PARIS: L'ancien Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve appelle à "l'unité" de la famille socialiste pour les européennes, et se dit prêt à s'"investir dans une famille politique qui se serait transformée", dans une interview au Figaro mercredi.
Alors que débutent vendredi les journées d'été du PS à Blois, l'ex-ministre de l'Intérieur, qui a quitté le parti après la création de l'alliance de gauche Nupes où la France insoumise est prépondérante, semble lancer un appel au parti d'Olivier Faure, après plusieurs mois de tensions entre les deux hommes.
"J’appelle à des assises de la gauche de gouvernement et républicaine, avant les européennes, pour que la famille socialiste oriente sa stratégie et retrouve son unité, constituant ainsi une alternative crédible", explique M. Cazeneuve, qui dénonce régulièrement "le bruit et la fureur" de LFI.
"Je suis disposé à participer à cette refondation, comme à m'investir dans une famille politique qui se serait transformée en profondeur en tenant compte des erreurs commises, pour lesquelles chacun a sa part de responsabilité", ajoute-t-il.
«Rassembler de nouveau»
Bernard Cazeneuve affirme qu'il n'a "ni à renouer, ni à (se) réconcilier", avec Olivier Faure, le critiquant même à demi-mot en évoquant "certains camarades (qui) ont pratiqué l’excommunication de leurs aînés fidèles et divisé leur famille mais (qui) demeurent pourtant des amis".
"Il faut désormais passer à autre chose et rassembler de nouveau", affirme l'ex-ministre qui a créé un mouvement, baptisé La Convention, revendiquant "10 000" membres.
Face au risque d'une prochaine victoire du RN, Bernard Cazeneuve estime que "seule une famille socialiste et républicaine rassemblée pourra l’empêcher. Il nous faut donc entrer dans une phase où les socialistes et les républicains se voient, se parlent, rehaussent leurs pensées, sortent du sectarisme, des vieilles tambouilles d’appareil", affirme-t-il.
Pour lui, une liste unique de gauche aux européennes serait "une fuite en avant".
"Le premier à ne plus vouloir de la Nupes, c’est Jean-Luc Mélenchon lui-même", qui "crée les conditions de l’explosion de la Nupes en mettant mal à l’aise ses partenaires à grands coups de provocations et d’excès", dénonce-t-il.