TEHERAN: Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a mis en garde lundi contre une "riposte ferme" de l'Iran si le pays était attaqué, après des menaces du président américain, Donald Trump, en cas d'échec de la diplomatie sur la question du nucléaire.
"Ils menacent de faire des dégâts (...), si c'est le cas, il y aura assurément une riposte ferme" de l'Iran, a déclaré Ali Khamenei lors d'un discours à Téhéran à l'occasion de la fin du ramadan, le mois de jeûne pour les musulmans.
Il n'a fait aucune mention explicite de Donald Trump mais son allocution apparaît comme une réponse aux menaces du président américain ces derniers jours.
M. Trump a encore assuré dans un entretien à la chaîne NBC publié dimanche qu'"il y aura des bombardements" en Iran en l'absence d'un accord sur le nucléaire iranien. "S'ils ne signent pas d'accord, il y aura des bombardements", a-t-il insisté.
Les pays occidentaux soupçonnent depuis des décennies Téhéran de vouloir se doter de l'arme nucléaire. L'Iran rejette ces allégations et affirme que son programme n'existe qu'à des fins civiles, notamment pour l'énergie.
Le pays avait conclu en 2015 un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Russie, Etats-Unis, France et Royaume-Uni) et l'Allemagne pour encadrer ses activités nucléaires.
Mais en 2018, Donald Trump a retiré les Etats-Unis de l'accord de manière unilatérale et rétabli les sanctions américaines.
Lettre et "pression maximale"
Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, il se dit désormais ouvert au dialogue avec Téhéran, et a écrit une lettre en ce sens aux dirigeants iraniens.
L'Iran a indiqué jeudi avoir formulé une réponse à cette lettre par l'intermédiaire du sultanat d'Oman.
Donald Trump a en parallèle renforcé sa politique dite de "pression maximale" à l'encontre de Téhéran: sanctions supplémentaires pour réduire à zéro ses exportations de pétrole et ses sources de revenus et menace d'action militaire en cas de refus de pourparlers.
L'Iran et les Etats-Unis n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1980.
Mais les deux pays échangent indirectement par le biais de l'ambassade de Suisse à Téhéran qui représente les intérêts américains en Iran.
Le sultanat d'Oman a également joué un rôle de médiateur dans le passé et le Qatar dans une moindre mesure. La lettre de Donald Trump a été remise à l'Iran par le biais des Emirats arabes unis.
Le président iranien Massoud Pezeshkian a réitéré dimanche que son pays s'opposait à des négociations directes avec les Etats-Unis sous la menace.
Mais Téhéran est disposé à échanger avec Washington indirectement, a-t-il précisé dans une vidéo diffusée par la télévision d'Etat.