PARIS: La France aborde l'hiver à venir "plus en sécurité" que l'an dernier pour son approvisionnement en énergies, a dit mardi la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher.
"Nous sommes beaucoup plus en sécurité sur le plan de la production nucléaire que l'année dernière, et puis la consommation de gaz et d'électricité a baissé de 12% entre le 1er août 2022 et le 31 juillet 2023, ce qui est énorme, avec une part d'effet prix et une part de mobilisation des acteurs", a-t-elle dit lors d'un débat organisé par le Medef.
Chez EDF, "nous abordons l’hiver avec beaucoup plus de confiance que l’hiver précédent", a dit à ses côtés le PDG du groupe Luc Rémont.
"Car nous avons pris le contrôle du problème industriel auquel nous avons fait face" depuis la fin 2021, des phénomènes de corrosion décelés sur plusieurs réacteurs et aujourd'hui "traités à échelle industrielle", a-t-il expliqué.
Donc "nous abordons cet hiver avec sérénité. Cela ne veut pas dire qu'il faut arrêter la vigilance et les efforts de sobriété pour des raisons fondamentales".
"Sur les prix, nous restons dans une économie de guerre. L’effet de l'économie de guerre ne va pas totalement disparaître en 2024, mais elle a commencé à atterrir", a-t-il encore dit.
Optimisme prudent
"Ce que nous devons créer est une vision de long terme, pour être capable de contractualiser à long terme avec les entreprises", a-t-il ajouté, soulignant qu'"EDF va commencer à émettre dans les prochaines semaines des contrats de gros de long terme".
Pour le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, "malheureusement on est dans une 'économie de guerre', donc on a des tensions" sur les prix.
Sur le gaz en particulier, "on a un marché mondial fragile", parce que jusqu'en 2026 il n'y aura "pas d’augmentation de capacité de production majeure" dans le gaz liquéfié (GNL), dont dépend aujourd'hui l'Europe depuis le conflit avec la Russie.
"Donc pour l'hiver 2023 je ne suis pas très inquiet mais il suffit qu'une usine se casse la figure quelque part pour qu'on en subisse les contrecoups" sur les prix. "Pour 2026-27 je suis plus optimiste car plein d’usines de GNL vont arriver, probablement un peu trop d'ailleurs, donc les prix à mon avis baisseront".