PARIS: Un militaire des forces spéciales françaises a été tué lundi en Irak lors d'une opération antiterroriste en appui de l'armée irakiennne, a annoncé mardi l'Elysée.
"C’est avec une très vive émotion que le président de la République a appris la mort du sergent Nicolas Mazier du commando parachutiste de l’air n°10, tué hier en Irak alors que son unité appuyait une unité irakienne en opération antiterroriste", a annoncé la présidence française, précisant que d'autres membres de son unité avaient été blessés à ses côtés.
"La Nation pleure de nouveau aujourd'hui l'un de ses fils (...) J'adresse mes condoléances à sa famille, ses proches et à ses frères d’armes. Face au terrorisme, la France ne reculera pas" a de son côté réagi le ministre des Armées, Sébastien Lecornu.
Lundi, "une unité de militaires français a été engagée dans une opération de reconnaissance en appui des forces irakiennes à une centaine de kilomètres au nord de Bagdad. Un groupe de terroristes retranchés a vivement pris à partie les forces irakiennes. Les militaires français ont immédiatement riposté pour appuyer le partenaire, infligeant de sérieuses pertes à l’ennemi", a détaillé mardi l'état-major des armées dans un communiqué.
"Lors de cet échange de tirs, le sergent Nicolas Mazier a été mortellement touché. Quatre autres militaires français ont été blessés durant ces combats", précise l'état-major.
Selon une source sécuritaire irakienne à Kirkouk, lundi soir, une opération conjointe "des forces antiterroristes irakiennes et des militaires des forces françaises stationnées à Kirkouk ont essuyé une embuscade" de jihadistes du groupe Etat islamique (EI) dans la province de Salahedine, dans le désert d'al-Aïth, frontalier de la province de Kirkouk.
Selon cette source, trois membres du service antiterroriste irakien ont également été blessés dans ces affrontements armés qui ont duré "plus de cinq heures".
Deux autres soldats français ont perdu la vie en Irak en août, l'un dans un accident et le second lors d'un "exercice opérationnel".
Environ 600 militaires français sont déployés dans la région dans le cadre de l'opération Chammal, qui comprend un volet formation et conseil des forces irakiennes et un volet appui aérien au profit de la coalition internationale Inherent Resolve contre le groupe Etat islamique, créée en 2014.
Après une montée en puissance fulgurante en 2014 et la conquête de vastes territoires en Irak et en Syrie voisine, l'EI a vu son "califat" autoproclamé s'écrouler sous le coup d'offensives successives dans ces deux pays.
En mars, un haut responsable militaire irakien assurait toutefois que l'EI comptait entre 400 et 500 combattants actifs en Irak.
Un rapport de l'ONU publié en juillet expliquait que "l'action antiterroriste des forces irakiennes (avait) continué d'entraîner une réduction des activités de Daech (acronyme en arabe de l'EI, ndlr), lequel a cependant maintenu une insurrection de faible intensité".
Malgré tout, les "opérations" des jihadistes "ont été endiguées dans les zones rurales, tandis que la fréquence des attaques dans les centres urbains a baissé", d'après la même source.
Selon ce rapport, "la structure principale de Daech persiste et continue de compter de 5.000 à 7.000 membres en Irak et en République arabe syrienne, dont la plupart sont des combattants".