BEYROUTH, Liban : Environ 2.000 Syriens sont à nouveau descendus dans la rue vendredi à Soueida dans le sud du pays, lors de la plus importante manifestation depuis le début d'une contestation déclenchée à la mi-août, selon des militants.
La province de Soueida, sous contrôle du régime, est le théâtre de manifestations depuis que le gouvernement a levé à la mi-août les subventions sur les carburants, affectant une population déjà éprouvée par douze ans de guerre.
«C'est la plus grande manifestation antirégime à Soueida», a déclaré à l'AFP Rayane Maarouf, un militant du média local Suwayda24.
Des images publiées par Suwayda24 montraient femmes et hommes rassemblés sur la place centrale de Soueida, scandant des slogans anti-gouvernementaux et brandissant le drapeau druze multicolore.
Environ 2.000 manifestants se sont rassemblés vendredi, selon Rayane Maarouf. Un témoin et un manifestant interrogés par l'AFP ont confirmé cette estimation.
«C'est la première fois qu'une foule aussi nombreuse se rassemble pour protester contre Bachar al-Assad», le président syrien, a déclaré le manifestant sous couvert d'anonymat, pour des raisons de sécurité.
Le pouvoir s'est abstenu de réprimer les manifestations en cours à Soueida, où les protestataires s'étaient attaqués ces derniers jours à des symboles du pouvoir, déchirant des portraits de M. Assad.
Des dizaines de milliers de jeunes hommes de Soueida ont refusé d'effectuer leur service militaire depuis 2011, et les forces de sécurité y ont une présence limitée.
Les druzes sont une secte ésotérique estimée à environ 3% de la population.
Le mécontentement face à la cherté de la vie s'était brièvement propagé à d'autres villes du sud, notamment à Deraa, berceau du soulèvement populaire en 2011, mais seule Soueida continue d'être agitée par des protestations quotidiennes.
Des dizaines de personnes se sont cependant rassemblées vendredi à Bosra, dans la province voisine de Deraa, selon le média local Daraa24.
Le conflit en Syrie, déclenché par des protestations pacifiques violemment réprimées, a fait plus d'un demi-million de morts.