La controversée réforme des retraites entre en vigueur vendredi

Un syndicaliste CGT tient un drapeau devant un gendarme lors d'un rassemblement contre la réforme des retraites du gouvernement avant l'arrivée du président français pour visiter le laboratoire pharmaceutique Aguettant en Champagne le 13 juin 2023 (Photo, AFP).
Un syndicaliste CGT tient un drapeau devant un gendarme lors d'un rassemblement contre la réforme des retraites du gouvernement avant l'arrivée du président français pour visiter le laboratoire pharmaceutique Aguettant en Champagne le 13 juin 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 31 août 2023

La controversée réforme des retraites entre en vigueur vendredi

  • Entre la promulgation de la loi mi-avril et le 1er septembre, administrations et caisses de retraite ont dû mettre les bouchées doubles
  • La secrétaire générale de la CGT Sophie Binet, comme la gauche, réclame aujourd'hui «un référendum»

PARIS: Après l'intense bras de fer entre l'exécutif et les syndicats, la contestée réforme des retraites qui relève de l'âge légal de départ à 64 ans entre obligatoirement en vigueur vendredi, sans droit à l'erreur pour les administrations chargées de sa mise en œuvre.

Entre la promulgation de la loi mi-avril et le 1er septembre, les administrations et caisses de retraite ont dû mettre les bouchées doubles pour rédiger, intégrer ou transcrire les nouvelles règles du jeu en matière de retraite.

Et si l'ouverture des droits à la retraite représente une étape importante dans la vie de chaque travailleur, la mobilisation sociale inédite de l'hiver et du printemps n'autorisera aucun couac.

"Nous sommes prêts", a assuré le ministre du Travail Olivier Dussopt. "Nous avons publié l'intégralité des décrets nécessaires", et les quelques textes manquants ne doivent s'appliquer qu'en "2024, 2025", at-il affirmé.

"On est dans le calendrier prévu. Les dossiers sortent à un bon rythme, les stocks sont même plus bas" qu'anticipé et "environ 70%" auront été traités fin août pour les départs imminents, s'est réjoui mardi auprès de l 'AFP le directeur général de la Cnav, Renaud Villard.

"Les équipes ont été formées, accompagnées", "renforcées", at-il rappelé, anticipant une "probable" hausse des appels des assurés "en septembre-octobre".

Près de trois mois après la 14ème et ultime journée de mobilisation, en demi-teinte, les syndicats, qui projetaient en juin "d'attaquer" les décrets, semblent avoir renoncé. "Difficile de trouver la faille juridique", glisse un responsable.

La secrétaire générale de la CGT Sophie Binet, comme la gauche, réclame aujourd'hui "un référendum". Mais tout en critiquant "l'application à marche forcée" d'une réforme "injuste", l'intersyndicale se tourne désormais vers un autre combat : les salaires.

Repoussoir
Dès vendredi, l'âge légal de départ passe donc à 62 ans et trois mois pour les personnes nées à partir du 1er septembre 1961, puis sera progressivement décalé de trois mois chaque année, pour atteindre 64 ans en 2030.

La réforme comprend aussi l'allongement à 43 ans dès 2027 de la durée de cotisation pour accéder au taux plein, l'extinction de la plupart des régimes spéciaux, et crée de nouveaux droits, concernant notamment le cumul emploi-retraite ou les carrières longues. .

Certaines petites pensions sont revalorisées, de 100 euros par mois maximum, pour les nouveaux retraités et 1,7 million de retraités actuels. "Un demi-million", aux carrières linéaires, le verront sur leur pension d'octobre, mais beaucoup d'autres, aux parcours fragmentés, attendront quelques mois voire jusqu'à l'été 2024, avec "effet rétroactif", selon Renaud Villard.

Engagée pour "ramener le système à l'équilibre" d'ici 2030, cette réforme emblématique du deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron s'est heurtée à l'un des plus longs mouvements sociaux des dernières décennies.

Manifestations record, grèves, blocages, cassolades et cortèges sauvages ont rythmé l'hiver. Entre 1,28 et 3,5 millions de personnes ont défilé le 7 mars, au plus fort du mouvement.

L'adoption de la réforme au Parlement, via le 49.3, n'a pas amélioré l'adhésion des Français majoritairement opposés au projet gouvernemental.

Agents «stressés»
"Nul ne peut dire si ça va bien ou très mal se passer", juge Florence Puget, représentante de la CFDT Protection sociale. "Très politique", l'échéance du 1er septembre est "mal choisie" pour les caisses de retraite qui, en sous-effectif pendant les vacances, ont dû absorber "une masse d'informations et de travail énorme".

Handicapées par les dysfonctionnements d'un nouveau système informatique, elles avaient déjà "accumulé du stock" de dossiers en retard l'an dernier.

"Les agents sont très stressés". Outre des réunions ou webinaires, "ils n'ont pas eu de véritable formation, sont livrés à eux-mêmes sur certaines situations", pour lesquels des décrets ou fiches techniques "sont encore en train d'être rédigées", abonde Karim El Hachmi , représentant de l'Unsa.

Le logiciel n'étant "pas fiable", les agents "travaillent un jour par semaine sur l'ancien", avec un "risque d'erreur accumulé", témoigne aussi François Belloir, délégué CFDT à la Carsat (Caisse d'assurance retraite et de la santé au travail) de Bretagne.

Perdus face aux nouvelles règles, "certaines assurées sont désemparées". Et des agents épuisés "craquent", alert-t-il, pointant "une hausse des arrêts maladie".

A la Cnav, Renaud Villard assure "ne pas mésestimer la charge mentale" pour les agents. Mais ne constate "aucune augmentation" des arrêts.


Paris appelle les forces rwandaises à «quitter instamment la RDC»

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  • "La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa
  • Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame

PARIS: Paris appelle les forces rwandaises à "quitter instamment" la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 qu'elles soutiennent à "se retirer immédiatement des territoires dont il a pris le contrôle", a affirmé jeudi le ministère des Affaires étrangères.

"La souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC ne sont pas négociables", a déclaré à la presse le porte-parole de la diplomatie française Christophe Lemoine, selon qui le ministre Jean-Noël Barrot est attendu à Kigali après s'être rendu à Kinshasa.

Dans la capitale congolaise, M. Barrot s'est entretenu dans la matinée avec le président Félix Tshisekedi avant de s'envoler pour Kigali où il doit rencontrer Paul Kagame.

Comme l'avait fait Emmanuel Macron lors d'un échange téléphonique avec son homologue rwandais il y a quelque jours, le chef de la diplomatie française, "redira cette position: le retrait des troupes rwandaises" du territoire de la RDC, selon Christophe Lemoine.

La démarche diplomatique française s'inscrit "en soutien aux processus" de Luanda et de Nairobi", des médiations conduites par l'Angola et le Kenya, respectivement au nom de l'Union africaine et de la Communauté des États d'Afrique de l'Est, a-t-il précisé.

Le groupe armé antigouvernemental M23 a pris le contrôle de Goma, grande ville de plus d'un million d'habitants, à l'issue d'une offensive éclair de quelques semaines au côté de troupes rwandaises. Il a indiqué jeudi qu'il continuerait sa "marche de libération jusqu'à Kinshasa".


Larcher au PS: «censurer à nouveau le gouvernement» serait «irresponsable»

Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
Le président du Sénat français Gérard Larcher (C) s'exprime après le discours du Premier ministre français François Bayrou (non vu) au Sénat, la chambre haute du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (AFP)
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  • Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable"
  • Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi

PARIS: Le président LR du Sénat Gérard Larcher a appelé jeudi les socialistes à "la responsabilité", car "censurer à nouveau le gouvernement" serait "une idée irresponsable", alors qu'une réunion cruciale pour trouver un compromis entre Assemblée et Sénat sur le projet de budget de l'État doit s'ouvrir à 9h30.

"Il faut qu'ils mesurent leur responsabilité vis-à-vis du pays", a déclaré Gérard Larcher sur France 2. "Est-ce qu'on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien pour les citoyens, pour les collectivités territoriales, pour le monde économique?", a-t-il interrogé.

Si la commission mixte paritaire, composée de sept députés et sept sénateurs, parvient à s'entendre jeudi ou vendredi, le texte de compromis reviendra au vote à l'Assemblée lundi et au Sénat mardi. Dans la chambre basse, le Premier ministre François Bayrou devrait faire usage du 49 alinéa 3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote et donc s'exposer à une motion de censure des députés.

"Est-ce qu'on peut continuer à jouer de cette manière? Je pense que les socialistes sont des gens responsables et qu'à un moment ou un autre, ils marqueront  clairement qu'ils ne sont pas d'accord avec ce budget", a défendu le président du Sénat. "Mais l'idée de censurer à nouveau le gouvernement m'apparaît une idée irresponsable".

Interrogé sur le point d'achoppement spécifique de l'aide médicale d'État (AME) avec la gauche mais aussi les macronistes, qui appartiennent à la coalition gouvernementale, Gérard Larcher a souhaité que la réduction de son enveloppe par le Sénat ne soit pas "caricaturée".

"Bien entendu, les soins d'urgence, les grossesses, la prévention, les vaccins, tout ceci est maintenu", a-t-il assuré, "mais nous réduisons l'enveloppe de l'aide médicale d'État et nous mettons sous condition d'avis médical un certain nombre d'interventions".

La droite souhaite diminuer de 200 millions les crédits alloués à l'AME réservée aux étrangers en situation irrégulière. In fine, la version commune proposée devrait acter cette réduction, selon une source parlementaire.


L’Europe en rangs dispersés face à la déferlante Trump

Le président américain Donald Trump arrive sur la pelouse sud de la Maison Blanche à Washington, DC, le 27 janvier 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump arrive sur la pelouse sud de la Maison Blanche à Washington, DC, le 27 janvier 2025. (AFP)
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  • Les Européens ont beau tenter de se préparer au retour de la déferlante Trump, ils ne sont toujours pas à jour, selon un ancien diplomate français
  • Il craint que l’Europe ne soit en train de risquer gros, en raison de son manque de préparation

PARIS: Ça va mal pour l’Europe. C’est le constat que fait un ancien diplomate français, un peu plus d’une semaine à peine, après l’investiture du président Républicain Donald Trump pour un nouveau mandat à la Maison Blanche.

Durant son premier mandat (2017 à 2021), les dirigeants européens ont certes eu le loisir d’expérimenter ses méthodes brusques unilatérales et souvent provocantes.

Ils ont également compris que toutes ses décisions sont prises sur la seule base des intérêts des États Unis partant du fameux slogan « America first », faisant fi des accords internationaux et bilatéraux ainsi que des intérêts de ses propres alliés.

Pendant ces cinq années, Trump à avancé à la manière d’une déferlante, porté par un courant d’américains protestataires, que certains croyaient éphémère et voué à disparaître sous le poids des frasques présidentielles.

Depuis son retour à la Maison Blanche, Trump s’est d’emblée livré à une multitude de coups d’éclat, dont le dernier en date est sa décision de se retirer de nouveau de l’Accord de Paris sur le climat.

- Arlette Khouri

Avec sa réélection pour succéder au président démocrate Joe Biden, force est de constater que c’est le contraire qui s’est passé.

Au lieu de se dissiper, le courant protestataire s’est radicalisé, pour devenir un courant idéologique porteur d’une vision bien précise du monde et de la place suprémaciste  des États-Unis à la tête de ce monde.

Les européens ont eu beau tenté de se préparer au retour de la déferlante Trump, ils ne sont toujours pas à jour assure l’ancien diplomate, qui craint que l’Europe ne soit en train de risquer gros, par son manque de préparation.

Or depuis son retour à la Maison Blanche, Trump s’est d’emblée livré à une multitude de coups d’éclat, dont le dernier en date est sa décision de se retirer de nouveau de l’Accord de Paris sur le climat.

Auparavant il avait assuré qu’il est en mesure de régler le conflit ukrainien en 24 heures dans l’ignorance la plus totale des intérêts européens et des menaces que cela peut impliquer au niveau de la sécurité du continent.

Sans tenir compte de leurs capacités économiques, il a sommé les pays européens de consacrer cinq pour cent de leurs revenus au budget de la défense, tout en laissant planer un doute sur l’avenir de l’engagement américain dans le cadre de la sécurité européenne.

Il a réitéré  à souhait son attachement à une mondialisation débridée, privilégiant les marchés et les produits américains, sans écarter une hausse exorbitante des droits de douanes sur les exportations européennes vers les États-Unis.

Pour comble, le couple franco-allemand qui a pendant de longues années été le moteur qui fait évoluer l’Europe et met un peu d’ordre dans ses rangs est en panne.

- Arlette Khouri

Face à cela, souligne la source diplomatique, il faut une Europe homogène, et unifiée au sujet de l’attitude à adopter face au retour de Trump, mais cela est loin d’être le cas, puisque les rangs européens sont plus que jamais dispersés.

Pour comble, le couple franco-allemand qui a pendant de longues années été le moteur qui fait évoluer l’Europe et met un peu d’ordre dans ses rangs est en panne, pour des raisons inhérentes à la mauvaise conjoncture politique aussi bien à Paris qu’à Bonn.

Selon la même source l’Europe diverge et hésite, entre une approche d’apaisement et une approche robuste et défensive.

La présidente de la commission européenne, Ursula Von Der Leyen prône une approche latérale, qui consiste à proposer au président américain « des Deals » conçus de façon à donner à Trump l’impression d’être à son avantage.

La France, indique la source, cherche à dégager un minimum de dénominateurs communs entre les composantes européennes, et une approche commune à minima pour éviter à l’Europe, nombre de revers économiques et politiques dans les cinq années à venir.

Cela semble en tout cas  être l’objectif de la rencontre européenne informelle qui se tiendra à l’initiative de la France au Château Limont, le 3 février prochain, sans aucune garantie de succès, surtout que précise la source, certains pays d’Europe, dont l’Italie et la Pologne, courtisent Trump.

Par ailleurs, cette approche ne fait pas l’unanimité en France, où de nombreuses voix s’élèvent à la faveur d’une politique musclé face aux États-Unis, allant jusqu’à brandir le slogan « œil pour œil et dent pour dent », pour affronter l’agressivité Trumpiste.

La période est cruciale estime l’ancien diplomate, et à défaut d’unité et de préparation, les années à venir risquent d’être une sorte de « vallée de larmes », aussi bien pour l’Europe que pour le reste du monde, lorgné à travers le prisme abrupte et arbitraire du président américain.