BLOIS: L'ancien président socialiste François Hollande a pointé jeudi "les erreurs" de Nicolas Sarkozy sur l'Ukraine, en affirmant, contrairement à son prédécesseur, qu'il fallait continuer à soutenir l'Ukraine et lui fournir des armes, lors d'un séminaire devant des élus socialistes à Blois.
L'ex-chef de l'Etat a également insisté pour que les socialistes européens - donc y compris les socialistes français - soient "à l'initiative sur cette question", une manière d'inviter à refuser une liste commune aux Européennes avec la Nupes.
Dans un entretien au Figaro mi-août, l'ancien président Nicolas Sarkozy a estimé que l'Ukraine, envahie le 24 février 2022 par la Russie, devait "rester neutre" et ne rejoindre ni l'OTAN, ni l'Union européenne, suggérant "un accord international prévoyant des assurances de sécurité extrêmement fortes pour la protéger contre tout risque".
Nicolas Sarkozy a jugé par ailleurs qu'en Crimée, annexée en 2014 par la Russie, "tout retour en arrière est illusoire". Pour lui, "un référendum incontestable (...) sera nécessaire pour entériner l'état de fait actuel".
Intervenant lors d'un séminaire de formation de la Fédération nationale des élus socialistes et républicains (FNESR) en amont des journées d'été du PS, François Hollande a affirmé que Nicolas Sarkozy avait fait "deux erreurs" dans son analyse.
"Il y avait déjà des garanties de sécurité accordées à l'Ukraine au moment de l'indépendance de l'Ukraine", a ainsi rappelé l'ancien président socialiste, en notant que "lorsque les référendums sont organisés en territoire russe, il y a toujours le même résultat".
Alors que Nicolas Sarkozy défend "la diplomatie, la discussion, l'échange" avec le chef du Kremlin, François Hollande estime que Poutine "a fait de la guerre son idéologie".
"C'est la guerre qui lui donne sa légitimité (...) Il a besoin de la guerre, de l'agression, de l'offensive", donc "cette proposition de négociation ne peut pas tenir", a-t-il jugé.
Pour François Hollande, il faut "mobiliser les opinions publiques" pour "ne pas se lasser et ne pas négliger" ce conflit, "continuer à soutenir l'Ukraine" et à lui "fournir des armements".
A l'approche des élections européennes, où "des voix vont s'élever, notamment à l'extrême droite, pour dire 'est-ce qu'on a besoin encore de soutenir l'Ukraine?'", il prône "que les socialistes européens puissent être à l'initiative sur cette question et puissent tenir ce discours de vérité".