NÎMES: Une centaine d'habitants du quartier de Pissevin, à Nîmes, se sont rassemblés samedi en mémoire d'un enfant de dix ans tué lundi par des tireurs impliqués dans la guerre pour le trafic de drogues, a constaté une journaliste de l'AFP.
"Nous sommes venus ici pour dire que ce qui s'est passé avec le petit c'est pas normal, qu'on a besoin de sécurité", explique un des participants, Taoufik, 29 ans, qui préfère taire son nom de famille.
Avec d'autres hommes, femmes et enfants, il a marché autour de la place principale de ce quartier où le taux de pauvreté dépasse les 70%, sous un ciel gris et lourd.
"Encore une personne qui meurt, une de plus dans le quartier, c'est terrible. Le quartier est abandonné depuis des années, il faut qu'il y ait un drame pour qu'on s'intéresse à nous", regrette de son côté Saadja Amazian, médiatrice sociale pour l'association Paseo.
"Ce serait très important qu'il y ait une police de proximité, une police présente au quotidien", poursuit cette femme qui organise notamment des cours de français pour femmes étrangères. "Les médecins partent, la médiathèque est fermée, il ne faut pas uniquement de la rénovation des bâtiments, mais aussi des services publics."
Stop à la violence
Une revendication relayée par le représentant de la Fédération des associations comoriennes de Nîmes, Anis Ali Ibouroi, à l'origine de l'appel à se rassembler.
"Nous disons +stop à la violence+ et nous demandons une brigade de police permanente dans le quartier", a-t-il insisté, demandant "justice" pour l'enfant tué.
La famille de la victime, originaire de Mayotte, n'était pas présente, partie dans son île natale pour les funérailles de l'enfant.
Vendredi, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin était venu les rencontrer dans le quartier de Pissevin, où des membres de la CRS8, unité spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines, ont été déployés.
Le ministre avait aussi indiqué déployer une compagnie de CRS jusqu'à la fin de l'année dans le Gard.
Au-delà de ces renforts temporaires, M. Darmanin s'est déclaré ouvert à la demande du maire de Nîmes de rouvrir un commissariat, regroupant polices municipale et nationale, dans ce quartier de Pissevin, où un deuxième homicide apparemment lié au trafic a eu lieu jeudi. Un jeune homme de 18 ans, connu des services de police, a été abattu sur un point de deal.