Trafic ferroviaire et routier très perturbé entre France et Italie après un éboulement en Savoie

un train traverse la vallée de la Maurienne dont les wagons transportent des remorques de camions, le 20 juin 2003 à Bourgneuf Aiton, afin de relier la Savoie à l'Italie. (Photo JEAN-PIERRE CLATOT / AFP)
un train traverse la vallée de la Maurienne dont les wagons transportent des remorques de camions, le 20 juin 2003 à Bourgneuf Aiton, afin de relier la Savoie à l'Italie. (Photo JEAN-PIERRE CLATOT / AFP)
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Publié le Lundi 28 août 2023

Trafic ferroviaire et routier très perturbé entre France et Italie après un éboulement en Savoie

  • Cet éboulement a provoqué l'interruption de la circulation des trains entre la France et l'Italie, sur la ligne Chambéry-Turin, ainsi que des TER dans la vallée de la Maurienne, a indiqué la SNCF
  • La SNCF précise que la fermeture va durer jusqu'à mercredi inclus a minima

SAINT-ANDRE: Un éboulement spectaculaire de rochers en vallée de Maurienne (Savoie) après un épisode caniculaire suivi de fortes pluies a entrainé une suspension du trafic ferroviaire et des poids lourds sur un axe majeur entre la France et l'Italie du Nord.

Le retour à la normale pourrait prendre plusieurs jours, selon les autorités, et le secteur demeurait sous surveillance lundi dans l'attente du déblayage.

Dimanche vers 17H15, "plusieurs blocs de rochers représentant un volume d'environ 700 m3" ont percuté l’écran de protection installée sur la RD 1006, dans un "secteur particulièrement surveillé" sur la commune de Saint-André, à La Praz, a expliqué la préfecture de Savoie dans un communiqué.

L'éboulement est survenu lors d'un "épisode pluvieux avec des ruissellements importants qui a suivi un épisode caniculaire dans toutes les Alpes", a expliqué Denis Roy, responsable du centre de montagne Alpes du Nord de Météo France.

Sur des images diffusées sur les réseaux sociaux, on peut voir un important panache de poussière basculer d'une falaise et s'abattre sur la départementale jouxtant la voie ferrée et l'autoroute A43 en contrebas.

Fort heureusement, la RD 1006 avait été fermée une demi-heure avant l'éboulement après une "chute de bloc unitaire", a précisé à l'AFP Jean-Philippe Laplanche, directeur départemental des infrastructures. Le département était en alerte jaune orage et on est "très vigilant sur ce type d’événement" qui peut affecter les infrastructures, a-t-il dit en soulignant que ces phénomènes "s'accélèrent avec le changement climatique".

La circulation des trains  sur la ligne Chambéry-Turin a été interrompue, tout comme celle des TER en vallée de Maurienne, a indiqué la SNCF.

"C'est fermé au moins jusqu'à mercredi inclus" mais on "s'attend à ce que ça dure plus longtemps", a indiqué la SNCF à l'AFP. Trenitalia a également annoncé l'annulation de ses liaisons entre Modane et Paris jusqu'à mercredi inclus.

"Le site est toujours interdit d'accès par la préfecture car il y a encore des risques d'éboulement. Dès qu'on pourra y accéder, on pourra établir un diagnostic" des géologues de la préfecture et de la DDE, pour vérifier les risques" puis "vérifier les dégâts", a ajouté la SNCF, précisant ensuite qu'un survol de la zone par hélicoptère avait dû être annulé à cause des conditions météo.

 

Météo «propice» aux éboulements

Outre la départementale, fermée à toute circulation entre l’intersection RD 1006 / RD 215 et l’échangeur du Freney, l'A43 a également été fermée entre les bretelles 29 et 30 dans les deux sens pour une durée indéterminée, "le temps de dégager les débris qui se sont déposés sur l’autoroute à la suite de cet éboulement" selon la préfecture.

Une déviation a été mise en place pour les véhicules légers. Le tunnel routier transfrontalier du Fréjus a été fermé pour les véhicules de plus de 3,5 tonnes, les poids lourds et autocars ont été invités à "transiter par le tunnel du Mont-Blanc ou par l’autoroute A8", note la préfecture.

La société concessionnaire française Autoroutes et Tunnel du Mont-Blanc (ATMB) y relevait à la mi-journée 2h15 d'attente au péage côté français et 3H00 côté italien.

"Cette succession de chaud suivi de fortes pluies" peut avoir causé l'instabilité de la roche, explique Serge Taboulot, président de l’Institut des risques majeurs à Grenoble, rappelant la série d'éboulements survenus ces derniers jours en haute montagne.

"La montagne s’est toujours écroulée mais il y a des périodes plus propices que d’autres, comme cette canicule un peu hors norme", a-t-il ajouté.

Après une dizaine de jours marqués par une exceptionnelle canicule, la Savoie se trouve, comme la Haute-Savoie et l'Isère, en alerte jaune pluie-inondations. Jusqu’à 40mm de précipitations sont prévus en cumulé lundi sur le secteur de l'éboulement et "à cette heure, le risque est toujours présent", a indiqué la préfecture à l'AFP à la mi-journée.

Le 2 juillet 2019, une coulée de lave torrentielle de 1.000 m3 avait enseveli les rails sur 60 mètres, au niveau de Saint-Michel de Maurienne, provoquant l’interruption du trafic ferroviaire France-Italie via Modane pendant trois semaines.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".