law.

"J'espère moi aussi que le pape visitera la Chine", dit-il, assurant que "chaque pays devrait laisser les gens exercer leur religion librement".

Formellement, la Constitution chinoise garantit la liberté religieuse mais les ONG affirment que les organisations religieuses sont régulièrement confrontées à des persécutions et que la liberté de culte est entravée, une tendance qui se serait renforcée pendant le mandat du président Xi.

"On ne peut pas entrer dans les églises pendant des jours cruciaux comme Pâques ou Noël" en raison de l'intimidation pratiquée par les autorités, a affirmé un visiteur chinois à Oulan-Bator.  Les autorités disent "une chose mais en font une autre", affirme-t-il.

Samedi, le pape a tenté de convaincre les pays comme la Chine qu'ils n'avaient aucune raison de se méfier de l'Eglise ou des croyants. "Les gouvernements [...] n'ont rien à craindre de l'action évangélisatrice de l'Eglise, parce que celle-ci n'a pas d'agenda politique à poursuivre", a-t-il assuré.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.